🛑Kadiatou, l’épouse d’Abdoulaye Bah (UFDG) à propos de l’arrestation de son mari: “c’est injuste, mais on tient bon »

🛑ENTRETIEN. La femme de l’ancien président de la délégation spéciale de Kindia, Abdoulaye Bah, arrêté il y a de cela quelques mois a accordé ce lundi 12 juillet 2021 une interview à Mediaguinee.

Kadiatou Camara a répondu aux questions de notre correspondant régional à Kindia. L’unique femme de l’ex-candidat à la mairie de Kindia en 2018, se dit très sereine et demande une justice équitable pour la libération de son mari et de ses codétenus.

C’est à son domicile privé sis au quartier Wondy, dans la commune urbaine de Kindia, que la femme d’Abdoulaye Bah a répondu à nos questions. Revenant sur l’arrestation de son mari à Conakry, elle a expliqué comment elle a accueilli la nouvelle. “J’ai accueilli cette nouvelle avec beaucoup de tristesse, beaucoup de surprise et surtout c’était tellement subit que je me demandais pourquoi ? Parce que, que mon mari soit, comme ils le disaient, activement recherché alors que jamais, depuis que  je le connais, il n’a jamais reçu de convocation à laquelle il n’a pas répondu. A mon entendement, pour lancer un mandat d’arrêt contre quelqu’un, il faudrait au moins que la personne ait été appelée, convoquée deux à trois fois, qu’elle ne se présente pas et qu’enfin qu’on décide d’aller chercher la personne. Ce qui n’est pas été le cas. C’était donc très difficile pour la famille mais il a quand même décidé d’aller se présenter et on l’a arrêté comme ça, soi-disant pour détention, stockage, fabrication d’armes automatiques de guerre. C’était très grotesque mais le plus aberrant,  c’était que la commission rogatoire qui a prévalu l’arrestation datait du 14 octobre, c’est à dire bien avant les élections présidentielles et ils ont été arrêtés pour des faits qui se seraient déroulés après les elections.  Pourtant, cette commission rogatoire datait du 14 octobre quelques jours avant la présidentielle. Donc pourquoi ? La question reste posée. Donc nous sommes là on essaie de tenir bon malgré que ce n’est pas facile qu’il soit privé de sa famille, de ses parents, de es enfants. J’ai une petite fille de 10 ans qui connaît à peine son père. Donc c’est injuste mais on tient bon.”

Mme Bah Kadiatou Camara a également abordé la question au soutien dont a bénéficié son mari pendant 9 mois en prison.  “L’UFDG, c’est plus qu’un parti politique, c’est une famille. Depuis que sommes confrontés à cette épreuve divine, nous avons été épaulés de toutes les manières comme un croyant peut espérer que ça soit la famille, les proches, les collaborateurs et le parti, tout le monde est là aux soins de toutes ces familles des détenus. Nous avons la visite du président démocratiquement élu de la Guinée qu’est Elhadj Mamadou Cellou Dalein Diallo. Il est venu nous voir ici deux fois et lui et sa femme. A Conakry aussi, dans la famille, chez mes beaux-parents, ils sont aussi allés les voir, les moraliser, leur montrer que nous vivons ensemble cette épreuve. Donc, moralement, physiquement, financièrement, il n’y a aucun problème. “, dit-il.  Avant de parler de la situation sanitaire de l’ancien maire de Kindia.  “Mon mari est tombé malade comme beaucoup  d’autres avant lui  compte tenu du manque d’hygiène, cette promiscuité. La maison centrale, je ne suis pas rentrée dedans mais des informations que j’ai à partir de mon mari, plus de 1500 personnes qui sont là-bas, tout un quartier qui vivent dedans. Donc on ne peut pas espérer l’hygiène comme chez soi. Cela est un facteur de risques de beaucoup de maladies. Donc , il s’est retrouvé dans cette situation, il est tombé malade et transporté à l’hôpital. Il avait le ventre ballonné, il ne mangeait plus, il est assis et ne peut faire même 50 mètres. Vous voyez ce que cela peut engendrer mais heureusement les examens se poursuivent et ça va mieux. “, se réjouit Mme Bah. Et de s’exprimer sur la grâce accordée par le president à certains détenus. “Je préfère ne pas faire de commentaires là-dessus. M. Alpha Condé peut gracier qui il veut. Nous, ce que nous voulons, c’est la justice et que la justice guinéenne soit responsable, qu’elle soit impartiale, c’est tout ce qu’on demande. On n’a pas besoin d’aller faire du lèche-bottes à qui que ce soit si on a une justice responsable bien sûr. Donc ceux qui ont demandé pardon, qui ont bénéficié de la grâce d’Alpha Condé, ont leur raison. Nous, ce qu’on  demande, c’est un procès equitable, et qu’à la suite duquel nos maris soient certainement remis en liberté.”, espère Kadiatou Camara.

A la question de savoir si elle a confiance à la justice guinéenne pour une libération de Mr Abdoulaye Bah,elle a répondu en ces termes: “J’aimerais bien pouvoir dire oui que je fais confiance à cette justice. En faisant allusion aux faits que j’ai relatés à l’entame, on peut dire non! Mais je préfère faire confiance à elle car j’ai confiance à mon mari, à ses codétenus et aux avocats. Donc, je peux faire confiance à la justice.”

A propos du gouvernement, Mme Bah a dit ceci:  “Je n’ai rien à dire au gouvernement guinéen. J’ai juste quelque chose à dire  procureur Sidy Souleymane N’Diaye et au ministre de la Justice. D’abord à Monsieur le procureur Sidy Souleymane, qu’ils ouvrent le procès de mon mari et ses amis et qu’il soit capable de nous prouver qu’ils sont en faute, qu’il soit capable de nous prouver qu’il y a une raison pour laquelle, ils ont maintenu des pères, des responsables, des cadres intellectuels en prison pendant près d’une année. Au ministre de la Justice, de jouer son role. La justice est censée être indépendante et si elle l’est, ces hommes doivent être libérés. A mon mari, je lui dis que je suis là et je serai toujours là pour lui. Nous le soutenons, nous faisons confiance en lui et comme je le connais croyant et combattant, qu’il soit patient et le Tout-Puissant va agir.”

Aboubacar Dramé, correspondant régional à Kindia

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