Violences à Mali : le colonel Issa Camara enfonce le préfet Harouna Souaré, réclame à être confronté avec lui

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Le commandant du camp d’infanterie de Mali, dans la région de Labé, continue de nier les accusations portées contre sa personne. Ce mardi, à la reprise du procès au tribunal de première instance de Labé, abritant le tribunal militaire à formation, le colonel Issa Camara confie que tout est parti d’un chauffeur à qui il a administré des coups de fouet.

Pour lui, la correction infligée au chauffeur n’est pas une première en Guinée. ‘’À Conakry, on a fouetté plus de mille chauffeurs, pour nous ce n’est rien du tout », dit-il.

À la question de savoir si la responsabilité du soldat qui a fouetté le chauffeur lui incombe, il répond par l’affirmatif.

Sur ce petit événement qui a conduit à l’incendie, est-ce que vous allez assumer tous les actes négatifs enregistrés ce jour ?  Issa Camara répond par un Non. Sur quoi vous vous fondez pour accuser le préfet d’être à la base des troubles ? « Lorsque le syndicat et les commerçants sont allés chez le préfet qui devait prendre sa responsabilité pour faire face à la situation, il a dit : ‘’allez là-bas et réglez entre vous’’. Il a démissionné ce jour, mes soldats peuvent en témoigner », répond-il. Réclamant la présence dudit préfet pour être confronté avec lui à la barre. « Avant les débats, je demande qu’on jure, le préfet et moi, sur le coran », plaide-t-il.

A la question du président du tribunal s’il peut donner le nom d’un témoin, Issa Camara cite Marcel Haba, garde du corps du préfet de Mali Elhadji Harouna Souaré. Selon Issa Camara, même le domicile de ce garde du corps a été saccagé ce 17 juin 2016.

Et le cas du Secrétaire de la justice sur qui on vous accuse d’avoir levé la main ? Issa Camara rejette les accusations. « Au nom de Dieu, je ne suis pas sorti ce jour… »

Savez-vous que 47 boutiques ont été saccagées, 15 incendiées lors de ces violences qui ont endeuillé Mali en 2016 ? Le colonel dément. Et lorsque les avocats ont brandi les photos des boutiques incendiées, il a parlé de « dessins », assurant qu’il ne connaît pas ces boutiques. Pour lui, ce n’est rien du tout.

Il a par contre reconnu la photo du jeune chauffeur, car, dit-il, j’ai sa photo dans mon téléphone.

« Tout ce qui s’est passé avec ces boutiques, c’était derrière moi », insiste-t-il.

Des objets volés ont été retrouvés chez Marcel Haba ? « Je n’ai rien à y foutre. C’était derrière moi. Ce jour, jusqu’à 12 heures, c’est moi qui commandait, après cette heure c’est le commandant de région qui a pris le commandement », révèle-t-il.

Pour Issa Camara, « ce jour il n’y pas eu de blessé ».

Plus loin, Me Emanuel Bamba qu’il a appelé de frère, ce dernier l’a rappelé à l’ordre en ces termes : « Est-ce que des soldats ont été sanctionnés ? » « On sanctionne quelqu’un s’il est fautif », réagit-il.

Vous avez agi en respectant les règles ? lui demande un avocat. « Je crois bien », lance Issa.

Sur les 26 blessés, Issa Camara dit qu’il ne les connaît pas.

Pour rappel, le colonel Issa Camara comparait avec 23 autres coaccusés dont 3 civils.

Amadou Tidiane Diallo, correspondant à Labé

+224623096662

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