Donald Trump menace les Iraniens de les frapper « plus fort qu’ils n’ont jamais été », Téhéran réagit à ses propos

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Le président Donald Trump a affirmé dimanche que les Etats-Unis frapperaient l’Iran plus fort qu’il n’a jamais été frappé s’il menait des attaques en représailles à l’assassinat lors d’une frappe américaine du général iranien Qassem Soleimani.

« S’ils attaquent encore, ce que je leur conseille fortement de ne pas faire, nous les frapperons plus fort qu’ils n’ont jamais été frappés auparavant !« , a menacé M. Trump sur Twitter.

Donald Trump a ensuite vanté l’ampleur et la qualité de l’armée américaine et a réitéré la menace : « Les Etats-Unis ont dépensé deux trillions (2.000 milliards) de dollars en équipements militaires. Nous sommes la plus grande et de LOIN la meilleure armée au monde. Si l’Iran attaque une base américaine ou n’importe quel américain, nous enverrons une partie de ce nouvel équipement dans leur direction et sans hésitation ! »

L’Irak décide du sort des soldats américains sur son sol

Le Parlement irakien décide dimanche du sort des 5.200 soldats américains sur son sol que les factions pro-Iran se disent prêtes à attaquer, malgré les menaces de Washington qui dit avoir sélectionné 52 sites en Iran à frapper « très rapidement et très durement ».

L’armée iranienne a dit douter que les Etats-Unis aient le « courage » de mettre leur menace à exécution, selon l’agence officielle iranienne Irna. Au même moment une marée humaine défilait à Ahvaz en Iran au cri de « Mort à l’Amérique », accueillant la dépouille du puissant général Qassem Soleimani au premier de trois jours d’hommage.

Depuis l’assassinat dans un raid américain vendredi du général, architecte de la stratégie iranienne au Moyen-Orient, et d’Abou Mehdi al-Mouhandis, l’homme de l’Iran en Irak et numéro deux du Hachd al-Chaabi, une coalition de paramilitaires pro-Iran intégrés aux forces de sécurité, le monde entier redoute la déflagration.

D’un côté, Téhéran crie « vengeance » et menace d’une réponse « militaire », de l’autre, le président américain Donald Trump menace de détruire 52 sites iraniens –autant que le nombre d’Américains otages pendant plus d’un an dans l’ambassade américaine à Téhéran en 1979.

Certains de ces sites « sont de très haut niveau et très importants pour l’Iran et pour la culture iranienne », a souligné M. Trump. Le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif a mis en garde dimanche le président américain, affirmant que « viser des sites culturels est un crime de guerre ».

De plus, le ministère irakien des Affaires étrangères a annoncé dimanche avoir convoqué l’ambassadeur américain pour dénoncer des « violations de la souveraineté de l’Irak ».

Il a été dit à l’ambassadeur Matthew Tueller que « ces opérations militaires illégitimes menées par les Etats-Unis sont des attaques et des actes condamnables qui peuvent mener à une escalade des tensions dans la région et qu’elles constituent une violation de la souveraineté » du pays, indique un communiqué du ministère.

« Guerre direct »

Samedi soir, à l’issue de défilés monstres dans plusieurs villes d’Irak pour les obsèques de Soleimani, des roquettes ont visé la Zone verte de Bagdad, où se trouve l’ambassade américaine déjà attaquée cette semaine, et une base aérienne abritant des soldats américains.

Depuis plus de deux mois, des dizaines de roquettes se sont abattues sur des zones où se trouvent diplomates et militaires américains. Elles ont tué fin décembre un sous-traitant américain, dans ce que les experts qualifient de guerre par procuration entre l’Iran et les Etats-Unis sur le sol irakien.

Mais après la mort de Soleimani, « ce n’est plus une guerre par procuration, c’est une guerre directe », assure à l’AFP Erica Gaston, spécialiste de l’Iran à la New America Foundation.

Et les pro-Iran n’agissent pas que sur le terrain militaire en Irak. Au Parlement, ils pourraient parvenir dimanche à obtenir ce qu’ils tentent régulièrement de réaliser en vain: le départ des soldats américains du pays, probablement suivi par l’ensemble des troupes étrangères de la coalition antijihadistes emmenée par Washington.

Par peur des représailles, l’Otan a suspendu ses opérations en Irak et la coalition a réduit les siennes, renforçant aussi la sécurité des bases où sont déployés les Américains. Washington a de son côté annoncé le déploiement de 3.000 à 3.500 soldats supplémentaires dans la région.

A 10H00 GMT, le Parlement irakien ouvrira l’une de ses séances les plus tendues de son histoire: d’un côté, les pro-Iran annoncent déjà que les absents et les réfractaires au vote sont « des traîtres à la patrie », de l’autre les minorités kurdes et sunnites tentent de sauvegarder une présence américaine qui contrebalance l’influence grandissante de l’Iran dans le pays.

« Des voyous »

A l’issue de cette séance au Parlement, une autre échéance a été fixée par les pro-Iran.

Les Brigades du Hezbollah, la faction la plus radicale du Hachd, ont appelé les soldats irakiens à s’éloigner « d’au moins 1.000 mètres » des sites où sont présents des soldats américains à partir de 14H00 GMT.

Une menace que le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo a pris assez au sérieux pour dénoncer sur Twitter un appel lancé par « des voyous ».

Le Hachd a appelé ses combattants à se « tenir prêts », tandis qu’un de ses leaders, Qaïs al-Khazali, inscrit cette semaine sur la liste des « terroristes » de Washington a délaissé sa tenue de dignitaire religieux pour l’uniforme militaire.

Le leader chiite irakien Moqtada Sadr, terreur des Américains durant l’occupation de l’Irak de 2003 à 2011 a lui réactivé sa milice.

Samedi, les appels à la vengeance avaient fusé au milieu des drapeaux américains en feu dans des défilés de dizaines de milliers d’Iraniens en pleurs à Téhéran, ou d’Irakiens se frappant la poitrine à Bagdad ainsi qu’à Kerbala et Najaf, deux villes saintes au sud de la capitale.

En présence du Premier ministre démissionnaire Adel Abdel Mahdi et de commandants du Hachd, les cercueils des dix morts de vendredi ont été portés par des foules en Irak où l’assassinat de Soleimani a créé un consensus rare contre les Etats-Unis dans un pays secoué depuis des mois par une révolte notamment contre la mainmise de l’Iran.

Belga

 

 

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