Appel au dialogue du FNDC : « ce que le dialogue ne peut pas régler, la rue ne pourra pas régler cela » (Gabriel Haba, CNOSCG)

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L’appel au dialogue du Premier Ministre continue d’attiser les débats. Alors que Mohamed Béavogui lors d’une conférence de presse avait appelé toutes les forces vives de la nation autour de la table dans l’optique de trouver des solutions aux problèmes de la Guinée, les déclarations vont pêle-mêle depuis ce temps. À l’occasion d’une interview qu’il nous a accordée mardi 21 juin, Ange Gabriel Haba secrétaire exécutif du Conseil National des Organisations de la Société Civile Guinéenne (MAOG) a estimé qu’il n’est pas encore trop tard pour éviter le pire.

« En tant qu’acteur de la société civile, je salue cette maturité d’esprit dont a fait montre le Premier ministre et j’encourage sincèrement cette ouverture et cette possibilité qu’on donne à tous les acteurs sociopolitiques aujourd’hui de venir s’asseoir autour d’une table pour parler de la Guinée. Je pense qu’on a la chance encore, il n’est pas encore trop tard, nous avons toute la chance d’éviter le pire, d’éviter ce qui n’arrange pas notre pays et d’aller vers la paix sociale, vers une transition apaisée et réussie. Ce que le dialogue ne peut pas régler, la rue ne pourra pas régler cela. Pendant plus de 10 ans notre pays a manifesté, plus de 700 manifestations, ça nous a conduits à quoi ? À rien. Que des cas de morts , que des destructions des biens publics et privés, que des victimes en termes de paralysie. Certains sont handicapés aujourd’hui à vie et jusqu’à présent la justice n’a pas bougé, les victimes ne sont pas encore rétablies dans leurs droits. Est-ce-qu’il faut toujours continuer à alourdir ces moments sombres, à alourdir le nombre de morts encore en Guinée puisque l’expérience a prouvé que les manifestations dans notre pays ne sont jamais pacifiques quelles que soient parfois les dispositions qui sont prises. La chance que le gouvernement donne pour qu’on se retrouve et qu’on discute, je pense qu’il faut la saisir, il faut aller vers le dialogue d’autant plus que la rue n’a jamais trouvé solution à nos problèmes », a-t-il estimé.

Poursuivant, il dira : « Nous intervenons sur le compte des citoyens et dans l’intérêt du peuple. Mais si à chaque manifestation les Guinéens que nous défendons ou pour lesquels nous manifestons trouvent en majorité, en tout cas à travers ceux qui sortent pour manifester beaucoup trouvent la mort, il faut aller vers le dialogue. J’encourage cette option, j’encourage cette main tendue et j’en appelle sincèrement à la prise de conscience de tous les acteurs, l’ensemble des forces vives pour qu’on se retrouve ensemble autour de la table pour discuter de la Guinée, pour faire en sorte que cette transition comme on l’a considérée, soit l’ultime ou la dernière transition de notre pays afin de véritablement fonder un Etat de droit,  de véritablement fonder un Etat où la démocratie est effective et d’asseoir les bases fondamentales d’un développement (…). Nous n’avons rien à perdre pour le moment, les points essentiels qui doivent être réalisés pour un retour à l’ordre constitutionnel, pour le moment, ces points là ne sont pas touchés. Les questions électorales, rien n’est fait. Le fichier électoral, rien n’est fait. On peut toujours se retrouver et s’entendre sur l’essentiel pour que nous puissions en Guinée réaliser une transition apaisée et réussie », a-t-il souhaité. 

À la question de savoir si le FNDC doit sursoir à sa manifestation face à cette main tendue du gouvernement, Gabriel Haba considère que cette manifestation n’a plus lieu d’être. 

« En réalité, face à une main tendue du gouvernement pour dialoguer, la manifestation n’a plus de sens. En tout cas si la manifestation est pour trouver des solutions à certaines réclamations liées à la transition, dès qu’on vous demande de se retrouver autour de la table, vous n’avez plus de raison de partir dans les rues. Parce que vous partez dans la rue pour demander un dialogue afin que vos préoccupations soient prises en compte. Alors quand le gouvernement vous tend la main, vous n’avez plus de raison de partir dans les rues. Mais il y a une autre précision qu’il faut aussi donner, ces jeunes qui sont aujourd’hui utilisés comme miroir à la tête du FNDC, parfois je les prends comme des innocents parce que c’est le jeu des politiques. Quand vous entendez FNDC, c’est un jeu politique. Et j’aimerais que ces acteurs qui font ces jeux prennent conscience du fait que ce pays là, il y a longtemps que les Guinéens souffrent de cette politique politicienne. Je me rappelle encore  tous ces évènements qu’on a connus pendant les 10 ans d’exercice de pouvoir du Professeur Alpha Condé, ça a été le même schéma. C’est l’opposition et la mouvance qui se retrouvent, qui tordent le cou à la loi et finalement c’est leur volonté qui se réalise à travers un accord, mais des accords qui ne sont jamais dans l’intérêt du peuple. Moi je ne suis pas pour un tel dialogue. Je suis pour un dialogue, où des partis ne vont pas prendre en otage la conduite de la transition, mais un dialogue où l’avis de tous les acteurs sera pris en compte dans la conduite de la transition », a-t-il déclaré.

Pour terminer, le secrétaire exécutif du CNOSCG en appelle à un dialogue sincère et franc dans l’intérêt de la Guinée.

Maciré Camara

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