Annulation du droit à l’avortement aux Etats-Unis: PMNCH redoute des « conséquences désastreuses »

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L’annulation du droit à l’avortement par la Cour suprême américaine a des conséquences désastreuses sur les femmes et les filles aux États-Unis et dans le monde entier, selon le PMNCH. La plus grande alliance mondiale de défense de la santé et des droits des femmes, des enfants et des adolescents, a rendu public un communiqué de presse suite à la décision de la Cour suprême des États-Unis d’annuler son arrêt historique de 1973 sur le droit à l’avortement, Roe vs Wade. Le communiqué est signé de Helen Clark, présidente du conseil d’administration de PMNCH, et ancienne première ministre de la Nouvelle-Zélande. Ci-dessous l’intégralité.

« Par une décision malencontreuse, la Cour suprême des États-Unis a mis fin à près de 50 ans de protection du droit à l’avortement pour les femmes et les jeunes filles aux États-Unis, et a ouvert la voie à un recul mondial sans précédent en matière de droits sexuels et reproductifs.
La décision prise rend aussitôt illégale la pratique de l’avortement dans au moins 22 Etats. Les femmes et les jeunes filles sont désormais en infraction avec la loi si elles cherchent à réaliser un avortement dans ces États. La criminalisation de l’avortement ne fait pas disparaître les pratiques d’avortement – elle empêche simplement l’accès à des avortements sécurisés, laissant de nombreuses personnes vulnérables et plongeant la santé et les droits sexuels et reproductifs des femmes et des filles américaines dans la tourmente.
Les femmes issues des communautés pauvres et marginalisées feront les frais de cette abrogation, et cette situation comporte une dimension raciale importante. Nous savons déjà que les femmes noires, quel que soit leur niveau d’éducation aux États-Unis, sont les premières à souffrir des politiques restrictives en matière d’avortement, liées à un accès limité aux soins et à un risque élevé de naissances non désirées chez les adolescentes.
Les effets de cette abrogation vont s’étendre bien au-delà des frontières américaines. Comme on le dit souvent, quand l’Amérique éternue, le monde s’enrhume. En raison de cette abrogation, les experts prévoient une baisse des financements bilatéraux et multilatéraux américains, diminuant ainsi la capacité des États-Unis à aider les millions de personnes dans le monde qui ont besoin des services de planification familiale et d’avortement.
Cette décision américaine va conférer une fausse légitimité à ceux qui, au plan mondial, cherchent à restreindre les droits des femmes, et elle risque aussi d’encourager certains pays à voter des lois régressives et restrictives en matière d’avortement. Cette décision aura des répercussions considérables, surtout à un moment où de nombreuses personnes dans le monde sont en déplacement en raison des conflits et d’autres catastrophes.
Les adolescentes sont les plus vulnérables. Vu leur âge, elles pouraient avoir du mal à payer pour bénéficier de soins sécuritaires, ou elles vont devoir parcourir de longues distances, ce qui pourrait dangereusement limiter l’accès à l’avortement. Ces aspects, en plus d’une crainte de stigmatisation et un sentiment de honte, peuvent les inciter à recourir à des méthodes non sécuritaires. Chaque année, on dénombre quelque 3,9 millions d’avortements à risque chez les filles âgées de 15 à 19 ans, ce qui contribue à la mortalité et à la morbidité des femmes et à des problèmes de santé chroniques.
Le PMNCH lance un appel à l’endroit des dirigeants de la communauté internationale, afin qu’ils protègent fermement les droits sexuels et de santé reproductive des femmes et des filles.  Les dirigeants du G7 qui se réunissent en Allemagne cette année militent en faveur de mesures visant à lutter contre la violence sexuelle et reliée au genre. Le sommet du G7, qui se tiendra l’année prochaine sous le parrainage du Japon, représente une occasion cruciale d’inscrire ces questions à l’ordre du jour d’un programme élargi en matière de santé et de droits sexuels et reproductifs et de couverture sanitaire universelle.
Les engagements doivent être soutenus par des cadres juridiques fondés sur les droits, qui favorisent des politiques progressistes en matière d’avortement et de santé et de droits sexuels et reproductifs. Les femmes doivent jouer un rôle clé dans les discussions et l’élaboration des politiques, en réclamant une justice reproductive indispensable qui reconnaisse le droit des femmes et des filles à choisir et à être autonomes dans leur propre corps. Cela nécessite un changement de paradigme qui place les droits des femmes et des filles au coeur des politiques et des plans de développement nationaux.
À propos de PMNCH
Créé en 2005, PMNCH est la plus grande alliance mondiale pour la santé et le bien-être des femmes, des enfants et des adolescents. Elle compte 1,250 organisations partenaires qui travaillent ensemble à travers 10 groupes constitutifs : gouvernements partenaires, donateurs et fondations, ONG, groupes d’adolescents et de jeunes, organisations du secteur privé, associations de professionnels de la santé, institutions universitaires et de recherche, mécanismes de financement mondiaux, organisations intergouvernementales et agences des Nations unies. PMNCH est hébergé par l’Organisation Mondiale de la Santé, basée à Genève.

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