Abdoulaye Bah de l’UFDG : « Les conditions de détention à la maison centrale de Conakry sont déplorables »

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Récemment sorti de prison suite au renversement du régime d’Alpha Condé, l’ancien président de la délégation spéciale de Kindia est revenu ce mardi 14 septembre sur les conditions de sa détention à la maison centrale de Conakry.
Selon Abdoulaye Bah, les conditions de détention à la maison centrale de Conakry étaient telles inhumaines qu’elles rappellent la traite négrière.
« Les conditions sont déplorables. Vous avez une cale comme chez les négriers au 17ème et 18ème siècle. Les cellules sont occupées de la même manière que les cales négrières. Chacun a un matelas pourri plein de punaises avec des souris qui circulent dans la cale. Vous avez 70 personnes dans une cale avec une seule toilette. Il y a des gens qui ne peuvent pas se laver parce que la file est longue. Il y a des cales de 63 personnes entassées dans ces bâtiments comme du bétail. La promiscuité aidant, les maladies sont facilement répandues. C’est indescriptible et inhumain. C’est inhumain et ça n’a rien de politique. La sûreté doit faire peau neuve (…) la cale mineure compte plus de 400 jeunes. Ils échouent comme sur la plage », a expliqué Abdoulaye Bah dans  » Mirador  » de la radio Fim fm.
Quant au sujet de l’alimentation, le responsable de l’UFDG soutient qu’un seul repas dont la qualité laisse à désirer est servi aux détenus entre midi et 13 heures.
« Vous avez un seul repas et quelle qualité de riz et de sauce ? Bontè (sauce obtenue à partir des noix du palmier à huile) et feuilles de manioc qu’on vous envoie dans des bassines d’aluminium vers midi ou 13 heures. C’est l’œil qui mange avant la bouche. Vous n’avez même pas de regarder. Or, il y a un budget pour nourrir les prisonniers : viande, poissons, poulets, légumes. Heureusement qu’on avait de la famille qui nous envoyait à manger, de l’eau à boire mais malgré cela, nous sommes tombés malades », a déploré le membre du bureau politique de l’UFDG.
Par ailleurs, Abdoulaye Bah indique qu’il était dans la meilleure des cales en compagnie de Cellou Baldé et Ousmane Gaoual Diallo, la cale mineure « Show Room » qu’il décrit ironiquement :
« J’étais dans la meilleure des cales. Nous les trois d’ailleurs : Ousmane Gaoual Diallo, Cellou Baldé et moi. La cale Show Room où il y avait un congélateur et frigo est un bâtiment d’ateliers construit par des ONG, les français pour aider les jeunes sans métiers à se forger un métier. Cette cale mineure dont on parle est composée de quatre bâtiments construits pour abriter les ateliers et les instructeurs. Aujourd’hui, ces bâtiments sont devenus des prisons. Il n’y a plus de métiers. Nous étions au nombre de 16 personnes dans cette cale où il y avaient des dignitaires ou des personnes plus ou moins respectables. Mais on était mélangé avec des détenus de droits communs, des enfants, de petits délinquants », a décrit Abdoulaye Bah.
Conçue pour accueillir 300 détenus, la maison centrale de Conakry regorge environ 1 500 détenus selon le rapport de l’Union européenne sur les droits humains et la démocratie dans le monde paru le 21 juin dernier.

Sadjo Bah

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