22 Janvier 2007 : 11 ans après le drame, la tenue d’un procès est-elle possible ?

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Tout a commencé au soir de la fin du régime de feu président Lansana Conté, lorsqu’une vague de contestation s’était emparée du pays pour dénoncer l’extrême pauvreté, la mal gouvernance et l’injustice totale qui étaient érigée en système de gestion. Le 22 janvier de la même année, une insurrection populaire -pour dénoncer le régime autoritaire du général Conté- dirigée par les syndicalistes de la CNTG et de l’USTG (Hadja Rabiatou Sérah Diallo et feu Dr Ibrahima Fofana) éclate.

Dans le rapport d’enquête de l’organisation guinéenne des Droits de l’homme (OGDH), ce soulèvement qui a été réprimé dans le sang a fait 186 morts, 1188 blessés, 940 arrestations arbitraires et tortures, 611 cas de pillages, 202 cas d’incendie, 28 cas de viols et 451 plaintes individuelles déposées dans tous les tribunaux du pays.

11 ans après ces douloureux évènements que le pays a connus, les organisations de la société civile s’étaient constituées à l’époque partie civile. Mais force est de constater que depuis ce jour sur le terrain, aucune avancée n’est visible sur ce dossier.

Rencontré par notre rédaction, le secrétaire général exécutif de l’OGDH se souvient de ce triste jour où plusieurs Guinéens sont tombés au pont 8 Novembre de Conakry.

« Ces évènements font suite à l’ingérence du président de la République dans le judiciaire. Vous savez que Monsieur Fodé Soumah qu’on appelait à cette époque (Ariyanna Fodé) vice-gouverneur de la banque centrale et Mamadou Sylla (ancien président du patronat et Pdg du Groupe Futurelec) avaient été arrêtés pour détournements. Alors, le président de la République s’est permis d’aller en prison, leur dire que c’est lui la justice et il a mis ces gens-là au dehors, il les a libérés. Donc, c’est ce qui a provoqué tout cela, déjà la situation était difficile pour la population guinéenne donc ça provoqué l’irritation de l’ensemble de cette population », explique Souleymane Bah

Parlant des chiffres, le secrétaire exécutif de cette organisation de défense révèle que des démarches ont été menées par son organisme afin de mieux cerner les contours de l’évènement pour mieux défendre les victimes

« On avait envoyé des missions à travers tout le pays pour faire des enquêtes, elles sont revenues avec des rapports, avec des statistiques. Tous les rapports sont à notre disposition en ce moment. Nous avons eu un accord avec la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH) et avec elle, nous nous sommes constitués en partie civile et nous avions porté plainte. Mais cette plainte traine encore au même titre que les évènements du 28 septembre 2009. Nous attendons la justice, jusqu’à présent cette plainte n’a pas avancé à ma connaissance », déplore cet acteur de la défense des droits de l’homme

Pour Souleymane Bah, ce manque de volonté totale qui règne autour de ce dossier est un frein à l’évolution du processus.

« Il y a le manque de volonté politique, c’est ça qui est la vérité et le fait aussi que la justice n’est pas indépendante en réalité, chaque fois l’exécutif s’ingère dans le judicaire ce qui n’est pas normal. Donc il n’y a pas de séparation réelle entre les trois pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire, ndlr) »

Plus loin, le secrétaire général exécutif de l’OGDH croit fortement en la tenue un jour d’un procès.

« Vous savez, les procès de ce genre généralement durent. Vous vous rappelez par exemple du procès de Nuremberg, vous vous rappelez aussi du procès d’Hissène Habré au Sénégal donc ça dure (…)  Nous nous voulons vraiment que les choses se passent le plus vite que possible. Mais imaginez tout ce beau monde qui avait participé à ces choses, il faut détecter tous ces gens, il faut interroger et confronter les victimes et les supposés auteurs. La justice est obligée de faire son enquête, l’enquête que nous nous avons fait ne suffit pas », déclare t’il.

Hormis cette attente qu’il qualifie d’interminable, Souleymane Bah a souligné que l’Organisation Guinéenne des Droits de l’Homme est confrontée également au fait que les victimes de ce drame ne sont pas constituées en association. 

Maciré Camara

 

 

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