C’est la voix la plus autorisée qui parle ainsi. Après le brouhaha de tous les fiascos que le football guinéen a connu en 2019, le président de la république Alpha Condé a ainsi résumé l’année 2019…
« Vous avez trahi le peuple de Guinée… ».
Sans vouloir revenir sur l’ensemble des problèmes qui ont miné le football guinéen, le chef de l’Etat s’est montré surtout en homme très averti de la gestion du football sous la direction de Mamadou Antonio Souaré, président de la fédération guinéenne de football et du ministre des Sports Sanoussy Bantama Sow.
Il n’est pas exagéré de lire le fond de la pensée du président Alpha Condé. Rien n’a été positif dans la gestion d’Antonio Souaré et Bantama Sow en 2019.
Des campagnes sur fond de corruption à ciel ouvert et humiliation pour le pays dont les faits plus marquants sont :
-La disqualification au mondial du syli cadet à cause d’une faute de l’administration actuelle.
-Le Syli a tout sauf un contrat avec l’équipementier MACRON. La Guinée paye les maillots et en contrepartie MACRON ne donne aucun franc à la Fédération, contrairement au précédent sponsor AIRNES. L’affaire MACRON/SYLI est tout sauf un contrat de sponsoring. Les clauses de ce fameux contrat n’ont jamais été dévoilées. La preuve, la fédération est obligée de faire porter une marque locale GUISPORT aux catégories inférieures du Syli.
Toujours dans l’affaire des cadets, la fédération n’a fait aucune communication pour informer le peuple sur le verdict du TAS, dans sa requête contre la CAF.
La CAN 2019 avec son cortège de racket, les résultats de la commission d’audit annoncés par le Premier ministre ne sont jamais arrivés à destination. Autrement, tout a cédé à l’effet d’annonce. Aucun résultat définitif de cet audit n’est disponible. A quoi a-t-il déjà servi ?
L’autre chapitre qui reste ouvert se joue toujours au Tribunal Arbitral du Sport à Genève. Au centre de cette mauvaise passe, selon le comité d’éthique de la FEGUIFOOT, l’ancien vice-président Amadou Diaby qui a d’ailleurs intenté un recours contre l’institution en charge du football. Là aussi un vent de discrédit souffle sur les membres du comité d’éthique.
Aucune communication officielle au sein même de la fédération sur les actions d’Amadou Diaby contre cette même fédération.
Qui paye les quatre-vingt mille francs suisses de frais des avocats et autres charges d’Amadou Diaby au Tribunal Arbitral du Sport ?
Une question que tout le monde se pose et beaucoup de proches de la FEGUIFOOT pointent du doigt le même président Antonio Souaré. Vrai ou faux, bien malin qui y répondra.
Pour le moment, des voix s’élèvent déjà contre le bureau exécutif de la fédération accusée de ne dégager pas les moyens nécessaires pour la défense de l’institution devant le TAS.
Des paroles aux actes
« Toute l’administration de la FEGUIFOOT est dissoute… », et après ?
Évidemment et après ? Encore un effet d’annonce le 15 juillet dernier d’Antonio Souaré, président de la fédération guinéenne du football qui a été suivi d’un tonnerre d’applaudissement. Et depuis, rien n’y fit. Les mêmes têtes continuent d’exercer les mêmes fonctions.
L’organisation du tournoi U20 de la zone Ouest-africaine et l’élimination prématurée de la Guinée n’est pas venue pour arranger les choses. Même si cela a eu le mérite de rendre opérationnel de façon partielle le stade de Nongo qui a été rebaptisé ‘’stade général Lansana Conté’’.
Le président Antonio Souaré doit changer sa méthode et ses principes de gestion du football guinéen en 2020, tel est en résumé l’esprit du président Alpha Condé. Selon un proche collaborateur du locataire de Sékhoutouréya qui a requis l’anonymat, ‘’le président Alpha Condé ne porte plus Antonio Souaré dans son cœur ». Pour le chef de l’Etat, Antonio doit apporter des résultats positifs au football guinéen et cela doit partir de la gestion rigoureuse de sa structure. Le cas Bantama Sow reste profondément complexe, au vu de la situation politique que traverse le parti au pouvoir. Un renvoi de ce dernier ne devrait pas arranger les choses, à cause de son statut d’animateur de premier plan du parti.
Qu’en est-il du comité de soutien au Syli National ?
Aucun compte-rendu de la participation du Syli National. Nonobstant le fiasco pendant le tournoi, de l’argent a été collecté et dépensé. Et la suite ? Rien toujours !
Tous ces faits sont connus presque de tous les membres de la fédération guinéenne de football, mais hélas ! Personne n’ose lever le petit doigt pour dénoncer. Le tout dans un pays où la précarité réduit les uns et les autres à une mendicité aigue.
Heureusement que la Guinée regorge de beaucoup d’Antonio Souaré. L’histoire se rappelle de l’ancien ministre Kader Sangaré, du richissime homme d’affaires Mamadou Sylla ou autre Fodé Soumah.
C’est donc avec un cœur qui saigne que le président Alpha Condé a clôturée la saison 2019 du football guinéen.
Bangaly Steve Touré, depuis Berlin (Allemagne)