Décès de Yaguine et Fodé: « il y a eu un recul depuis 20 ans des politiques d’accueil » selon le directeur d’AI Belgique 

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A l’approche des 20 ans le 2 août prochain de la découverte des corps des jeunes Guinéens de 15 et 14 ans Yaguine Koïta et Fodé Tounkara dans le train d’atterrissage d’un avion, le message retrouvé sur eux qui appelait à soutenir le développement en Afrique est toujours d’actualité, a estimé lundi Philippe Hensmans, le directeur de la section francophone d’Amnesty International (AI) Belgique.

Il pointe des retombées négatives des décisions de l’Union européenne en Afrique : « La politique européenne contribue à aggraver la crise en envoyant du lait en poudre qui revient moins cher sur le marché d’Afrique de l’ouest que le lait produit par les vaches locales », explique-t-il.

Il remarque également que la politique d’accueil s’est durcie en 20 ans : « Avec les accords de la Valette notamment, l’aide au développement est en partie redirigée vers le contrôle des migrations. Il y a un désert occupé en partie par le groupe djihadiste AQMI (Al-Qaïda au Maghreb islamique) à traverser, les passeurs, le cauchemar de la Libye où les migrants risquent d’être réduits en esclaves… Sans compter qu’il y a eu plus de 34.000 personnes qui se sont noyées depuis 2.000 en Méditerranée, pour celles qui ont pu être enregistrées… Je peux comprendre que d’un point de vue italien ou grec, on ait eu envie de durcir parce que toute la charge repose sur eux avec la convention de Dublin. Loin de moi l’envie de soutenir Matteo Salvini, mais si les pays européens ne prennent pas en charge leur part, qui n’est pas énorme, cela a contribué à créer ce syndrome de crise migratoire qui n’en ait pas une », argue-t-il.

Philippe Hensmans appelle à créer des voies sûres et légales pour les réfugiés, mais aussi pour d’autres migrants. Il défend la nécessité de sortir des discours manichéens appelant à une Europe forteresse ou à une ouverture totale des frontières pour penser une politique migratoire qui répondrait au vieillissement en Europe.

« Des propositions ont été faites, par exemple dans le livre de Pierre Verbeeren (directeur général de Médecins du Monde) et François Gemenne (directeur de l’observatoire Hugo qui travaille sur les migrations). Ils ne disent pas qu’il faut ouvrir toutes les portes, mais qu’il est possible de mettre en place une politique qui bénéficie à l’Union européenne et à l’Afrique », conclut-il.

Belga

 

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