Antonio Souaré, président de la Féguifoot : ‘’ce que je veux qu’on retienne de moi…’’

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Les Guinéens vont vivre un deuxième événement après celui de la coupe du monde dont le coup d’envoi sera donné le 14 juin prochain. Antonio Souaré, le président de la Fédération guinéenne de football (Feguifoot) leur réserve une belle surprise avec une brochette d’invités pour l’inauguration de l’Académie de Football qui porte son nom. Antonio Souaré va déplacer au pied de la merveilleuse cité de Dubréka, le président Alpha Condé qui aura à ses côtés deux sommités du football ; les présidents de la FIFA et de la CAF. Mais avant, Antonio Souaré livre les secrets de sa passion qui tourne essentiellement autour du football, sa passion.

Mesurez-vous l’espoir que vous suscitez auprès de vos compatriotes compte tenu du passé glorieux des équipes guinéennes ?

Antonio Souaré : Vous savez, je suis un passionné du football. Cela ne date pas d’aujourd’hui. Depuis mon enfance je n’évolue que pour le football, ma seule passion reste le football, comme je le dis tout le temps à vos confrères guinéens, je ne regarde pas, je n’écoute pas, je fais certes attention mais ça coule dans nos veines, le football. Donc on est là, on pense qu’aujourd’hui, on a un devoir vis-à-vis de ce football, pour notre pays, pour l’Afrique, pour notre zone et cet esprit panafricain avec lequel nous avons grandi et on le transmet au football, il n’y a pas assez de calcul à faire, l’homme doit marquer son passage par quelque chose.
Certains, c’est la politique, d’autres c’est la science, chacun dans son métier bien sûr, je suis ingénieur télécom, Dieu m’a donné les moyens de cette réussite mais l’important aujourd’hui, je veux de mon côté apporter ma contribution à la jeunesse guinéenne et africaine et par ce sport, et je pense qu’un jour on dira voilà, le vieux qui est assis là-bas, il n’a fonctionné que pour le football, pour d’autres personnes, ils diront il a été président de la République, d’autres, il a été grand ambassadeur ou grand commis de l’Etat, grand philosophe. Moi j’aurai souhaité que voilà ce qu’il a apporté au football guinéen et africain c’est toute ma fierté, je n’attends pas un retour.

Quel regard portez–vous sur le championnat national à trois jours de son échéance (ndlr : l’interview a été réalisée le 14 MAI)

Je suis heureux que le championnat guinéen depuis la création de ce championnat professionnel, il est devenu attrayant dans la sous-région, et c’est un championnat je crois, je le dirai supérieur mais au jour d’aujourd’hui il est moyen et dans notre sous-région je crois que c’est l’un des meilleurs championnats et ça aussi, c’est grâce aux apports des hommes d’affaires qui

« L’homme doit marquer son passage par quelque chose »

sont venus, pas comme sponsors, mais comme mécènes, puisque j’aime toujours à le dire aux gens, il faut qu’ils comprennent la différence entre sponsoring et mécénat. Parce que pour le moment chez nous, il n y a que du mécénat parce qu’il n y a pas de retour et ces présidents de clubs qui investissent, ces gens qui travaillent et qui n’ont pas d’argent mais qui continuent de travailler nuit et jour, il faut les remercier, les féliciter parce que c’est une passion et une seule personne ne peut pas, ce n’est pas le travail d’une seule personne, c’est le travail de tout un groupe, tout un ensemble et c’est ce qui fait que ce championnat, chaque année va d’un escalier à un autre et dans cette progression arithmétique nous ne dirons que merci et nous pensons que dans quelques années notre football reprendra sa place sur le continent et aussi en dehors du continent.

Autrefois les joueurs guinéens étaient convoités, la Côte d’Ivoire en a bénéficié de bon nombre d’entre eux après le réchauffement des relations entre la Guinée et la Côte d’Ivoire en 1982, aujourd’hui c’est la Guinée qui va chercher les oiseaux rares, est-ce le retour de l’ascenseur… ?

Je dirai que c’est le football africain qui avance, c’est vrai que la Côte d’Ivoire est un exemple surtout en Afrique de l’ouest avec sol béni qui a sorti une génération formidable qui a rayonné une dizaine d’années sur le continent et la Guinée aussi dans les années 70 a rayonné sur le football africain mais ce qui nous a manqué c’était la relève, nous n’avons pas préparé la relève et dans ce temps moderne aujourd’hui avec la création des centres de formation, des écoles de football, je pense que les relèves se préparent de gauche à droite…bon c’est un retour de l’ascenseur. D’un autre côté oui c’est-à-dire que la Guinée reprenne sa place qu’elle avait dans les années 70 ce qui l’avait permis de faire le triplé en club et jouer quelques finales malgré qu’on ne l’a pas eue en équipe nationale et être aussi parmi le quatuor africain je dirai que pour le moment c’est pas un retour de l’ascenseur, c’est sur le chemin du retour donc nous allons continuer à travailler sur ça et ce qui nous importe aujourd’hui, on n’écoute pas, on bâtit et l’histoire donnera raison.

