Coronavirus et conflits au programme du sommet virtuel de l’Union africaine

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Le sommet de l’Union africaine (UA) a débuté samedi, pour deux jours de visioconférences consacrées à la lutte contre le Covid-19, l’approvisionnement vaccinal du continent, et aux nombreuses crises reléguées au second plan par le virus.

Dans l’après-midi, le Tchadien Moussa Faki Mahamat a été réélu pour un mandat de quatre ans à la tête de la Commission de l’UA, organe exécutif et institution clé de l’organisation panafricaine.

Organisé exceptionnellement en ligne pour éviter toute contamination, ce sommet se déroule exactement un an après la détection d’un premier cas en Egypte. A l’époque, l’arrivée de l’épidémie sur le continent avait fait craindre une explosion des fragiles systèmes de santé africains, un scénario apocalyptique qui ne s’est pas réalisé.

L’Afrique reste pour l’instant relativement épargnée, avec 3,5% des cas et 4% des morts officiellement recensés dans le monde, selon le Centre de contrôle et de prévention des maladies de l’UA (Africa CDC).

Mais de nombreux pays sont actuellement confrontés à une seconde vague préoccupante et ont du mal à accéder aux vaccins, alors qu’à raison de deux doses par personne, l’Afrique aura besoin d’1,5 milliard de doses pour vacciner 60% de ses environ 1,3 milliard d’habitants.

« Cette maladie a provoqué beaucoup de souffrance et de difficultés sur notre continent », a déclaré le président sortant de l’UA, le chef de l’Etat sud-africain Cyril Ramaphosa, dans son discours d’ouverture, soulignant que l’urgence sanitaire se doublait d’une « grave crise économique et sociale ».

Les dirigeants africains se montrent de plus en plus agacés face à la course effrénée aux vaccins, dans laquelle ils partent avec un lourd handicap.

Dans une récente interview, le président de la Commission de l’UA, M. Faki, a dénoncé le « nationalisme vaccinal » et les « pays riches qui s’arrogent la priorité, certains pré-commandant même plus que ce dont ils ont besoin ».

– « Sortir des salles de réunion » –

Les débats à huis clos ont démarré par une intervention de M. Ramaphosa sur les actuels efforts africains face à la pandémie. Dans son discours il a également appelé le Fonds monétaire international (FMI) à débloquer de nouvelles ressources « pour corriger l’inégalité flagrante des mesures de relance fiscales entre les économies avancées et le reste du monde ».

Son successeur à la présidence tournante annuelle de l’organisation, son homologue de la République démocratique du Congo Félix Tshisekedi, s’est engagé à rendre l’UA plus pertinente en la « faisant sortir des salles de réunion ».

M. Tshisekedi a exposé un programme ambitieux portant à la fois sur la lutte contre la changement climatique, les violences sexuelles, la promotion de la zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), ou encore le méga-projet de barrage hydro-électrique Inga dans son pays.

En fin d’après-midi, les États membres, par 51 voix sur 55, ont réélu M. Faki à la tête de la Commission de l’organisation continentale.

Ancien Premier ministre du Tchad, il était seul candidat à sa succession, et faisait face à des accusations -qu’il rejette- « d’une culture de harcèlement sexuel, de corruption et d’intimidation au sein de la commission », selon une récente note de l’International Crisis Group (ICG).

Certains Etats s’étaient également inquiétés du respect du secret de ce vote organisé à distance et par internet.

– Dossiers sensibles –

Autre enjeu interne à l’UA, le Nigérian Bankole Adeoye pourrait prendre la tête d’un super département regroupant les Affaires politiques, et le département Paix et sécurité. Mais les règles de l’UA imposant une répartition des postes clés entre les différentes régions d’Afrique pourraient faire mentir les pronostics.

Le gagnant de cette autre élection jouera un rôle crucial, aux côtés de M. Faki, pour tenter de régler de nombreuses crises africaines que l’UA est accusée de négliger.

Le Conseil de Paix et de Sécurité n’a, par exemple, quasiment pas abordé le conflit entre le gouvernement camerounais et les séparatistes anglophones, ou l’essor inquiétant des islamistes radicaux dans le nord du Mozambique.

La crise au Tigré qui secoue depuis trois mois l’Éthiopie, qui abrite le siège de l’UA, fait elle partie des dossiers les plus sensibles.

Dès le déclenchement des combats début novembre, M. Faki avait appelé à la cessation des hostilités entre le gouvernement d’Addis Abeba et les autorités dissidentes du Tigré, une région du nord de l’Éthiopie. Mais le Premier ministre éthiopien et prix Nobel de la Paix 2019 Abiy Ahmed a refusé toute médiation de l’UA dans une opération « de maintien de l’ordre » relevant de la souveraineté nationale.

Ce sommet coïncide également avec l’annonce d’une nouvelle politique diplomatique des États-Unis par Joe Biden, qui souhaite renouer des liens avec les institutions multilatérales, notamment l’Union africaine.

AFP

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