Comme annoncé, l’ancien président de la République, Pr Alpha Condé a quitté Conakry lundi dernier pour les Emirats Arabes Unis (Abou Dhabi) où il doit faire ses examens médicaux.
C’est un homme marchant claudiquant, en veste, les yeux cachés derrière les lunettes noires avec bavette qui a été montré à la télevision nationale, mardi dernier dans le JT de 20h30.
Selon Jeune Afrique, plusieurs options ont été évoquées quant à la destination de l’ancien homme fort de Guinée (Alpha Condé) dont la Turquie, la Côte d’Ivoire ou le Qatar.
« C’est finalement l’option des Émirats arabes unis qui a été retenue. Il devrait notamment y recevoir un traitement médical pour soulager sa prothèse de hanche, dont il s’est plaint. Comme prévu par les militaires, son séjour à Abou Dhabi ne devrait pas excéder un mois, et pourrait même durer deux semaines seulement, en fonction des résultats de ses examens », précise Jeune Afrique.
Quant aux garanties exigées par les nouvelles autorités guinéennes, informe le journal, « gardé pendant plusieurs semaines par le Groupement des forces spéciales dirigé par Doumbouya, puis déplacé au palais Mohammed V de Conakry, qui tient lieu de palais présidentiel depuis le coup d’État, Alpha Condé avait par la suite été transféré fin novembre 2021 en banlieue de Conakry, au domicile de son épouse. Officiellement ‘’libre de ses mouvements’’, il était en réalité surveillé jour et nuit par les forces de l’ordre et était uniquement en contact avec son médecin personnel et son cuisinier »
« La junte refusait en effet qu’il quitte le pays avec son ancien document de voyage portant la mention de chef de l’État », relate JA ajoutant que les négociations entre Alpha Condé et la junte ont achoppé ces dernières semaines sur les garanties données par l’ancien dirigeant guinéen quant à son départ, jugées insuffisantes par le nouvel homme fort, colonel Mamadi Doumbouya et ses hommes.
S’agissant des autres conditions posées dont la démission formelle d’Alpha Condé qui n’aurait pas été obtenue, le président de la transition, Colonel Mamadi Doubouya souhaitait s’assurer du retour à Conakry du président déchu et du respect d’autres conditions lors de son séjour hors du pays.
« Les militaires exigeaient notamment qu’il soit accueilli en qualité d’ex-chef d’État et qu’il s’engage à ne pas s’exprimer publiquement. Il a ainsi été invité à s’y engager par écrit, comme l’avait fait son homologue malien, Ibrahima Boubacar Keïta, décédé le 16 janvier à Bamako. Alpha Condé aurait également demandé à récupérer ses téléphones, qui lui ont été confisqués par Mamadi Doumbouya et ses hommes. On ignore encore, à l’heure actuelle, les concessions qu’a finalement accepté de faire l’ancien président », martèle Jeune Afrique.
Youssouf Keita