Vous êtes le président de la Feguifoot, président du Horoya AC, Vous initiez un centre de formation à l’image de l’académie mimos sifcom qui porte votre nom Académie Antonio Souaré,
vous êtes dans les médias, comment arrivez-vous à concilier toutes ses charges est ce que votre passion est la seule explication ?

Vous savez, il y a la vision, moi particulièrement j’ai travaillé toute ma vie et je travaille toute ma vie, tous les jours je me lève à 5 heures du matin, je rentre chez moi entre 19 heures-20 heures. Cette vision concernant le football, je suis président de la Fédération c’est vrai, aujourd’hui, mon fils est président du Horoya, je suis propriétaire du Horoya pas président et aussi, la vision c’était de faire un grand club. Mon rêve n’a pas été d’être président de la Fédération, mon rêve c’est d’être un grand président de club, parce que les présidents de clubs sont plus importants que les présidents de fédération. Donc, quand on a bâti un club comme le Horoya qui fut champion d’Afrique dans la catégorie coupe de la CAF en 1978 et quand j’ai repris le club il fallait le doter de tous les instruments possibles qui puisse lui permette dans sept ou huit ans de jouer dans la cour des grands et cette vision à laquelle nous avons tenu en mettant d’abord une administration en place, un siège, tout le mécanisme qui peut donner une équipe concurrente, un planning au moins pendant les sept ans, il faut jouer toujours l’Afrique et grâce à Dieu jusqu’à aujourd’hui, nous jouons chaque année l’Afrique et depuis que nous sommes là aussi je crois que sur sept championnats, nous n’avons perdu qu’un titre, ça aussi par sanction. Les médias, c’est tout à fait normal quand vous créez un centre de formation, quand vous avez un club, vous avez besoin de visibilité, c’est pourquoi, nous avons pensé que pour que notre football soit vu, notre football soit considéré, il faut la visibilité et la meilleure visibilité qui fait entrer de l’argent, qui fait du retour sur investissement , c’est la télévision et c’est comme cela que cette télé qui n’est pas généraliste mais qui est thématique, qui s’occupe que du sport et de la culture avec 80 à 85 % de sport et à peu près avec 60% de football, ça aussi, je ne suis pas spécialiste, c’est une vision, il fallait faire appel à de grands spécialistes et c’est pourquoi, j’ai pris des professionnels des médias qui ont la carrure, qui ont la notoriété et qui ont la baguette pour gérer cela . Moi je ne viens même pas là-bas donc cette télévision, elle sert le football guinéen, africain et international. Je crois que c’est un ensemble qui fera de ce club un grand club et le centre de formation qui est fait, il n’est pas fait que pour le Horoya aussi. Il est fait non seulement pour la Guinée, il est fait pour l’Afrique et il est fait au-delà de l’Afrique parce que tous les joueurs qu’on va former là-bas, ce n’est pas le Horoya qui va les « consommer » ; c’est à la disposition de tous les clubs africains y compris les clubs

« Ce qui nous importe on n’écoute pas on bâtit l’histoire donnera raison »

guinéens. Je prends l’exemple sur le Diambar. Le Diambar, c’est l’un des plus grands centres africains. Tous les joueurs qui sont formés au Diambar ne jouent pas au Diambar, ils sont éparpillés à travers le monde. Mais ce qui est important pour moi, que ce centre arrive à donner une véritable équipe nationale à la Guinée, ce qui va donner la notoriété à notre pays et de notre football et quand on aura un syli national conquérant, gagneur, un syli national qui brandit des coupes, c’est toute ma satisfaction et le reste c’est avec Dieu.

Parlant du syli National quel est l’objectif fixé à l’entraîneur Paul Put ?

Paul Put, vous savez, c’est un grand entraîneur. C’est quelqu’un qui a répondu à toutes les conditionnalités de recrutement parce qu’on voulait un entraîneur qui est allé au minimum à la finale de la coupe d’Afrique des Nations, qui a fait ses preuves, qui a travaillé en Afrique, qui habite Conakry et qui a joué au minimum les barrages de la coupe du monde et Paul satisfait à toutes ces conditions avec un salaire modeste comparativement à d’autres qui nous demandaient trois à quatre fois, qui n’ont pas les mêmes parcours mais qui étaient beaucoup plus exigeants pour l’argent plus que Paul. Donc notre choix est tombé sur Paul parce qu’on sait que c’est un monsieur qui travaille à la base, il habite Conakry d’ailleurs depuis qu’il a été recruté, il n’a pas quitté Conakry si ce n’est une mission de l’équipe nationale. Et les guinéens voient maintenant un entraîneur qui suit tout le championnat, c’est rare, c’est la première fois. Donc nous pensons qu’avec ce monsieur nous ferons un bon chemin ensemble, c’est notre espoir et lui aussi ce qu’il nous a montré déjà dans quelques instants la Guinée s’en sortira et nous avons aussi les binationaux tout ça c’est grâce à Paul, c’est lui qui a fait toutes ses recherches, nous on a fait que négocier, je pense que l’espoir est permis.

