Depuis Abidjan, Hadja Aicha Bah alerte : ‘’la crise dans l’éducation ne peut nuire qu’aux enfants dont les parents sont pauvres’’

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Dans une interview exclusive qu’elle a accordée à Mediaguinee –votre site préféré- depuis l’imposant Sofitel Hôtel Ivoire d’Abidjan, l’ancienne ministre de l’enseignement pré-universitaire Hadja Aicha Bah a appelé gouvernement et syndicat à privilégier le dialogue pour sauver l’éducation guinéenne. Pour elle, le bras de fer entre les deux entités ne peut nuire qu’aux enfants dont les parents sont pauvres. 

« Ce qui est important aussi bien au niveau des syndicats qu’au niveau du gouvernement, c’est de mettre en place une plateforme de dialogue pour qu’à tout moment, le syndicat puisse exprimer au gouvernement ses besoins, pour que le gouvernement puisse prendre en compte les revendications du syndicat. Il faut donc un dialogue pour savoir qu’est-ce que le gouvernement peut prendre en compte tout de suite et planifier le reste pour le futur », déclare Madame Diallo qui fut longtemps gardienne de l’éducation en Guinée.

‘’Lorsqu’il y a grève, qui est pris en otage ? Ce sont les enfants », dit l’icône qui croque la vie à belles dents.

« J’étais en Guinée quand il y a eu Ebola. Combien de mois les enfants ont perdu ? C’est presque toute l’année. Est-ce qu’on peut rattraper l’année perdue ? Un an de jeunesse, ça ne se rattrape pas. Il y a eu la première grève de 2018, là aussi, qui a perdu ? Ce sont les enfants mais particulièrement, les enfants dont les parents ne peuvent pas payer la scolarisation au niveau des écoles privées, donc il n’y a pas d’équité », martèle-t-elle.

Poursuivant, elle rappelle que « cette année encore, j’étais en Guinée, il y a eu deux mois de grève, je voulais rencontrer le syndicat pour lui dire qu’il faut ouvrir le dialogue, le bras de fer ne peut nuire qu’aux enfants dont les parents sont pauvres ». Et d’ajouter : « et nous ne devons sacrifier leur avenir ». Rejetant la responsabilité sur tout le monde. « En tant que Guinéens, nous sommes tous responsables et pourquoi les médias ne s’en saisissent pas pour sensibiliser le syndicat et le gouvernement ».

S’agissant du bas niveau des élèves guinéens, l’actuelle membre du Comité pour le prix de la Bonne Gouvernance et du Leadership en Afrique de la prestigieuse Fondation Mo Ibrahim a souligné que « la qualité de l’éducation est la clé de réussite du jeune et quand je parle de réussite, je parle de la formation initiale et continue des enseignants, c’est le contenu des enseignements, c’est la santé des enfants, c’est la nutrition des enfants, c’est la recherche pour savoir où le bât blesse pour résoudre, ce sont les statistiques qu’il faut voir chaque année, c’est l’égalité entre filles et garçons, ce sont les négociations entre les parents et les écoles parce qu’il faut que les parents s’approprient l’école, l’école leur appartient. »

Pour elle, « l’éducation seule ne peut pas tout faire, il faut que l’éducation travaille avec les autres secteurs, l’éducation est intersectorielle donc, ça concerne tous les autres départements. Il est aussi important de mettre en place une commission qui va avoir comme participants, les autres secteurs. C’est comme ça que je vois les choses. Le jour où on va le faire, on l’avait autre fois, je pense que nous aurons plus d’enfants qui vont réussir aussi bien à l’entrée du collège qu’à l’entrée de l’université. Il faut encourager les enfants à travailler, se dire attention votre avenir vous appartient, vous en êtes responsables, tout cela est très important pour la réussite de l’enfant ».

Plus loin, cette enseignante née en 1942 à Kouroussa, en pays Manding, soutient que « l’éducation doit être la priorité des priorités, parce que c’est l’épine dorsale du développement d’un pays. Si nous voulons réussir les objectifs du développement durable, il faut mettre l’accent sur l’éducation et en Guinée ». Non sans insister sur « l’enseignement technique et professionnel et l’orientation des filles vers les branches techniques et professionnelles ».

Maciré Sylla, depuis Abidjan

 

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