2 ans de Kassory à la Primature : « j’aurais aimé dire quelque chose de positif, mais c’est un échec » (Faya)
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Ce jeudi 21 mai 2020 marque les 2 ans de gestion de Dr. Ibrahima Kassory Fofana comme Premier ministre, chef du gouvernement à la tête de la primature. C’était le 21 mai 2018 plus exactement. Sa gouvernance est encore contestée par certains opposants. Pour Dr. Faya Lansana Millimouno du parti Bloc Libéral (BL), la gouvernance d’Ibrahima Kassory Fofana est un échec.
Parlant de la mission du Premier ministre selon la constitution, le président du BL estime qu’il devrait entre autres promouvoir le dialogue social et veiller au respect des accords avec les entités sociales et politiques.
« J’aurais aimé dire quelque chose de positif que j’aurais constaté mais malheureusement je pars des textes pour dire que c’est un échec. La constitution donne au Premier ministre la mission de promouvoir le dialogue social dans le pays, de veiller au respect des accords avec les entités sociales, politiques et de veiller à l’application des lois et des décisions de justice. Je vais me limiter à ça comme mission principale que le premier ministre a de la part de notre constitution », déclare Dr. Faya Lansana Millimouno.
Selon le Président du Bloc Libéral, jamais la Guinée n’a connu autant de grèves qu’à l’arrivée de Kassory à la Primature.
« À son arrivée, il a dit qu’il préfère l’ordre à la loi. Ce qui déjà inquiétait tout le monde parce qu’il ne semblait déjà pas comprendre que c’est une application correcte de la loi qui conduit à l’ordre. Et depuis qu’il est là, il s’est donc comporté comme il conçoit les choses. Il n’y a pas eu de dialogue politique durant tout le temps qu’il est là. On n’a pas connu autant de grève que durant les deux dernières années. Il n’y a eu aucun dialogue politique pendant les deux dernières années. Et tous les accords qu’il a trouvés étaient déjà signés, aucun n’a été respecté. Les lois votées avec arrogance, avec même haine envers l’autre. J’en veux pour exemple le code électoral qui a institué le fait qu’à l’occasion des élections locales toute entité qui arrive en tête dans un quartier où dans un district nomme le chef de quartier ou le président du district. Le BL était opposé à cela. Mais avec toute l’arrogance nécessaire, en nous traînant dans la boue, on a voté cette loi tambour battant. C’est pendant les deux dernières années que j’ai entendu même ceux qui ont voté cette loi dire que ça ne sera jamais appliqué. En fait les deux dernières années ont été très éprouvantes pour le peuple de Guinée. Ne mentionnons pas les PA, ne mentionnons pas toutes les violations des droits et libertés individuelles. Le pays est plongé dans une crise sans précédent. On est isolé par le monde civilisé, tout le monde civilisé. On est devenu un pays paria. Ça c’est le résultat. Sans compter sur le plan des infrastructures, je n’en compte pas. Il avait dit d’ailleurs qu’un chinois est mort donc la Haute Guinée ne pourra pas avoir le courant. C’est vraiment catastrophique honnêtement. J’aurais aimé, c’est un monsieur que j’aime bien mais malheureusement quand il s’agit de la gouvernance, je ne crois pas qu’il faut compter sur lui », a-t-il estimé.
Poursuivant ensuite dans le sens des promesses faites par le premier ministre telle que la guerre contre la corruption, Faya Millimono ne cache pas sa déception
« Pour terminer, il a lui-même promis deux choses, aucune ne s’est réalisée. L’une d’elles c’est de dire je déclare la guerre à la corruption. Dîtes- moi, d’ailleurs c’est dans son dernier acte, c’est à dire le programme de riposte que son gouvernement a concocté que la banque mondiale a découvert qu’il y a eu surfacturation de plus de 40 millions de dollars américains. Et il a promis aussi que puisqu’on parle de croissance mais la pauvreté a augmenté également, c’est à dire que le taux de pauvre augmente en Guinée pendant qu’on parle de croissance économique. Il allait faire en sorte qu’il y ait une répartition équitable des richesses du pays. Je n’en ai rien vu honnêtement. Les pauvres ont continué à être pauvres et une petite élite continue à s’enrichir, de manière insolente d’ailleurs. Je ne peux pas trouver un élément sur lequel je peux dire ici c’est quand même mieux. C’est pour cette raison que j’ai commencé par dire, j’aurais aimé dire quelque chose de positif que j’ai constaté », lance-t-il.
À la tête de la Primature depuis le 21 mai 2018, Dr Ibrahima Kassory Fofana a été nommé 4 jours après la démission de son prédécesseur Mamady Youla et de son gouvernement. Ce, deux mois après la promesse du Président Alpha Condé de procéder à un grand remaniement ministériel. Et ce, après une série de grèves et de manifestations dans le pays, dont certaines meurtrières.
Maciré Camara