Burkina: le général Diendéré dit ignorer qui a commandité le putsch

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Le général Gilbert Diendéré a déclaré mardi ignorer qui a commandité la tentative de coup d’Etat de 2015 au Burkina Faso, au deuxième jour de sa comparution au procès des putschistes présumés à Ouagadougou.

« Je ne sais pas, je ne peux pas vous dire qui a commandité, qui a ordonné le coup d’Etat », a déclaré le général, qui fut pendant trois décennies, dans l’ombre, un des hommes forts du pays, comme chef du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), l’unité d’élite de l’armée qui a perpétré le coup d’Etat, puis chef d’état-major particulier du président Blaise Compaoré jusqu’à sa chute fin 2014.

Le général avait catégoriquement nié lundi être à l’origine du coup de force raté, bien qu’il ait pris la tête du Conseil national pour la démocratie, organe dirigeant des putschistes, avant de rendre le pouvoir face à la pression populaire et à l’armée loyaliste.

« Golf », comme le surnomment les Burkinabè, est accusé d’atteinte à la sûreté de l’État, trahison et meurtres, lors du putsch manqué qui a fait 14 morts et 270 blessés en septembre 2015.

Au total 84 accusés sont jugés par un tribunal militaire à Ouagadougou depuis le début du procès en février, dont un autre général, Djibrill Bassolé, ancien ministre des Affaires étrangères, également présent au procès.

« Deux personnes m’ont appelé le 16 septembre pour me dire qu’ils ont procédé à l’arrestation des autorités de la transition. Ces deux personnes sont l’adjudant-chef Moussa Nébie et l’adjudant Florent Nion, qui étaient avec d’autres jeunes dont je ne connais pas l’identité », a poursuivi le général Diendéré, devant une salle d’audience comble comme la veille.

L’adjudant Nion avait désigné lors de sa comparution le 4 juillet le général Diendéré comme le donneur d’ordres du coup d’Etat.

– Zida mis en cause –

Le général Diendéré a expliqué pourquoi il avait été porté à la tête des putschistes.

« S’ils sont venus me chercher (les soldats du RSP), c’est parce que c’est moi qu’ils appelaient lorsqu’il y avait une quelconque crise. Je n’étais donc pas étonné que le 16 septembre, les hommes viennent me chercher. Je ne pouvais pas non plus refuser », s’est-il justifié.

M. Diendéré a mis en cause le lieutenant colonel Isaac Zida, ancien numéro deux du RSP devenu Premier ministre du régime de transition qui avait été mis en place après la chute du président Blaise Compaoré en octobre 2014, chassé par une insurrection populaire après 27 ans de pouvoir.

« Ce qui s’est passé est le résultat des crises qui ont débuté depuis novembre 2014. La situation était connue de la hiérarchie militaire qui quelques fois a même été victime des agissements du lieutenant colonel Zida ».

Selon lui, c’est la décision de dissolution du RSP qui a mis le feu aux poudres.

« J’ai vu sur internet la nouvelle de la dissolution du RSP. Cela m’a intrigué, inquiété. J’ai eu peur de la réaction du corps ». « C’est plus tard que j’ai reçu un coup de fil de l’adjudant Nion me disant que les hommes avaient arrêté les autorités. Il m’a dit que les hommes avaient appris que le conseil des ministres venait de dissoudre le RSP, donc ils ont décidé d’agir », a raconté le général Diendéré.
AFP

 

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