Cellou Dalein: « la LFR montre le peu d’intérêt que le gouvernement accorde au développement »

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Ce samedi 4 septembre 2021, le président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) et de l’Alliance Nationale pour l’Alternance Démocratique (ANAD), Cellou Dalein Diallo, lors de l’Assemblée générale virtuelle de sa formation politique, est revenu sur la Loi de Finances Rectificative (LFR) 2021 adoptée par la majorité des députés de l’assemblée nationale. 

Retenons que les segments de l’État (Ministères et Institutions) qui ont vu leur budget argumenté lors de cette loi sont la Présidence qui « décide », l’Assemblée Nationale qui vote, le Ministère de l’Economie et des Finances qui élabore la loi de finances et  l’exécute, le Ministère de la Sécurité qui « réprime » et le secteur de la

Justice qui « harcèle l’Opposition et protège le pouvoir ». Il faut par contre retenir que les départements de l’Éducation Nationale, de la Santé et la CENI…ont vu leur budget réduit lors de l’adoption de la LFR 2021.

Le Président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée est revenu lors de cette traditionnelle assemblée générale virtuelle sur cette loi adoptée par les députés le mercredi dernier. Lisez…

« Pour financer ces augmentations, on procède d’abord à l’augmentation  des impôts et taxes, notamment la TSPP, la taxe sur les  télécommunications, le prélèvement de 5% sur les maigres salaires des 

Fonctionnaires. Ce qui, inévitablement, va réduire le pouvoir d’achat des ménages et aggraver la précarité.

Je ne reviens pas sur les conséquences de l’augmentation du prix du carburant sur le coût de tous les biens et services échangés, notamment 

sur les denrées de première nécessité.

Ensuite, on réduit les crédits alloués à des secteurs importants pour le développement du pays, comme l’Education nationale (-9%), l’Enseignement technique et professionnel (-18%), la Santé (-40%), l’Elevage (-74%).

Mais avant ces ajustements, on note déjà que les dépenses de  fonctionnement ont été exécutées au premier semestre 2021 à hauteur de 83,56% tandis que les dépenses d’investissement n’ont été effectuées qu’à seulement 17,61%. 

Ces résultats de l’exécution budgétaire au 30 juin et les ajustements auxquels on vient de procéder à travers la LFR montrent le peu d’intérêt  que le gouvernement accorde au développement et sa tendance à  privilégier le fonctionnement au détriment des investissements.

On se souvient d’ailleurs que le budget national d’investissement n’a été exécuté en 2020 qu’à hauteur de 5%. La priorité de Alpha Condé à l’époque étant le financement de la répression des opposants et l’achat des consciences pour garantir le troisième mandat.

Dans cette LFR, on note que la pression fiscale se situe à 14%, un niveau faible eu égard au potentiel et par rapport à ce qu’il est dans les pays de la sous-région. Ceci pourrait s’expliquer en partie par la faiblesse de la contribution du secteur minier aux recettes de l’État. Celle-ci ne représente en effet que  11,8% des recettes totales alors que le secteur participe à hauteur de 22% au PIB et représente 90% des exportations du pays. 

Ceci n’est pas une surprise puisque les exonérations octroyées en dehors du Code minier à des compagnies qui exploitent l’or et la bauxite  représentent selon le FMI l’équivalent de 7% du PIB ou 11.900 milliards de FG, ou encore l’équivalent de toutes les recettes douanières prévues en 2021.

Si ces montants étaient recouvrés ou plutôt payés au bon guichet, la pression fiscale de notre pays aurait atteint 21% du PIB. Il faut déplorer le manque de transparence et d’équité qui préside à l’octroi des régimes fiscaux accordés aux compagnies à travers des  conventions qui les exonèrent du respect du Code minier. Par la corruption et les complicités au sein de l’administration, ces  compagnies réussissent souvent à contourner les dispositions de ces conventions particulières et à réduire notamment par la sous-facturation leur contribution au budget de l’État. Voici quelques exemples d’ajustements opérés dans la LFR : à la Présidence, les crédits passent de 492 milliards à 667  milliards FG, soit une augmentation de 175 milliards, ce qui équivaut à une hausse de 35,5%. A l’Assemblée Nationale, le total des dépenses passe de 273 milliards à 357 milliards, soit une augmentation de 31%, alors que les dépenses du personnel passent de 105 Milliards à 186  milliards, soit une augmentation de 76%. Au Ministère de la Justice, les crédits passent de 64 milliards à  188 milliards, soit une augmentation de 124 milliards, soit 194%. A la Cour suprême, les crédits passent de 7 milliards à 122

milliards, soit une augmentation de 115 milliards. Au Ministère de l’Economie et des Finances, les crédits passent  de 128 milliards à 211 milliards, soit une augmentation de 83  milliards, soit 64%. »

Mamadou Yaya Barry 

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