Analyse citoyenne du Discours du PRG à la Convention du RPG-AEC en lien avec l’évolution du processus électoral (Par Abdoul Sacko)

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« Je prends acte de votre demande de candidature…, mais si vous voulez que j’accepte, il faudra que le parti redevient ce parti qui n’oublie personne ». 

Quels sont les enjeux, les préoccupations, les dilemmes et les risques liés à cette stratégie aux odeurs politiques du mi oui, mi non du Président de la République pendant que la CENI est en plein pied dans le déroulement du chronogramme ? 

Un discours politique, certes d’un stratège politique d’une rareté de nos jours dans l’étouffement et même dans l’anéantissement de ses adversaires, mais c’est possible que ce soit un sentiment de regret face à la non atteinte des objectifs de l’ambition et des promesses d’opposant historique pour l’unification et l’épanouissement d’un peuple dans sa diversité après plusieurs rendez-vous manqués. 

Oui ! c’est le discours d’un « sorcier politique » que même les plus proches collaborateurs semblent généralement jouer aux cauris pour lire dans son agenda politique ou ses perspectives politiques, mais il se pourrait qu’il soit à la concrétisation en lui de ce Mandela unificateur et de l’Obama de l’égalité de chance entre guinéens, qu’il a tant réclamé jusqu’aux dernières minutes du passage de son statut d’opposant historique à celui de l’homme au pouvoir.

 C’est vrai! qu’il serait utopique d’écarter l’hypothèse que le pouvoir et ses zones d’ombre jamais éclairées pour le citoyen moyen aient fini par avoir raison de l’opposant qui voyait ou croyait tout facile ou idéal de la gestion du pouvoir avant d’y être, mais pour qui connaît ce pays où le moi est devenu plus important que le nous, où la conviction et la fidélité sont une fonction aléatoire de l’intérêt personnel à grande échelle, il ne serait pas illogique de croire au raisonnement clientéliste dans son entourage qui consiste à dire comme j’ai pas qualité ou la chance d’être le dauphin, et rien ne me garantit la préservation de mes intérêts personnels actuels avec un autre potentiel dauphin, mieux vaut cultiver contre vent et marrée en la personne du Président l’homme indispensable à la capitalisation des acquis et le seul rempart au spirale de l’instabilité socio-économique et politique.  

Et que dire de cette partie de la jeune génération politique, qui préfère faire de l’ère Alpha Condé, quel que soit le temps que cela prendra, cette opportunité tant rêvée de l’alternance générationnelle politique dans la gestion du pays ?

  Toutes ces hypothèses sont couronnées par l’existence d’une opposition qui ne semble pouvoir faire montre d’aucune unité d’actions électorales pour l’alternance démocratique, chose qui aurait pu porter ses fruits comme ce fut le cas dans d’autres pays. Surtout, connaissant qu’en plus de certains paramètres observables, qu’il ressort du discours du président, un contexte d’éventuelle rupture entre les militants à la base qui constituent la matière électorale de la mouvance Présidentielle et une certaine élite qui vit le prince au sommet de l’Etat. 

Toutefois, l’analyse sera partiale sans mentionner le dilemme politique dans le lequel l’opposition politique, vivant en unité de façade avec plus de subjectivité que d’objectivité, se trouve être plongée par cette stratégie du mi oui mi non du Président. En effet, si l’opposition s’inscrit dans le processus en dehors d’une candidature unique, une éventuelle candidature du Président les rendrait complices d’un mandat de plus pour celui-ci,  et ci elle ne se présentait pas et qu’au soir de la clôture du délais légal du dépôt des candidatures, le Président arrivait dans une adresse à la nation à annoncer qu’il a décidé au bout de ses 50 ans de combat au service de la démocratie et de la nation, de passer la main à un dauphin X pour continuer les chantiers ouverts, …ouf, là ce serait le boulevard ouvert au changement dans la continuité. Sans oublier que cette opposition aussi engagée soit elle, par ailleurs, est affaiblie et se perd de jour en jour dans le combat étouffé du FNDC avec un refrain de discours d’auto satisfaction. 

Tant d’équations complexes, mais pas impossible avec la maturité, le réalisme et l’amour pour la patrie au-delà des questions de personne.

Alors, qu’on l’admet aujourd’hui ou demain,  la solution pour aider le Président dans ses ambitions d’hier à rentrer dans l’histoire de la démocratie africaine, aider les opposants qui vivent la routine et également certains de la mouvance à souffler face aux militants qui sont de plus en plus exigeants et aider chacun en ce qui le concerne à sortir de la peur en rationalisant nos potentialités, c’est un débat national par le biais du dialogue franc qui prend en compte toutes les opinions réalistes de la base au sommet.

Abdoul Sacko 

Acteur de la société civile 

Spécialiste des questions de conflits et d’intégration des jeunes/femmes.

 

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