Bogola Haba (fndt) : « on n’a pas compris pourquoi la venue de la Cedeao a coïncidé à cette violence »
Ce lundi 1er août, dans une interview téléphonique qu’il a accordée à Mediaguinee, le Coordinateur national du FNDT (Front national pour la défense de la transition) a abordé quelques questions sociopolitiques de la Guinée. Notamment la question liée à la venue du médiateur de la CEDEAO en Guinée, la récente manifestation appelée par le FNDC et enfin l’arrestation des leaders du FNDC.
Tout d’abord, Keamou Bogola Haba s’est posé la question de savoir pourquoi c’est maintenant le médiateur est venu en Guinée. Pour lui, le médiateur ne doit pas tomber dans l’erreur de ceux qui veulent montrer qu’il y a une crise en Guinée.
« Comme nous avons toujours dit, nous avons dit à la CEDEAO d’être à l’écoute des citoyens. Et ils étaient venus, ils ont écouté. Malheureusement, nous n’avons pas compris pourquoi leur venue a coïncidé à cette violence. Peut-être que les uns et les autres l’ont fait pour les induire en erreur, ou ils l’ont fait pour montrer qu’il y a une crise je ne sais pas. Et je crois qu’en tant que médiateurs, ils ne doivent pas tomber dans un piège de ceux qui sont opposés aux réformes de la transition. Donc, c’est extrêmement important, la priorité des Guinéens aujourd’hui c’est le contenu de la transition, c’est-à-dire des changements importants profonds engagés. Et nous avons besoin de l’accompagnement de la CEDEAO pour que ces transitions structurelles puissent aboutir. Et c’est pourquoi le contenu de la transition, le contenu du chronogramme est extrêmement important pour le peuple de Guinée. Donc le médiateur ne doit pas tomber dans l’erreur de ceux qui veulent montrer qu’il y a une crise en Guinée alors que ça n’existe pas. Ils veulent créer une crise artificielle pour s’opposer aux réformes engagées. Et ça c’est ce que nous leur demandons, d’être sereins, bien évidemment d’éviter plutôt d’être partisans. » déclarera-t-il.
Parlant de la précédente manifestation du FNDC qui a causé beaucoup de dégâts matériels, des pertes en vies humaines, des blessés, le Coordinateur du FNDT indique que c’était tout sauf une manifestation pacifique. Avant de déplorer ces cas de mort. « Nous nous sommes opposés à cette manifestation. Depuis le début, nous avons dit que nous ne sommes pas disposés en tant que peuple de Guinée, le niveau qu’on a atteint à faire des manifestations non violentes. Les autorités aussi avaient pris des dispositions pour l’interdire, voyant les conséquences que cela pouvait faire. Mais comme vous savez, ce sont des manifestations de résistance au changement et de frustration, personne ne pouvait les arrêter. Et c’est pourquoi ils ont montré leurs vraies faces. Parce que ce que nous avons vu, ce n’est pas une manifestation pacifique. C’est une guérilla urbaine avec utilisation à outrance des enfants mineurs, de moins de 15 ans, 17 ans, vous avez vu dans la rue, pour affronter les forces de défense et de sécurité. Et ça, nous les dénonçons profondément et nous demandons à chaque mère de famille, chaque père de famille, chaque chef de quartier, chaque foyer de prendre ses responsabilités. Les organisations des droits de l’homme, le système des Nations Unies de regarder cette face-là. On ne peut pas accepter une guérilla urbaine avec l’utilisation des enfants et rester les bras croisés. Nous voulons bien le respect des droits de l’homme mais cela commence d’abord par les droits élémentaires de ceux qui sont innocents. Nous avons aussi demandé à la presse de prendre toute sa responsabilité… C’est pourquoi les grandes personnes, nous les remercions. Parce que si vous avez observé, ceux qui sont les grandes personnes, ont complètement ignoré la manifestation. Ce sont des enfants innocents qui ne peuvent pas raisonner qui ont été à la solde de ceux qui ont organisé ces manifestations violentes. Nous déplorons les morts, les blessés. Nous demandons à chacun la retenue », a-t-il indiqué.
En ce qui concerne l’arrestation des leaders du FNDC au lendemain des troubles, l’ancien membre du FNDC n’a pas mâché ses mots. Pour lui, il fallait s’attendre à cela. « Je crois que c’est pas étonnant parce que les autorités avaient déjà brandi évidemment une menace de sévir d’appliquer la loi avant pour prévenir les uns et les autres. Donc s’ils font, ça veut dire que l’autorité est dans ses droits. Maintenant vraiment il faut que nos amis prennent conscience et d’arrêter déjà de menacer l’Etat. Parce que la République, elle est au-dessus de tout le monde. Et c’est pourquoi je profite de l’occasion pour demander à ceux qui veulent se sentir force vive ou non de lancer d’autres appels à manifestation de renoncer et de pacifier », indique-t-il.
Christine Finda Kamano