Quel est le bilan de ces négociations, quels sont les joueurs qui viennent ?

Pour le moment, tous les binationaux qu’on a contacté, personne ne nous a dit non. Mais notre politique est qu’eux –mêmes communiquent, c’est comme cela que vous avez entendu Diawara, Cissé, ou Ernest qui joue à Strasbourg. On ne savait même pas qu’ils étaient des Guinéens et tous ont fait des déclarations sur vidéo pour dire qu’ils vont jouer pour la Guinée. Nous sommes en train d’ailleurs, à partir d’aujourd’hui (ndlr : 13 mai 2018) d’écrire aux différentes fédérations pour savoir quels sont les joueurs qui ont joué en catégorie inférieure pour avertir la FIFA pour ne pas que demain, il y ait des problèmes. Pour le moment, notre objectif fondamental c’est de se qualifier pour la coupe d’Afrique 2019.

La Guinée doit organiser l’échéance de 2023, quel est l’état des préparatifs ?

Après 2019, c’est la Côte d’Ivoire en 2021 puis 2023 la Guinée. Je suis le président du Cocan et au jour d’aujourd’hui, nous avons toute la nomenclature en place et nous devons passer maintenant dernier choix des sites. Vous savez le choix, la faisabilité, il dépend aussi du politique mais sur le plan organisationnel de juin 2018, jusqu’en juin 2023 le chronogramme est déjà là. Dans ces jours-ci, je vais personnellement rencontrer qui de droit et à partir de la décision gouvernementale nous pourrons maintenant passer à la vitesse supérieure.

Quand verrons-nous les premiers résultats concrets de l’académie de Football Antonio Souaré ?

Le centre de formation est prêt, il sera inauguré après la coupe du monde. On voulait le faire avant mais les parties invitées n’ont pas le temps parce que c’est sous le haut patronage du Président de la République et aussi du président de la FIFA et du président de la CAF. Donc, ce sont les trois personnalités qui vont inaugurer le centre. Au jour d’aujourd’hui, à part le grand stade des professionnels de 15 000 places, le centre, lui il est opérationnel. Le terrain de formation est prêt, l’école est prête, les dortoirs sont prêts et l’hôtel qui va accueillir les plus grands clubs au monde sans complexe est totalement prêt. Nous pensons donc que le ballon doit rouler maintenant et cela ne dépend que des autorités du football qui nous ont demandé humblement d’attendre après la coupe du monde.

« Notre objectif fondamental c’est de se qualifier pour la CAN 2019 »

Comment voyez-vous les cinq équipes africaines à la coupe du monde en Russie
Je dirai que toutes les équipes ont les mêmes chances. Il ne faut pas avoir de complexe ….

Nous n’avons jamais franchi le cap des quarts de finale….

Mais qu’est ce qui fait ça parce que ça tourne dans la tête, on n’a pas eu de chance de franchir le cap des quarts de finale, regardez ce qui s’est passé en Afrique du Sud, c’était scandaleux quand Souarez a pris le ballon derrière la ligne de but et que le garçon (ndlr : Assamoa Gyan) a manqué le pénalty, n’est-ce pas ? Sinon on était déjà en demi-finale. Mais ce que je vous dis, vous connaissez le Brésil, quand vous prenez l’Amérique latine, l’Amérique du Sud quand vous prenez l’Afrique, on a le même niveau de développement au niveau du football et c’est les meilleurs au monde. Aujourd’hui des joueurs comme Sadio Mané, comme Mohamed Salah, Eto’o, les Drogba, Naby Keïta etc ils ont le même niveau que les meilleurs joueurs au monde ; tout dépend de l’organisation. Ce que je vais vous dire je ne dis pas qu’on va prendre cette coupe du monde en Russie mais très bientôt l’Afrique prendra une coupe et de peu d’ailleurs, l’Afrique est passée à côté en 1998 avec le Nigéria. C’est un problème organisationnel en Afrique c’est tout. Parce que je pense que le Sénégal est une équipe complète, le Nigéria qui est habitué à cette compétition, l’Egypte… toutes les équipes qui sont partis dans ces derniers temps difficilement, on les a éliminées. Donc il faut avoir l’espoir, il faut travailler, il faut être organisé, l’Afrique doit croire en elle, nos équipes doivent jouer sans complexe.

Source : MaPresse

 

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