CORRUPTION EN FRANCE : Sarkozy, la défense de l’autruche ? (Par Saliou SAMB)

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L’affaire du financement de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy en 2007 a rebondi avec une virulence qui a débouché sur une retentissante mise en examen. Lui, l’homme du Fouquet’s, le cavalier rédempteur qui prétend avoir sauvé la Libye de rivières de sang promises par un dictateur illuminé, est entraîné dans les eaux boueuses de la corruption. Son honneur, que dit-il, l’honneur de la France, est en jeu et il l’a fait savoir au cours de ses opérations de communication sur TF1 et dans le Figaro.

Le Sarko a les boules. Comme par un « suspect » hasard, des fantômes  venus de l’au-delà, inspirés par l’ex Guide de la Jammariyah arabe libyenne, ont fondu sur lui pour tenter de l’entraîner dans gadoue. Pour le moment, Monsieur fait de la résistance et brandit ses arguments de défense : non, il n’y a aucune preuve matérielle pour étayer les accusations dont il fait l’objet ; non, les témoignages ne sont pas concordants et ne sauraient de ce fait être crédibles ; non, il a évité un bain de sang avec le soutien d’une résolution de l’ONU (la 1973) ; non, les journalistes de Médiapart déblatèrent des billevesées pour lui régler sournoisement son compte ; non,  le document (tiens tiens) mentionnant la proposition de versement de 50 millions d’euros en faveur de sa campagne électorale est un « faux » ; non, il est l’objet de l’acharnement de pontes d’un régime qu’il a pris plaisir à détruire et qui entretiennent leur aigreur. On pourrait s’étaler à l’infini sur son curieux argumentaire qui mentionne au passage que le « redresseur de torts » défend l’honneur de la France. Habile couverture !

On voudrait bien le croire, le Sarko, mais les choses ne sont pas si simples. Car, si la justice le condamne, il est évident que ce n’est pas la France qui a pris les mallettes d’argent mais l’ex patron de l’UMP et ses amis.  En effet, il y a bien au moins un manipulateur dans cette affaire qui a bouleversé l’histoire de la Libye et provoqué d’incommensurables dégâts collatéraux en Afrique subsaharienne (Mali, Niger, Burkina Faso, Côte d’ivoire et Mauritanie pour le moment) et il doit être déniché par les juges.

Trois arguments de Nicolas Sarkozy semblent tirés par les cheveux. D’abord, Monsieur affirme que, dans cette affaire de financement illégal, il n’y a pas d’élément matériel pouvant constituer une preuve, feignant d’oublier la note des services secrets libyens faisant référence aux 50 millions d’euros. Il faudra prouver qu’elle est fausse et cette bataille est loin d’être gagnée. Moftah Missouri, l’ex interprète de Khaddafi, a confirmé sans la moindre hésitation l’authenticité de cette note avec des précisions qui seront difficilement balayés d’un revers de main. Ce document aurait été rédigé après une rencontre entre trois personnalités françaises (Brice Hortefeux, Ziad Takkiedine et un autre) et trois émissaires libyens (Moussa Koussa, Bechir Saleh, et Abdallah Al –Senoussi)…

Ensuite l’ex président français soutient que les témoignages qui l’accablent ne sont pas concordants. Sur ce point précis, les interviews de la journaliste Delphine Minoui de France 3 – qui s’est entretenue avec le leader libyen quatre jours avant le début de la campagne de bombardements – et l’interprète Missouri, s’accordent parfaitement. Tous les deux indiquent que Khaddafi a déclaré à la journaliste qu’il n’avait pas en tête le montant versé en faveur de la campagne de Sarkozy, au moment de l’interview, et qu’il vérifierait pour demander à Missouri de révéler le montant exact à la journaliste (20 millions de dollars USD, confirmé par email). Mieux, si le fameux récépissé évoqué par Missouri, et qui devait être conservé par l’ex chef comptable du palais (actuellement prisonnier), venait à être retrouvé, le Sarko pourrait commencer à  compter les rayures de la tenue de prisonnier…

Enfin, Sarkozy, cynique, soutient droit dans ses bottes qu’il a agi sous mandat de l’ONU. En réalité, l’ancien dirigeant français est conscient qu’il a fait une interprétation personnelle et abusive de la résolution 1973 du Conseil de sécurité en ordonnant les bombardements, ce qui a provoqué le courroux des Russes. L’histoire révélera d’ailleurs que c’est sur fond d’une diabolique campagne de manipulation puisque les avions de Khaddafi qu’on disait avoir largué leurs bombes sur une foule de manifestants n’ont jamais existé. Deux avions de l’armée de l’air libyenne ont décollé ce jour-là mais tout juste pour aller se… réfugier à Malte.

Autres faits troublants, et qui pourraient aggraver le cas de l’ex président français si sa connexion avec ces affaires est prouvée, la mort mystérieuse de l’ancien premier ministre, Choukri Ghanem, dont le corps a été retrouvé flottant dans le Danube en 2012. Ses carnets ont révélé des informations qui attestent aussi bien les rencontres que Sarkozy nie avec véhémence que les sommes d’argent versés aux amis et proches de l’ex numéro un français. Il y a bien évidemment, la tentative de meurtre perpétrée en Afrique du Sud, en février 2018 contre Béchir Saleh, l’ex argentier de Khaddafi…

En définitive, il serait bien dommage que le Sarko nous serve une défense à la Cahuzac dans une affaire bien partie pour remettre en cause et son héritage politique et son honneur. On se demande bien comment il parviendra à se tirer du pétrin dans lequel il s’est engouffré tout seul. Par un roulement d’épaules ?

Saliou Samb

 

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1 commentaire
  1. Sylla dit

    Quels hypocrites ces français de merde.
    On passe par perte et profit l’assassinat ignoble de Kaddafi par les chiens de guerre de la rebellion pilotée par Sarkozy,Obama,Cameron,l’Onu,etc..
    Et on nous sert cette piteuse affaire de financements de campagne. Vous brulerez tous en enfer. Dieu il existe.
    Je regrette que le Président Alpha Condé en son temps ait vendu son frère Africain Kaddafi,sur instruction du m’batoula Barack Obama le nul,en adoubant les rebelles sanguinaires du soi disant conseil national de la transition en libye.
    Chacun recoltera ce qu’il a sémé.

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