Addis-Abeba : Grande interview avec le président Alpha Condé…

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Sur les hauteurs d’Addis-Abeba, à Sheraton hôtel, le président Alpha Condé a bousculé son agenda lundi pour rencontrer la presse. Depuis le 4è étage de l’hôtel chic de la capitale éthiopienne situé dans le quartier Bole, à 1300 mètres d’Addis Ababa Museum, le président guinéen reçoit et consulte. La suite qu’il occupe ne se désemplit pas. Chefs d’Etat, dirigeants de partout, experts, ministres, hommes d’affaires et aussi des journalistes se bousculent à sa porte pour avoir son avis sur les sujets d’actualité et écouter ses conseils.

Le chef de l’Etat avec des journalistes guinéens. Au centre, l’envoyé spécial de Mediaguinee…

Alpha Condé a donc reçu ce lundi 29 janvier dans l’après-midi des journalistes guinéens et ceux de l’étranger.

Des questions sur sa présidence à la tête de l’Union africaine, le retour du Maroc au sein de l’UA, ses relatations avec le roi Mohammed VI, les élections communales du 4 février prochain, les attaques de l’opposition contre son régime, les coulisses du 30è sommet de l’UA, Alpha Condé était vraiment très à l’aise face aux journalistes.

Sur les élections locales de dimanche prochain, le chef de l’Etat a souhaité qu’elles se « déroulent tranquillement ». Pour lui, une élection organisée par la Ceni coûte trop à l’Etat.

‘’ (…) On dit souvent que ce n’est pas le gouvernement qui organise les élections, c’est la CENI (Commission électorale nationale indépendante, ndlr). Nous avons voulu une CENI professionnelle, ils ont voulu une CENI politique. On désigne des militants des partis politiques qui n’ont aucune notion d’élection si ce n’est qu’avoir leurs perdiems. C’est ça aussi l’inconvénient », a regretté le président guinéen. Ci-dessous l’audio…

« Au Sénégal, poursuit-il,  c’est le Ministère de l’Intérieur qui organise les élections avec une CENA (Commission électorale nationale autonome, ndlr) qui contrôle. La CENI coûte excessivement chère. Une élection où il y a la CENI coûte quatre à cinq fois plus chère qu’une élection organisée par le gouvernement. Mais je pense que quand tout le monde tirera les leçons, on verra qu’il vaut mieux avoir une CENI professionnelle plutôt qu’une CENI politique. Ou bien laisser le Ministère de l’intérieur organiser avec une CENA qui contrôle. Ce que je souhaite c’est que les élections se passent tranquillement ».

Répondant à une question axée sur la campagne que mènent en ce moment ses ministres dans tout le pays, Alpha Condé en profite pour voler dans les plumes de son principal opposant Cellou Dalein Diallo, ancien Premier ministre du général Lansana Conté. A l’en croire, Dalein, alors dans les bonnes grâces du pouvoir de Conté, a même combattu [feu] Siradiou Diallo au Foutah.

Est-ce que la Constitution interdit aux ministres de faire campagne ?

« Je pose une question, est-ce que les membres du gouvernement sont citoyens ou pas ? Est-ce que la Constitution interdit à un ministre de participer à une campagne ? Est-ce que vous voyez mon portrait quelque part… ?

Mais ces opposants qui critiquent… je prends Cellou, lui ne faisait-il pas campagne au Foutah ? N’a-t-il pas été combattre Siradiou en disant que jamais l’opposition ne gagnera à Labé. A l’époque, eux, ils étaient ministres et Premier ministre. Ils étaient tous dans les campagnes et mieux, ils menaçaient les fonctionnaires de leurs ministères en les obligeant à battre campagne. Moi, je n’ai obligé personne à aller en campagne. C’est pourquoi, ces opposants sont mal placés pour me critiquer par rapport à la participation des ministres à la campagne électorale. L’opposition guinéenne a une maladie infantile congénitale. Ce n’est pas une opposition… Ce sont des gens qui ont été nommés par Conté comme ministres et après avoir quitté le gouvernement, ils forment des partis politiques. Un véritable opposant, c’est celui qui se bat avec un programme de société pour accéder au pouvoir. Mais vous êtes au pouvoir parce que vous êtes nommé ministre ou Premier ministre par un président et lorsque vous êtes débarqué du gouvernement, vous devenez automatiquement politicien. Mais vous avez votre gestion, comment ils ont géré ? Parce qu’ils qu’il y en a qui ont géré pendant 20 ans et Cellou a été, lui, ministre et Premier ministre pendant 11 ans. Il a été ministre de la Pêche, des Transports, ministre des Travaux publics avant d’être nommé finalement Premier ministre. Demandez-lui son bilan. C’est facile d’accuser les ministres d’être en campagne alors qu’eux-mêmes étaient à la tête des campagnes du PUP (ancien parti au pouvoir). Je pense que tout le monde se rappelle de la campagne qu’il a menée contre le Foutah. Quand on a dit de ne pas humilier Siradiou dans son fief à Labé, on sait ce qu’il a répondu.

La jeune génération a quand même besoin de savoir qui a fait quoi dans ce pays pour ne pas se laisser manipuler par ceux qui ont mis ce pays à terre. Dès qu’il y a des coupures pendant une ou deux heures, on fait sortir les enfants dans la rue pour dire qu’il n’y a pas de courant.  Mais, je me rappelle qu’on restait trois mois sans courant et dès que le courant revenait, les enfants sortaient dans la rue pour célébrer l’arrivée de la lumière dans leur foyer. Un jour, il y a eu coupure à Bamako, les gens sont sortis avec des pancartes sur lesquels ils écrivaient ‘’Bamako n’est pas Conakry’’ et personne ne se demande quels sont ceux qui étaient à l’époque aux affaires ici en Guinée. Aujourd’hui, ce sont eux qui mettent les enfants dans la rue pour dire qu’il n’y a pas de courant…

Lorsque je venais au pouvoir, il n’y avait même pas 100 mégawatts aujourd’hui, le barrage Kaléta fait, à lui seul, 240MW, Souapiti avec 450MW va finir avant 2020, Amaria 300MW, il y aura aussi Koutoutamba…  Donc d’ici 2020, on arrivera à 1000 mégawatts. C’est-à-dire qu’en dix, on aura fait en Guinée dix fois plus que depuis la période coloniale. Mais ce sont les mêmes qui critiquent aujourd’hui qui géraient cependant le pays. (…)

Une opposition qui se bat avec un programme pour être au pouvoir, oui je la respecte. C’est pourquoi je respecte Siradiou, Bâ Mamadou, Jean-Marie Doré. Parce que c’était des gens qui se sont battus pour être opposants, pas des fabrications d’un pouvoir (rires) ».  

Mamadou Savané, depuis Addis-Abeba

envoyé spécial

+251904637212

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A lire très prochainement sur Mediaguinee.com l’intégralité de cette rencontre riche en couleur avec le numéro un guinéen…

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