CRIEF : « on a mis tout simplement la charrue avant les boeufs » (Me Mohamed Traoré)

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🔴Les difficultés rencontrées par la CRIEF dans son fonctionnement ne sont pas forcément liées à des questions de délais de procédure. Admettons-le. En réalité, on a mis tout simplement la charrue avant les boeufs.

Pour que la CRIEF puisse traiter de manière idoine les dossiers de sa compétence, il devait y avoir au préalable un travail minutieux et sérieux effectué par des techniciens ou experts afin de réunir des éléments concrets sur lesquels le procureur aurait pu se baser pour engager des poursuites.

En matière d’enrichissement illicite par exemple, la procĂ©dure aurait voulu qu’il y ait un inventaire des biens des personnes mises en cause, l’Ă©valuation de ces biens, leur mise en rapport avec les revenus licites de ces personnes.
En cas d’Ă©cart entre leur patrimoine et les revenus rĂ©els et licites des mis en cause, ceux-ci sont mis en demeure de le justifier dans un certain dĂ©lai.

De mĂŞme, les procĂ©dures relatives au blanchiment de capitaux sont si complexes qu’on ne peut les traiter dans la prĂ©cipitation. Elles exigent des enquĂŞtes approfondies et très techniques.

Mais on a l’impression parfois que relativement Ă  la mise en place de la CRIEF, des personnes Ă©taient dĂ©jĂ  ciblĂ©es ou dans le viseur et qu’il fallait rapidement crĂ©er un instrument pour pouvoir les neutraliser. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a rien Ă  leur reprocher, bien qu’elles soient prĂ©sumĂ©es innocentes.

Ce sont donc les consĂ©quences de la prĂ©cipitation qui se traduisent aujourd’hui par les difficultĂ©s de la CRIEF Ă  gĂ©rer les dossiers relevant de sa compĂ©tence. On n’arrĂŞte pas les gens pour chercher ensuite les preuves des faits qu’on leur reproche. C’est le contraire. Et maintenant que cette maladresse a Ă©tĂ© commise, ce n’est pas une augmentation des dĂ©lais de procĂ©dure qui pourrait la rĂ©parer. Si la CRIEF continue Ă  fonctionner de la mĂŞme manière, une augmentation des dĂ©lais de procĂ©dure ne pourrait nullement la sortir de ses difficultĂ©s actuelles. Elle doit totalement changer de mĂ©thode. Il n’y a pas d’autres solutions.

Me Mohamed Traoré, ex-bâtonnier [in page Facebook]

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