Sur son compte Facebook, l’ancien bâtonnier Maître Mohamed Traoré a invité les adversaires de la pérennisation du pouvoir actuel à « mener une autre réflexion ». Car, dit-il, « l’on ne peut pas se fonder sur la Constitution pour empêcher un projet de changement de Constitution comme on aurait pu le faire s’agissant une révision constitutionnelle ». Lisez !
Les acteurs politiques et de la société civile opposés aux manœuvres en cours pour empêcher une alternance en 2020 doivent savoir trouver les arguments justes pour lutter contre ce projet. Ces manœuvres se présentent sous deux formes ayant un dénominateur commun : une révision constitutionnelle ou un changement de constitution. Les arguments contre une révision sont prévus par la Constitution elle-même. En dépit du procès en illégitimité fait à cette constitution, les partisans du projet de révision n’ont pas pu trouver les arguments pour battre en brèche les prévisions du constituant de 2010 en ce qui concerne les intangibilités constitutionnelles. C’est pourquoi, ce projet semble avoir été définitivement abandonné. Actuellement, c’est le changement de constitution qui est à l’ordre du jour pour passer dit-on de la 3ème à la 4ème République. Mais pour combattre un tel projet dont on sait encore une fois qu’il n’a de finalité que la pérennisation du pouvoir actuel, il faut mener une autre réflexion. En effet, S’il est facile de rejeter un projet de révision constitutionnelle portant sur la durée et le nombre de mandats, la tâche risque d’être difficile pour les adversaires d’un changement de constitution. Dans le premier cas, les arguments sont prévus par la Constitution alors dans le second cas, il faut les chercher. Autrement dit, l’on ne peut pas se fonder sur la Constitution pour empêcher un projet de changement de Constitution comme on aurait pu le faire s’agissant une révision constitutionnelle.