Dossier du 28 septembre : ‘’l’affaire sera jugée dans notre pays mais on ne sait pas quand ? » (Me Cheick Sako)
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Le ministre d’Etat de la Justice, Garde des Sceaux Me Cheick Sako, en compagnie de plusieurs cadres de son département et des parquets généraux de Conakry et de Kankan, s’est longuement exprimé vendredi sur l’affaire du 28 septembre 2009 et les motifs du retard du procès pourtant annoncé pour cette fin d’année.
J’ai dit qu’on le veuille ou pas, cette affaire sera jugée dans notre pays, on ne sait pas quand mais elle sera jugée
A l’entame, le ministre de la Justice indique : » Il vous souviendra que j’avais annoncé en début d’année, voire l’année dernière. Certains même ce sont moqués de moi et de la justice en disant que le ministre et ses magistrats disent du n’importe quoi. A chaque année, ils reportent. Mais voyez-vous une affaire aussi importante que l’affaire de 28 septembre, une affaire de crime de masse, il n’y a pas de délai. C’est pourquoi j’ai dit qu’on le veuille ou pas, cette affaire sera jugée dans notre pays, on ne sait pas quand mais elle sera jugée ».
Je suis heureux de vous annoncer que l’instruction a pris fin aujourd’hui (vendredi)
Mais pour juger une affaire, a affirmé, le ministre de la justice, il y a de 2 phases. Il y a la phase d’instruction qui doit aller jusqu’au bout et ensuite il y a la phase de jugement. Et, aujourd’hui je suis heureux de vous annoncer que cette instruction a pris fin aujourd’hui (vendredi). Donc, avant de venir à cette conférence de presse, j’ai eu le procureur de Dixinn. J’ai eu surtout les 3 magistrats qui l’ont confirmé que l’ordonnance de renvoi devant le tribunal criminel a été prise aujourd’hui sur l’affaire du 28 septembre, ça veut quoi ? ça veut dire que l’instruction est terminée. Ça veut dire quoi aussi ? ça veut dire que le ministre de la justice et avec l’apport des autorités bien entendu, je vais prendre un arrêté créant un comité de pilotage où les différentes personnalités (Ministère de la justice, certaines associations représentatives) seront représentées pour dire que tout sera fait dans la transparence ».
» Et, c’est ce comité de pilotage qui doit préparer matériellement ce procès à venir. Bien entendu un procès de cette envergure ne se décrète pas comme ça avec une baguette magique. Il faut de l’argent, il faut des conditions matérielles de préparation (salle d’audience ou édifice). Donc, soyez patients, il y a un temps pour tout. Nous, on a fait notre devoir, notre devoir devant la population guinéenne, c’est d’aller jusqu’au bout » a-t-il insisté.
Le 28 septembre 2009, sous la junte dirigée par l’ex-capitaine Moussa Dadis Camara, plus de 150 manifestants contre une éventuelle candidature de l’ex-chef du CNDD ont été massacrés au stade du même nom à Conakry, des dizaines de femmes furent violées et de nombreux opposants blessés.
Elisa Camara
+224 654 95 73 22