Affaire Nanfo : « l’inventeur du n’ko n’a pas échappé aux acerbes critiques de ces mêmes arabisants pour la traduction du Coran » (Amara M. Doumbouya)

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La religion pour la majeure partie des autorités religieuses est un business. Sinon, ça ne sert à rien de s’attaquer à quelqu’un qui ne porte aucun préjudice à l’islam.

Du moment que Allah, le juge dit dans le coran que « Nulle contrainte en religion! Car le bon chemin s’est distingué de l’égarement. Donc, quiconque mécroit au rebelle tandis qu’il croit en Allah saisit l’anse la plus solide, qui ne peut se briser. Et Allah est Audient et Omniscient» 2/256.

Si Nanfo est sur le droit chemin, il récoltera sans doute les bénéfices à l’au-delà. Mais s’il s’est égaré, personne en dehors de lui même ne va endosser les conséquences.
Mais sa persécution éhontée est liée à une question d’intérêt.

Sinon au nom de la même religion (pour laquelle on se crée le paradis et l’enfer ici-bas, en faisant office de Dieu lui même), on devait combattre d’abord le fétichisme, l’alcoolisme, la prostitution à ciel ouvert, le détournement des deniers publiques, l’injustice et la corruption.

Dans ce dernier temps, avant l’avènement de la prière en malinké, Nanfo Ismael Diaby s’était illustré par son éloquence et sa rhétorique, dans les cérémonies de mariage, de baptême et des funérailles qui constituent les sources de revenus de nos responsables religieux, qui je le regrette ne sont pas payés. Aussi, il était de plus en plus admiré à cause de ses différentes émissions qu’il animait dans presque toutes les radios de Kankan.

Au cours de ses émissions radios, il exhortait les musulmans à intensifier leur apprentissage de la religion à travers leur langue maternelle au lieu de s’inscrire aux cours arabes qui leur prendraient beaucoup plus de temps pour très peu de connaissance acquise.

En réalité Nanfo était devenu un obstacle gestationel à cette mane religieuse, alors il fallait lui clouer le bec.

Depuis le début de cet évènement, j’entends la désapprobation de certains religieux de Kankan sur ce dossier qui autrefois me disaient, je cite: « moi j’aime n’ko, mais c’est à cause de votre Nanfo là que je ne veux pas l’apprendre». Je leurs répondais en disant que si on veut améliorer quoi que ce soit sur le n’ko, il faudrait d’abord l’apprendre et ensuite se frayer le chemin qui paraît la plus orthodoxe. Je continuais en repliquant que le N’ko est un univers au sein duquel on empreinte la direction qu’on veut . Dans l’ensemble n’ko, il y a des musulmans, des chrétiens, des animistes et même des athées. Il n’est pas aussi dit que tous les promoteurs du n’ko approuvent l’acte de Nanfo.

Le fait de prier dans une langue outre que l’arabe étant extraordinaire aux yeux des musulmans, qui sont en majorité analphabète, il faudra utiliser cette opportunité que Nanfo leur a offerte pour lui faire taire et le discréditer aux yeux de ses admirateurs.

Nanfo n’est pas la première personne dans le milieu n’ko à diriger la prière en malinké. Ces prières n’ont pas pris d’écho parce que ceux qui l’ont fait ne constituaient pas une menace.

Dans cette affaire, rien ne nous surprend. L’inventeur du n’ko, Souleymane Kanté, n’a pas échappé aux acerbes critiques de ces mêmes arabisants pour la traduction du coran. Il nous l’a fait comprendre dans le prologue de la traduction du Coran. Toujours est il que quand on veut abbatre son chien, on l’accuse de rage.

A mon avis, le seul moyen efficace pour combattre une idée, c’est de la minimiser. Le plus rusé ferait de cela un non évènement s’il voulait endiguer sa propagation. Du moment que Nanfo ne transgresse personne, le mieux dans tout cela, serait de fermer les yeux sur cette affaire. Dieu lui même nous interdit de combattre ceux qui ne nous ont pas combattu. Dans la Sourate 2 verset 190, Dieu dit ceci: «Combattez dans le sentier d’Allah ceux qui vous combattent, et ne transgressez pas. Certes, Allah n’aime pas les transgresseurs! »

Il faut ajouter que Nanfo pourrait mourir aujourd’hui, mais l’idée qu’il infiltre dans la mentalité des gens à cette époque où “l’afrophilie” avance à la vitesse de la lumière ne mourra jamais. Et s’il arrivait quoi que ce soit à cet homme, cela ne fera que revigorer le combat pour la prière dans toutes les langues.

Aujourd’hui s’il y a mieux à combattre, je le rappelle aux avides de la guerre sainte (puisqu’ils le disent), c’est en Palestine où nos frères palestiniens souffrent d’une persécution atroce.

Il n’y a pas encore longtemps, la constitution guinéenne a été modifiée au vue et au su de tout le monde, en comptant sur les 95% de musulmans en GUINÉE, ce serait une opportunité pour les promoteurs de l’Etat islamique de Guinée d’abroger le principe de laïcité qui caractérise la république de Guinée. Ils ont loupé bien d’occasion à cela.

S’ils ne l’ont pas fait, alors qu’ils laissent chacun pratiquer la religion comme il veut, pourvu que cela ne soit pas préjudiciable aux principes de l’harmonie sociale.

Je termine en disant que si la Guinée est une république, il faut alors que la liberté d’action, de parole, d’opinion et de confession qui n’enfreint pas à ses lois soit garantie à chacun et à tous sans aucune discrimination.

Amara Mansa Doumbouya

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