Centrafrique: condamnation d’un puissant chef antibalaka

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Un puissant chef des milices antibalaka (antimachettes) arrêté en 2015 en Centrafrique a été condamné lundi aux travaux forcés à perpétuité par la justice centrafricaine.

Jugé par la Cour d’appel de Bangui, Rodrigue Ngaïbona, alias « général Andjilo », a été reconnu coupable des cinq chefs d’accusation: assassinat, association de malfaiteurs, vols aggravés, séquestration, détention illégale d’armes et munitions de guerre.

Il a été condamné aux travaux forcés à perpétuité, à verser 118 millions de francs CFA (180.000 euros) de dommages et intérêts aux victimes ou à leur famille, et à un franc symbolique aux ONG de défense des droits de l’homme qui s’étaient constituées partie civile.

« Je suis satisfait, la procédure a été menée dans les règles de l’art », a déclaré Me Malekoudou, l’un des avocats des parties civiles.

Les antibalaka sont des milices prétendant défendre les chrétiens pour lutter contre les rebelles de la coalition rebelle Séléka qui avaient pris le pouvoir en Centrafrique en mars 2013, avant d’en être chassés en janvier 2014. Les deux camps sont accusés d’avoir commis de graves exactions.
Le « général Andjilo », qui a été un des principaux chefs antibalaka à Bangui, avait fui la capitale avant d’être arrêté en 2015 par l’ONU dans le nord-ouest de la RCA et détenu depuis à la prison Ngaragba de Bangui. Il est notamment accusé d’avoir été un des meneurs des miliciens qui ont lancé les massacres de musulmans en décembre 2013 à Bangui.

En guise de protestation contre son interpellation, des miliciens antibalaka avaient enlevé puis relâché une humanitaire française ainsi qu’un ministre centrafricain, à Bangui.

Dans un pays où la justice peine à s’ancrer, avec des provinces majoritairement contrôlées par des groupes armés qui s’affrontent pour le contrôle des ressources et responsables de nombreuses exactions contre les populations, les avocats des parties civiles ont demandé aux juges durant le procès de « mettre un terme » au climat d’impunité.

Malgré sa condamnation lundi, le « général Andjilo » pourrait faire l’objet d’une enquête devant la Cour pénale spéciale (CPS, une juridiction extraordinaire qui doit juger les crimes commis en RCA depuis 2003), « pour des crimes plus graves », a indiqué une source judiciaire à l’AFP.

Divers ONG de défense des droits de l’homme, dont la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), se sont félicitées dans un communiqué commun de la condamnation du « général Andjilo » et espèrent que la CPS permettra « de faire la lumière sur d’autres crimes commis par Andjilo et ses éléments ».

« Je ne redoute rien, qu’on nous amène devant la CPS, et même devant la CPI (Cour pénale internationale, nous nous défendrons », a réagi Me Gonenzapa, avocat de la défense, qui a annoncé qu’il ferait appel.

Lors du procès, la défense avait rejeté toutes les accusations, les qualifiant de « château de carte ». Selon M. Gonenzapa, son client n’a fait que « défendre sa patrie contre des envahisseurs », n’a pas détenu d’armes de guerre mais des armes de chasse et ne se trouvait pas à l’endroit des assassinats dont il est accusé.

La Cour d’appel de Bangui a également jugé par contumace deux membres de l’ex-Seleka, Malam Oumar, alias « Oumar Saïd », et Bolowane Bienvenu Junior, accusés d’assassinat.

Au nombre de deux par an, les sessions criminelles des trois cours d’appel de RCA traitent des crimes « ordinaires », et n’exemptent pas les personnes qui y sont jugées de passer un jour devant d’autres juridictions, pour d’autres crimes.
AFP

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