Quelques jours après la sortie de l’Inter central syndicale CNTG – USTG, l’union des syndicats et travailleurs de Guinée (USTG) version Abdoulaye Sow s’est prononcée ce vendredi 03 septembre, au cours d’une conférence de presse sur le prélèvement des 5% du salaire des fonctionnaires et 2% des retraités.
La centrale syndicale par la voix de son secrétaire général se dit favorable au prélèvement mais dénonce le processus qui selon lui est biaisé.
« L’USTG mène le combat pour que les travailleurs guinéens soient protégés. Donc, nous sommes pour la protection sociale parce qu’aujourd’hui, nos salaires ne nous permettent pas de nous soigner, de s’occuper de nos familles, de nos loyers, bref de notre vie. Il faut un complément et ce complément est la protection sociale. Mais je voudrais vous rassurer que le processus a été biaisé », a expliqué Abdoulaye Sow avant de s’attaquer à l’intérieur central CNTG -USTG : « Le courrier qui a été adressé au gouvernement intitulé soi-disant Inter central syndical CNTG-USTG, l’Inter central n’existe pas. C’est pour tromper l’opinion. Tous les guinéens sont aujourd’hui témoins du combat que nous menons avec la soi-disant centrale créée à Mamou. Nous nous opposons catégoriquement à ça. Ce document a été signé par des personnes qui n’ont pas la qualité. Sur les douze centrales qui existent en république de Guinée, il n’y a qu’une seule centrale qui a signé, c’est la CNTG. Les autres, ce sont des fédérations et quelque fois incompatibles », a-t-il ajouté.
Abdoulaye Sow a par ailleurs fustigé la démarche exclusive de l’Inter central CNTG – USTG : « En coulisses, sans informer toutes les centrales, sans que ça ne soit inclusif, on copte les copains et coquins, on prend l’argent du contribuable guinéen, on se transporte à l’intérieur du pays. On prend des chauffeurs, des cireurs de chaussures, on met dans une salle et on crie pour dire que tous les travailleurs guinéens sont d’accords. C’est un piège que nous rejetons aussi catégoriquement. Pourquoi on a pas appelé les autres centrales syndicales. Pourquoi ce n’est pas inclusif. Pourquoi les gens servent des intérêts cachés », s’est interrogé Abdoulaye Sow.
Il soutient que l’INAMO et la caisse de prévoyance sont pris en otage par la CNTG qui occupe 75 à 80% des conseils d’administration des deux institutions. Abdoulaye Sow souligne que la lutte de la CNTG n’est pas pour les travailleurs guinéens mais pour des intérêts égoïstes et personnels. A l’en croire, l’USTG dont il est le secrétaire général ne s’opposera jamais pas à une protection sociale mais pourvu qu’elle s’effectue dans les règles de l’art, dans le respect, la considération et la dignité.
De son côté, Oumar Tounkara, présenté comme étant l’actuel secrétaire général du SLECG a, au nom des centrales syndicales de l’éducation fait part de leurs adhésions au prélèvement mais exige des préalables.
« Je suis porte-parole de l’Inter syndical et à priori, nous sommes d’accords pour le prélèvement. Mais face aux réactions qui fusent de partout, nous demandons que les préalables et les conditions soient réunis : Une large information et sensibilisation des travailleurs notamment les enseignants. Il faudrait qu’il y ait une démarche inclusive qui amène les travailleurs à se déterminer par rapport à ce prélèvement. Nous demandons à ce que le personnel médical soit connu qui doit statuer sur les malades et les maladies à prendre en charge. Et qu’il y ait des hôpitaux et des pharmacies INAMO et caisse nationale de sécurité et prévoyance sociale. Nous demandons à ce qu’il y ait une revalorisation du salaire indiciaire et des pensions pour que les fonctionnaires puissent faire face au coût de la vie. Nous demandons à ce que l’INAMO et la caisse nationale de prévoyance soient restructurés de façon profonde pour une gestion transparente de la chose obtenue des biens des travailleurs. Nous tenons à ce que la dénomination INAMO (Institut National de Maladies Obligatoires), que le mot obligatoire saute. Il faudrait que les travailleurs se déterminent librement et en toute indépendance. Enfin, il faut déterminer le nombre de personnes à prendre en charge. Voilà tant de choses à étudier d’abord avant la mise en œuvre de ce projet là », a indiqué finalement Oumar Tounkara.
Sadjo Bah