Après plusieurs mois autour de l’affaire M’mah Sylla, la phase des plaidoiries et réquisitions s’est enfin ouverte au tribunal de première instance de Mafanco hier vendredi 16 mars 2023.
Accusé de viol, avortement risqué suivi de coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans avoir l’intention de la donner, Patrice Lamah, Sebory Cissé, Daniel Lamah et Célestin Millimono se sont présentés au tribunal criminel de Dixinn à cet effet.
Le juge Souleymane 1 Traoré a tenu à rappeler aux uns et aux autres et d’autre la nécessité de respecter la présomption d’innocence sans oublier l’éthique qu’ils sont tenus obligés de respecter avant de donner la parole à la partie plaignante.
Prenant la parole, Me Halimatou Camara mettant en doute la crédibilité des accusés en tant que médecins, a condamné la «cruauté et la barbarie» dont a été victime la défunte M’mah Sylla.
Elle demande ainsi de rétablir sa cliente ainsi que sa famille dans leurs droits à travers une condamnation exemplaire.
« Tenant compte de tout ce qui s’est débattu dans ce tribunal et tenant compte de l’acte de barbarie dont a fait l’objet la défunte M’mah Sylla, tenant compte qu’elle a reçu des produits comme le Thepon, le malox(…) sachant qu’elle traînait une blessure grave. Je ne peux que demander à ce que justice soit rendue », a demandé Me Halimatou Camara.
Dans le même sens, Me Kabèlè Keita, également de la partie civile, demande une amende d’un(1) milliard pour les «bourreaux» en détention et deux(2) milliards pour Célestin Millimono en fuite depuis le début de cette affaire.
Pour sa part, la defense estime que la défunte a trouvé la mort à l’extérieur du pays, par dessus tout après des jours de l’intervention de leurs clients qui ont juste assisté dame M’mah Sylla. Vu que les charges ne sont pas constituées, l’acquittement est le meilleur choix dans cette situation.
« M’mah est décédée mais pas en Guinée, pas dans ses différentes cliniques non plus ni à Ignace Deen mais en Tunisie. Donc le rapport de l’hôpital Tunisien était nécessaire et c’est là-bas qu’elle est morte. C’est pourquoi c’est ma finalité, nos clients ne sont pas responsables de la mort de M’mah, ils ont fait ce qu’ils pouvaient. »,
a laissé entendre le représentant de Patrice Lamah.
Pour sa part, le ministère public a requis des peines d’emprisonnement allant de 10 à 20 ans de réclusion criminelle contre eux, selon le rôle joué par chacun des accusés en fonction de leur implication. En plus d’une interdiction d’exercer pendant 5 années.
«Les médecins censés protéger ces gens là , ce sont eux qui se sont livrés à cet acte de barbarie contre eux. C’est pourquoi je demande une condamnation de 5 à 20 ans de réclusions criminelle à perpétuité », a soutenu Me Kanfory, avant d’ajouter: « Ce qu’ils ont fait est amoral. À cet effet, on ne doit pas les laisser continuer à exercer dans ces conditions. C’est pourquoi le ministère public demande une suspension de 5 ans afin de protéger les potentielles victimes et sauvegarder les principes de ce métier de médecin qui est très noble », a-t-il requis après du tribunal.
Après l’écoute des deux parties pour les plaidoiries et réquisitions, en plus du ministère public, le tribunal a renvoyé l’affaire au 04 Avril prochain pour délibérer dans cette affaire qui perdure depuis maintenant deux ans .
Mayi Cissé