Les États africains sont essentiels pour faire progresser la gouvernance des océans (Par Lewis Kihumba) 

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La haute mer oudes zones situées au-delà de la juridiction nationale (ZAJN) – en dehors des juridictions des États, couvrent plus de 50 % de la surface de la Terre et fournissent des services écosystémiques essentiels à l’humanité. Ces zones sont de plus en plus menacées par les activités humaines, notamment les activités terrestres, la pêche et l’exploitation minière émergente en haute mer, qui entraînent une pollution et des perturbations pour les espèces et les habitats. Il existe une forte connectivité écologique entre les zones situées au-delà de la juridiction nationale et les eaux nationales. En termes simples, l’océan ne connaît pas de frontières politiques et les impacts écologiques se font sentir au-delà des frontières.

 La haute mer couvre plus de 50 % de la surface de la Terre. Photo par Brianna Fairhust via Unsplash

La Convention des Nations unies sur le droit de la mer (UNCLOS) régit les droits et les devoirs des États dans les zones maritimes. En outre, la gouvernance des océans prend la forme d’initiatives sectorielles dans divers secteurs, dont la pêche et le transport maritime. Il existe également un certain nombre d’initiatives régionales concernant la gouvernance des océans. Cependant, la gouvernance des zones situées au-delà des juridictions nationales est fragmentée et complexe. En 2015, les Nations unies (ONU) ont adopté la résolution 69/292, qui a permis d’entamer des négociations sur un traité relatif à la conservation et à l’utilisation durable de la diversité biologique marine. En 2018, les négociations ont été officiellement lancées, en se concentrant sur quatre éléments principaux, à savoir Les ressources génétiques marines, y compris les questions relatives au partage des bénéfices, les évaluations d’impact sur l’environnement, les outils de gestion par zone, y compris les zones marines protégées (ZMP) et le renforcement des capacités et le transfert de technologies marines.

La Convention d’Abidjan, ratifiée en 1984, est l’une des organisations africaines établies et actives dans le domaine de la gouvernance des océans sur le continent. La Convention couvre une zone géographique de 22 pays sur la côte atlantique et fournit un cadre pour la protection de l’environnement marin et côtier dans la région. L’initiative STRONG High Seas, dont la Convention d’Abidjan est partenaire, offre une plate-forme et facilite le dialogue entre les États membres sur les questions relatives à la diversité biologique marine dans les zones situées au-delà de la juridiction nationale (BZAJN) et au traité en cours de négociation.

Les États africains sont confrontés à un certain nombre de défis, notamment des mandats limités pour traiter les questions relatives à la BZAJN, une coopération intersectorielle limitée, une participation inégale aux négociations relatives aux accords internationaux et des cultures et langues diverses. En conséquence, un groupe de travail, avec des représentants des États membres de la Convention d’Abidjan, a été constitué pour explorer les domaines d’intérêt mutuel, pour la coopération et les possibilités de programmes communs et d’une approche coordonnée de la protection et de la gouvernance des océans dans la région.  Ce groupe de travail a tenu plusieurs réunions, dont la dernière en juillet 2020, alors que les préparatifs s’accélèrent en vue de la 13e Conférence des parties (COP) de la Convention d’Abidjan qui se tiendra en avril 2021.  STRONG High Seas travaille avec le groupe de travail de la Convention d’Abidjan pour produire des recherches et organiser des ateliers afin de sensibiliser à l’importance de la BZAJN dans la région et de soutenir les processus de prise de décision sur ce sujet.

Le projet cherche également à améliorer la participation des États africains aux négociations qui se déroulent autour d’un traité contraignant pour la BZAJN. La gouvernance des océans doit être éclairée par des informations scientifiques solides. À cette fin, le projet STRONG High Seas a élaboré une étude écologique de base mettant en évidence l’état de la biodiversité marine dans l’Atlantique Sud-Est, qui est essentielle pour les principaux décideurs de la région.  En outre, le STRONG High Seas a lancé une étude sur les liens socio-économiques entre les zones situées au-delà de la juridiction nationale et les eaux nationales, ainsi que sur la relation entre ces activités socio-économiques et la biodiversité marine. L’établissement de liens entre ces efforts en Afrique occidentale, centrale et australe, et d’autres initiatives dans le monde entier, donnera l’élan nécessaire pour parvenir à une gouvernance efficace et significative des océans pour les zones situées au-delà de la juridiction nationale. En fin de compte, alors que le débat sur la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique marine se poursuit, les États africains contribueront à la mise en place d’un cadre de gouvernance des océans ouvert à tous.

Lewis Kihumba

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