Crise au Mali. L’imam Mahmoud Dicko : ‘’j’ai eu le président Alpha Condé au téléphone’’

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L’imam Mahmoud Dicko, leader du M5RFP qui semble faire trembler le pouvoir du Président Ibrahim Boubacar Kéita (IBK) au Mali, ne compte pas baisser garde. Le religieux reste droit dans ses bottes, le départ du chef de l’Etat IBK à la tête du Mali est non négociable. Interrogé par Espace Fm ce lundi, 22 juin sur les Grandes Gueules, l’actuel opposant au pouvoir de Bamako, a parlé des négociations que mènent le Président Alpha Condé de la Guinée, dans le cadre de l’instauration de la paix et la quiétude sociale au Mali voisin. Nous vous livrons le contenu de la réaction du très influent imam Dicko…

« Pour être très franc avec vous, effectivement j’ai eu le Président Alpha Condé en direct au téléphone. On a parlé, j’ai beaucoup de respect pour lui. C’est un chef d’Etat, c’est un grand frère. J’ai beaucoup de respect pour lui et les différents chefs d’Etat. On va les écouter, on écoute tout le monde. Nous n’allons pas nous blinquer et nous braquer, non. Loin de moi, l’idée de le faire. Moi, en tant que personne seule, je ne peux pas décider de tout. C’est un mouvement d’ensemble et même populaire parce qu’il y a des leaders qui sont là mais, leurs points de vues comptent. Nous allons nous mettre ensemble pour évaluer l’offre et tout ce qui a été vu et toutes les démarches, et voir ce qui est bon pour notre pays, ce qui est bon pour notre sous-région et nous allons nous y engager.  Il (Alpha Condé) se soucie beaucoup du Mali, il a démontré plusieurs fois, ce n’est pas la première fois qu’il m’a appelé pour nous demander de faire tout pour que le calme, la stabilité du Mali soient préservées. C’est la chose essentielle qu’il a demandée. Maintenant départ ou pas, c’est un autre débat. C’est le peuple du Mali qui va apprécier cela.     

Je crois que ce qu’il s’est passé au Mali dans ces deux semaines, édifie nos dirigeants qui pensent que nous devons tout accepter, être là seulement pour leur dire que vous faites bien. Nos peuples doivent se réveiller et comprendre que leurs destins c’est dans leurs mains. Il faut nécessairement que cela soit compris. Je sais qu’on m’a qualifié de beaucoup de qualifications que j’accepte volontiers de mener ce combat. D’imam politique, d’imam rigoriste, de tout ce qu’ils veulent, c’est leur droit de me qualifier comme ils veulent. L’essentiel pour moi est de mener cette bataille et je le mène avec conviction et force morale.  

C’est ce que je dis aux jeunes générations, je ne viendrai pas pour leur donner l’exemple de la violence, parce que ce qui est obtenu dans la violence partira par la violence.  Ce qu’on doit leur montrer, c’est d’abord la force de la conviction. Nous défendons des idées que nous pensons être justes. Donc, rien ne peut nous ébranler. Mais, ça démontre la nature de ceux qui se réclament de la démocratie, mais en réalité dans leur comportement, ce sont des dictateurs.

C’est parce que je regrette ses comportements que je suis aujourd’hui dans cette position. Pour dire que je suis un homme de conviction, j’ai accompagné Ibrahim Boubacar Kéita dans une situation qui n’était pas confortable, j’ai été qualifié de tout. Puisque mon point de vue, contrairement à ce que les gens disent, que le religieux n’a rien à avoir avec le politique, le politique n’a rien à avoir avec le religieux, je pense que c’est une mauvaise interprétation et une mauvaise compréhension. Nous gérons le même peuple, nous sommes les acteurs du même du peuple. Si on ne se comprend pas, on ne se parle pas, on ne se complète pas, ça n’ira pas. Nous sommes dans un pays à 98 % musulmans, je suis leader religieux, celui qui est là gère ce même peuple, si on ne se parle pas, on se complète pas, le peuple ne peut pas s’épanouir. Voilà les raisons qui m’ont poussé à l’époque à accompagner Ibrahim Boubacar Kéita. Mais si les choses ne marchent pas, l’espoir qui a été fondé en lui n’a pas été comblé, avec la même conviction, la même force avec laquelle je l’ai aidé, c’est cette même conviction aujourd’hui. Parce que c’est pour le bonheur de la population. Ce n’est pas la personne de IBK ni la personne de l’imam Dicko, ce sont nos peuples. C’est ce que j’ai dit aux gens de la CEDEAO. J’ai dit, je regrette que la CEDEAO se présente comme étant un syndicat des chefs d’Etat qui se défendent mutuellement. La CEDEAO doit être au service des peuples pas au service des chefs d’Etat.

Si c’était la charia, je n’allais pas soutenir IBK. Il n’a jamais présenté un projet de société islamique. C’est un laïc. C’est parce que je suis convaincu que la démocratie donne les mêmes droits, si ça s’applique bien aux citoyens, que la religion. En dehors des pratiques culturelles, ce sont les mêmes droits parce qu’un bon croyant est un bon citoyen. Je ne confonds pas les choses mais, je sais comment les choses se complètent », a dit l’imam Dicko.

Décryptage : Mohamed Cissé

 

 

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