Pour le président du parti Union pour la Démocratie et le Développement (UDD), la déclaration d’Abdourahmane Sano dans le magazine Jeune Afrique corrobore avec la ligne de conduite du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC). Évoquer cette question de dialogue sérieux est tout à fait normal, selon Bah Oury.
« Je pense que la déclaration est en droite ligne avec les orientations du FNDC parce qu’évoquer la question du dialogue c’est tout à fait normal, parce que nous avons pu le préconiser, la recherche du dialogue sous l’égide de la communauté internationale. C’est la raison pour laquelle nous avons demandé à la CEDEAO de se pencher sur le dossier Guinée et d’user de son influence pour revenir à Conakry, notamment la délégation des chefs d’État pour envisager éventuellement les voies et moyens d’avoir une sortie de crise durable et qui permettra à la Guinée de restaurer l’ordre constitutionnel », dira l’ancien ministre de la réconciliation nationale.
Le dialogue s’identifie sous différentes formes, à s’en tenir aux propres termes du président de l’UDD, mais le vrai dialogue d’après lui, est celui où l’on pose les problèmes afin de trouver des pistes et solutions.
« Vous savez, quand on parle de dialogue, il y a différentes formes de dialogue. Vous savez quand les autorités guinéennes, à un moment donné après le 22 mars avaient évoqué leur volonté d’aller dans le sens du dialogue, mais ce n’était pas vraiment un dialogue, c’était un dicta. J’ai fait ce que j’avais à faire, considérons que ce qui est fait est déjà en arrière donc retrouvons-nous pour envisager la suite. Non, ce n’est pas ça le dialogue. Le dialogue c’est de poser les problèmes, les raisons de crise et maintenant d’envisager les voies et les moyens de trouver des pistes et solutions. Quid à revenir même sur ce qui a déjà été fait si cela peut contribuer à éclaircir la voie et à permettre d’avoir une dynamique permettant d’avoir un consensus, de rétablir la confiance et de rétablir une dynamique de construction de la démocratie telle que le peuple de Guinée l’a toujours souhaité. C’est ça qui est souhaitable. Donc, je pense que monsieur Sano est en droite ligne de ce que nous souhaitons, mais je pense qu’il y a des étapes qui ont été déjà franchies parce que jusqu’à présent le gouvernement et les autorités politiques de la Guinée d’aujourd’hui continuent dans une fuite en avant qui consiste à être obstiné, à aller quels que soient les coûts humains et quels que soient les coûts politiques à aller dans le sens de colporter un troisième mandat pour le Professeur Alpha Condé. Personnellement, je trouve que c’est un désastre aussi bien moral pour le Président lui-même et un désastre pour l’ensemble de la collectivité nationale », fait-il remarquer.
Maciré Camara