Appel à résister du FNDC/Madina Bordo bondé de monde : « on soutient le FNDC mais on est obligés de sortir’’

0

Obtenez des mises à jour en temps réel directement sur votre appareil, abonnez-vous maintenant.

Si plusieurs magasins et boutiques de Madina ont décidé de fermer les portes de leurs commerces suite à l’appel à la résistance lancé par le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC), on ne peut en dire autant des étalagistes. Même si les avis sont partagés sur le soutien ou non de l’option du FNDC dans sa lutte contre le changement de la Constitution, ces étalagistes ont cependant un souci commun qui est de gagner leur pain quotidien afin de subvenir aux besoins de leurs familles respectives. Au marché Bordo où nous avons effectué notre constat ce jeudi, tout avait l’air normal. Tous les étalagistes ou du moins presque tous, avaient sorti leurs bagages.

Parmi eux, Sacko Issiaga, vendeur de fripe qui avoue soutenir le FNDC mais obligé de sortir

« Nous sommes pour une résistance totale contre le pouvoir en place. Il n’y a pas de recul. On soutient le FNDC mais on est obligés de sortir parce que ça ne va pas. Le pays ne bouge pas. On a fini les études, on est là à longueur de journée et sous le soleil, il n’y a rien. Il y a les diplômes à la maison, il n’y a pas de travail, il n’y a pas d’opportunités », a-t-il déploré.

Dans le même ordre d’idée, Mamadou Dian Diallo, vendeur ambulant a affirmé son refus à ce changement de la Constitution.

« Je ne voulais pas dire mon nom parce que dans le pays-là il n’y a pas la loi mais comme je suis chez moi et que je n’ai pas peur je vais me présenter.  Ce que moi je voudrais dire au président c’est d’abandonner le problème de 3ème mandat pour qu’on puisse vivre en paix. Aujourd’hui, j’ai un souci, ils ont garé le train qui arrangeait la population, ils préfèrent que les gens souffrent et nous on est contre ça donc on veut le changement. Ce n’est pas un autre problème, on veut que le président n’a qu’à partir, un point et un trait. On ne veut pas de cette nouvelle Constitution il n’a qu’à partir. Hier on est resté à la maison, on a des enfants à la maison qui doivent manger alors aujourd’hui on sort pour chercher à manger. Sinon quand le FNDC nous dit de rester à la maison on va rester à la maison », déclare-t-il.

Tous comme ses prédécesseurs, Mohamed Camara estime que le pouvoir en place ne répond pas aux aspirations de la jeunesse.

« Nous sommes prêts pour lutter contre ce pouvoir pour n’avoir pas donné tant d’opportunités à la jeunesse. Lorsque l’on regarde la situation des jeunes guinéens c’est un peu difficile car on vit du quotidien. Alors si on lance un appel pour résister contre le 3ème mandat, on ne peut que soutenir. Sékou Touré a fait ça et ça ne nous a rien apporté, Lansana Conté a fait ça et ça ne nous a rien apporté alors nous ne voulons pas voir Alpha Condé faire la même chose qu’eux parce qu’on sait consciencieusement que ça ne va absolument rien du tout nous apporter. Mais comme nous galérons c’est la raison pour laquelle quand le FNDC nous appelle à résister nous ne pouvons pas tenir longtemps, il nous faut aller chercher un peu pour subvenir à nos besoins. C’est la raison de notre présence ici à Bordo et cela ne veut pas dire que nous ne sommes pas pour le FNDC », a affirmé le jeune homme.

Si ces jeunes disent soutenir le FNDC dans sa lutte, il y en a qui se réjouissent du bilan du président Alpha Condé, veulent finir ce qu’il a commencé. C’est le cas de Saran Kaba.

« Chez nous ici à Bordo, il n’y a pas de querelle ni de dispute, seulement la joie et les amusements. Avec les soussous et les peuls, nous jouons tous ensemble et le soir chacun rentre chez soi. Mais vu comme nous évoluons avec les querelles, moi je pense que ça ne vaut pas le coup de se disputer, de s’insulter, de s’entre-tuer ou encore de brûler les biens d’autrui. En ce qui me concerne, depuis le temps du président Sékou Touré jusqu’à Alpha Condé en passant par Conté et Dadis Camara, je me réjouis du bilan du président Alpha Condé. Je veux que nous tous les Guinéens nous nous entendions sur une chose afin que le pays progresse. Avec ces grèves de 2 jours, 3 jours à la maison, tout le peu que tu as gagné tu es obligé de tout dépenser et te rasseoir sans rien. Alors ayons le même état d’esprit et entendons-nous sur une chose pour que le pays aille de l’avant », plaide-t-il.

Kadiatou Kaba quant à elle, souhaite la paix et le progrès pour la Guinée

« Nous nous ne voulons rien d’autre dans ce pays si ce n’est pas la paix. Lorsqu’un président est élu, acceptons de rester derrière lui. Depuis qu’il est élu, nous tous le voyons travailler et pourtant tout ce travail ne se fait pas en un jour, alors restons derrière lui. Nous nous ne voulons que le progrès et la paix dans ce pays, et c’est ce que nous demandons au Bon Dieu », a-t-elle martelé.

Dans la même lancée que sa prédécesseure, Bébé Sacko appelle à rester derrière le président Alpha Condé

« Nous sommes des mères de famille, nos enfants ont fini leurs études mais il n’y a pas d’emploi alors nous souffrons. Lorsque votre enfant finit ses études et obtient un emploi vous êtes en paix. Mais cette histoire de grève tous les jours nous fatigue et nous en souffrons. Tu viens au marché du matin au soir et tu ne vends même pas un seul article. Nos maris ne travaillent pas et nos enfants n’ont plus ne travaillent pas. Alors voilà de quoi nous souffrons. Aidez-nous, sortez-nous de cette souffrance et embauchez nos enfants. Laissez le président faire ce qu’il veut jusqu’à la fin de son mandat », soutient-elle.

Maciré Camara 

 

Obtenez des mises à jour en temps réel directement sur votre appareil, abonnez-vous maintenant.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Ce site utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. Accepter En savoir plus

Open chat
Mediaguinee.com
Avez-vous une information à partager?
Besoin d'un renseignement?
Contactez Mediaguinee.com sur WhatsApp