Alpha Condé aux religieux et communicateurs traditionnels : ‘’en Guinée, la loi dit qu’on ne doit pas se marier avant 17 ans »
Le président Alpha Condé a procédé ce mercredi à la clôture des travaux de la conférence régionale sur la culture, la communication et le dividende démographique. C’était dans les locaux d’un réceptif hôtelier de la place en présence de plusieurs invités de marque.
Organisé par le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), cette rencontre régionale a regroupé plus de 150 religieux et communicateurs traditionnels venus de 9 pays dont le Sénégal, le Mali, le Niger, le Tchad et le Benin parmi tant d’autres. Et elle (rencontre régionale) visait à discuter les voies et moyens pour trouver la réponse aux problématiques de santé sexuelle, à la transition démographique et à la capture du dividende démographique.
A cette occasion, le président Alpha Condé s’est longuement prononcé sur les rôles que doivent jouer les religieux et les communicateurs traditionnels, avant de fustiger les mariages précoces qui, selon lui, sont certains facteurs nuisibles à la santé maternelle. ‘’En Guinée, la loi dit qu’on ne doit pas se marier avant 17 ans. J’ai dit aux chefs qu’ils ont leur part de responsabilité’’, a dit le président Condé avant de préciser que ‘’ces mariages ne sont pas souvent célébrés dans les mairies. Ils sont célébrés chez les chefs religieux. Ce sont ces mêmes chefs religieux qui épousent les petites filles qui n’ont pas l’âge de se marier…’’
Plus loin, il a mentionné : ‘’S’ils veulent nous aider à lutter contre les mariages précoces, il faut donner l’exemple (…) Quand je fais des tournées à l’intérieur du pays, je vois de petites filles qui ont des enfants, c’est vraiment pénible. Ça les déforme et elles ne vont plus à l’école. J’ai discuté avec un commerçant très riche qui a envoyé ses enfants au Maroc. Il m’a dit qu’en les laissant ici, sa famille va lui mettre la pression pour que ses filles se marient’’, a-t-il révélé, avant de soutenir que dans chaque culture, il y a des choses qui sont bonnes et d’autres non. ‘’Vous devez faire comprendre à la population ce qui est positif dans notre culture et qui peut nous faire avancer…’’
Par Youssouf Keita