Coronavirus : appel à l’union nationale et à couper Conakry de l’intérieur du pays

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Depuis quelques mois désormais, un virus mortel fait des ravages dans le monde. Commencé en Chine en fin décembre, minimisé à ces débuts, le virus a contaminé à ce jour plus de 600.000 personnes à travers le monde (soit près d’un demi-million de personnes) pour plus de 20.000 décès dont plus de la moitié en Europe selon un décompte de l’AFP.

Le premier cas de Covid-19 en Afrique est apparu en février en Egypte (premier pays africain touché). Aujourd’hui plus de 45 pays sur 54 sont actuellement touchés. Le directeur de l’OMS a appelé l’Afrique à « se réveiller et à se préparer au pire ». L’Afrique compte aujourd’hui plus de 3.300 cas pour plus de 90 décès. Si au début de l’apparition du virus sur le continent, la plupart des cas étaient importés des pays touchés hors du continent, aujourd’hui on assiste à une transmission communautaire de la maladie, c’est-à-dire des personnes qui contractent la maladie mais qui n’ont ni voyagé dans un pays touché ni été en contact direct avec des personnes ayant voyagés dans des pays touchés par la pandémie.

En Guinée, un premier cas d’infection par le nouveau coronavirus a été détecté le 14 mars dernier. Il s’agissait d’une ressortissante belge, travaillant pour la délégation de l’Union européenne. Aujourd’hui, le pays compte 16 cas confirmés pour plus d’un millier de personnes contactes.

S’il a fallu moins de vingt-quatre heures à la Guinée pour confirmer le premier cas de coronavirus sur le territoire, et remonter l’itinéraire du malade pour confiner les possibles contaminés. Cette efficacité, la Guinée la doit à la réactivation des dispositifs de gestion de l’épidémie d’Ebola qui avait frappé le pays entre décembre 2013 et juin 2016. Cependant, cette maladie éprouve durement les pays les plus riches de la planète, ayant des capacités énormes par rapport aux moyens dont disposent notre pays et les autres pays d’Afrique. Ce qui veut dire que le pays doit prendre les mesures utiles pour éviter une généralisation de la maladie à l’ensemble du pays.

Eviter les erreurs commises par les Etats européens

Au plus fort de l’épidémie en Chine, les pays européens n’avaient pris la mesure de la gravité de la maladie, la considérant comme un problème chinois. A l’apparition des premiers cas en Europe, au lieu d’isoler les zones touchées par la maladie, les autorités de ces pays ont préféré privilégier une approche basée sur le principe de l’immunité collective, c’est-à-dire que les personnes attrapant le virus seraient par la suite immunisées contre la maladie. C’était sans compter sur la dangerosité de la maladie qui a par la suite été déclarée par l’OMS comme une pandémie, non seulement à cause de la dangerosité, mais également par la rapidité de la transmission de la maladie.

Avant de prendre la mesure d’isolement des zones touchées, puis de passer au confinement général de la population en Europe, la maladie s’était déjà propagée à l’ensemble des territoires. C’est l’erreur qu’il faut éviter par les Etats africains notamment par le pouvoir de Conakry. Nous savons que jusqu’ici, tous les cas recensés sont des personnes ayant séjournées en Europe, et qui sont toutes passées par l’aéroport de Conakry, donc des personnes qui sont censées rester à Conakry. Il est temps pour l’Etat de prendre la courageuse décision d’isoler la capitale du reste du pays pour éviter une propagation de la maladie à l’intérieur du pays.

Le président de la république a déjà pris des décisions fortes comme la fermeture des lieux de regroupement de personnes notamment les lieux de culte, pour une société fortement religieuse comme la nôtre, c’est une décision forte et difficile. Mais le Président a bien fait de la prendre et la mesure est d’ailleurs bien accueillie par la population. Il faut donc aller au-delà, et prendre la mesure de placer Conakry en QUARRANTAINE. C’est le seul moyen de contrôler et de limiter les cas à Conakry.

Le trafic de marchandise peut se poursuivre, mais ce sont les déplacements de personnes qui doivent être interdits, sauf circonstance exceptionnelle et autorisation spéciale des personnes compétentes.

Favoriser l’unité nationale contre la maladie

Nous savons que le pays est venu à bout de l’épidémie d’Ebola en 2014 par l’union sacrée et l’effort collectif de l’ensemble des guinéens. C’est pourquoi, j’appelle le Premier ministre d’utiliser ces prérogatives constitutionnelles de promoteur du dialogue social et politique, à réunir l’ensemble des forces vives de la nation (partis politiques, sociétés civiles et syndicats) pour porter le même message, celui du combat contre le coronavirus. Il ne faudrait pas ajouter à la crise sanitaire, une division politique dans les messages qui sont portés pour lutter contre la maladie. Les messages doivent être les mêmes, et tout le monde doit avoir le même ennemi commun en ce moment, cet ennemi, c’est le coronavirus.

Une responsabilité plus grande des médias

Dans les moments de crise et de difficultés, les médias ont un grand rôle à jouer. Ce rôle, c’est de véhiculer la bonne information, vérifiée et traitée en toute responsabilité. Dans une situation d’épidémie, la communication est le meilleur outil dans la riposte, car il permet à la population de savoir comment se prémunir contre la maladie, le cas échéant, quelle voie utilisée en cas d’apparition de symptômes de la maladie.

C’est pourquoi, j’appelle les associations de presse (public et privé, audiovisuel, papier ou en ligne) à organiser des campagnes de sensibilisation au travers de spots publicitaires ou consacrer des temps d’antenne, en langues nationales, à la sensibilisation autour des mesures de prévention de la maladie. En ces temps difficiles pour tous les pays, la responsabilité de tout le monde doit être de mise. Albert Camus disait que pour résister, c’est d’abord ne pas consentir au mensonge. Il ajoute « Un journal libre se mesure autant à ce qu’il dit qu’à ce qu’il ne dit pas ».  Alors j’en appelle à la responsabilité de la presse.

Tout le monde peut faire quelque chose pour aider son pays. Suivre et respecter les mesures édictées par les autorités, c’est aussi une manière d’aider son pays mais également se protéger et protéger les autres.

Nous allons à venir tous ensemble à bout de cette maladie. L’humanité vaincra et la Guinée vaincra.

Par Alexandre Naïny BERETE

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