Cellou Dalein à Mediaguinee : ‘’il faut que les Guinéens refusent ce référendum, partout où ils peuvent’’

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A une semaine des élections législatives et du référendum constitutionnel en Guinée, le principal opposant guinéen Cellou Dalein Diallo, en tournée dans la sous-région ouest-africaine pour prendre contact avec ses militants, a appelé de nouveau depuis le Mali ses compatriotes à empêcher la tenue de double scrutin le 1er mars prochain.

Arrivé à Bamako il y a deux jours, Cellou Dalein Diallo, après avoir rencontré les leaders de son parti, a échangé avec ses partisans samedi à Sébénikoro, un quartier situé dans la commune IV de Bamako.

Dans une interview qu’il a accordée à Mediaguinee, le chef de file de l’opposition a invité les Guinéens à compter sur leurs propres forces pour faire barrage à Alpha Condé.

« Ce référendum constitue un recul de la démocratie et un parjure pour Alpha Condé, il faut que les Guinéens le refusent, partout où ils peuvent », lance-t-il.

Répondant au président de la République Alpha Condé qui l’a accusé à nouveau depuis la Haute Guinée d’avoir spolié un domaine de l’Etat à Dixinn, Cellou Dalein dit qu’il a acheté l’endroit au « prix du marché ».

« Il sait que ce n’est pas vrai sinon il l’aurait déjà retiré. Le bâtiment, je l’ai acquis en toute légalité sur la base d’un décret signé par le président de la république [Lansana Conté]. Je l’ai acheté au prix du marché, j’ai contracté un prêt à la banque que j’ai remboursé en 7 ans. Tous les documents existent, il les a vu puisqu’il y a la banque pour vérifier ».

Pour lui, dire que la manifestation contre le 3è mandat ne se tient que dans une seule commune de Conakry et dans une seule région de la Guinée relève d’une campagne de discrédit savamment orchestrée pour faire croire, dit-il, à l’opinion que tout le monde est d’accord avec Alpha Condé sauf une communauté.

« Si vous regardez aujourd’hui les manifestations à Conakry, c’est dans toutes les communes, à N’zérékoré et Macenta, on a manifesté régulièrement, à Dabola, on a manifesté où d’ailleurs toute la fédération UFDG a été arrêtée. A Kindia, on a manifesté, à Boké, Kamsar, Sangarédi et récemment à Coyah. Il y a toujours eu des manifestations. C’est toujours la stratégie de vouloir limiter son opposition à un groupe communautaire, on a tendance à dire que tous les autres Guinéens sont avec lui et qu’il n’y a qu’une seule communauté derrière nous. Regardez la composition du FNDC, il y a Ousmane Kaba du PADES, il y a Kabèlè, ancien ministre, il y a Lansana Kouyaté, il y a Sidya Touré et la coordination du mouvement est assurée par Abdourahmane Sano. Donc que dire que c’est une communauté, c’est juste discréditer le mouvement », se défend-t-il. Ajoutant que « le combat qui nous arrive-là, c’est un combat de la Guinée. Quelle que soit la position de la communauté internationale, nous devons nous battre. La communauté internationale a déjà pris position. Vous avez suivi récemment la résolution du parlement européen qui demande à Alpha de respecter la constitution, vous avez suivi la déclaration du département d’État américain, vous avez suivi aussi la déclaration très diplomatique du ministre Jean-Yves Le Drian. Ceci dit, il ne faut pas compter sur la communauté internationale mais la CEDEAO et l’union africaine n’ont rien dit. Il faut qu’on se batte, qu’on ne mette pas notre sort entre les mains de la communauté internationale et c’est pourquoi le FNDC a décidé de mener le combat pour l’émancipation de notre peuple, pour l’instauration de la démocratie et de l’État de droit dans notre pays ».

Il a par ailleurs regretté les arrestations d’un autre âge dans son pays. « La privation des libertés et des droits, c’est quelque chose de très répandu en Guinée. Aujourd’hui, on kidnappe les gens la nuit. Les journalistes, il y a beaucoup qui sont persécutés, il y en a même qui ont été arrêtés, jugés et condamnés. Alpha veut qu’on taise toutes les voix discordantes par rapport à son de troisième mandat et la presse n’est pas à l’abri, tout comme les militants qui manifestent, il y en a beaucoup qui ont été tués. »

Moussa Oulen Traoré, correspondant à Bamako (Mali)

 

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