Échangeur de Kagbélen: les travaux à l’arrêt, les usagers se plaignent (constat)

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Entamés le 12 mars 2021, les travaux de construction de l’échangeur de Kagbélen confiés à la société chinoise CBITEC sont à l’arrêt depuis des semaines, en cette période des grandes pluies.

Aucun travailleur n’était visible sur place ce samedi 21 août 2021, a constaté un de nos reporters dépêché sur place.

Aux alentours du chantier, toutes les routes de déviation sont dans un état de délabrement très avancé, avec des nids de poule, des eaux stagnantes et des ordures.

Aujourd’hui, il faut s’armer de beaucoup de courage pour pouvoir traverser le rond-point qui s’étend sur une  centaine de mètres. Pendant les heures de pointe, les voitures, les motos et même les piétons ont du mal à se faire un chemin. Mais au-delà des usagers, il y a aussi les commençants qui ont vu leurs activités tourner au ralenti.  Notre reporter a promené son micro devant quelques usagers, ce samedi. Camara Ibrahima est syndicaliste et chauffeur de taxi. Il fait la navette entre Kagbélen et Coyah. Il explique son calvaire en ces termes : « nous chauffeurs, nous souffrons. Au-delà des bouchons au niveau du carrefour, la route de Sanoyah est très mauvaise. Nous restons bloqués dans les embouteillages pendant plusieurs heures. Vous voyez, même les travaux sont à l’arrêt. D’habitude, c’est la société qui venait pour régler les déviations et actuellement ce n’est pas le cas.»

Saïkou Oumar Sacko est quant à lui diplômé en Economie-Finance. Par manque d’emploi, il cherche son pain quotidien en faisant le taxi-moto. Il dit rencontrer d’énormes difficultés dans l’exercice de son travail. «Depuis qu’ils ont commencé les travaux, il y a un énorme embouteillage, parce que les routes de déviation sont impraticables et complètement défoncées par manque d’entretien, surtout en cette saison de pluie. En plus, la route qui est très petite est jonchée d’ordures partout. Il y a des eaux stagnantes. Nous souffrons énormément.» 

Rencontrée à la gare routière, Mabinty Conté, qui est une habituée de cette route dit que c’est un parcours du combattant depuis le début des travaux. «Nous sommes fatigués de ces travaux qui commencent à durer. Nous descendions un peu plus loin, on est obligé de déplacer des motards pour venir aux lieux d’embarquement avec nos bagages.», s’est-elle confiée.

Chauffeur depuis plus d’une quinzaine d’années sur la route Kagbélen-Dubréka-Tanéné-Fria mais aussi un peu partout à travers le pays, Baldé Mamadou Samba a ajouté ceci : « il y a beaucoup de boue. Des fois, quand il pleut, on est obligé d’arrêter de charger jusqu’à ce qu’il cesse de pleuvoir. L’autre difficulté, c’est quand on finit de charger, on a du mal à sortir à cause de l’embouteillage qui se crée, avec les gros porteurs et les motards. Au-delà de tout ça, la route de Dubreka, jusqu’à Khörira, est très mauvaise, parce que là, ce sont des nids de poule à n’en pas finir. À chaque voyage, il faut passer chez les mécaniciens. En dernier lieu, les barrages sont encore remis sur la route de Fria. Il faut payer 10.000 GNF pour le lever de barrage à chaque 24h. Et les routes de déviations à Kagbélen ici, c’est catastrophe. Et ça concerne tous les usagers. Les week-ends, on n’en parle même pas.»

A part les automobilistes et les piétons, le commerce fait lui aussi les frais du lancement de ce projet. Ousmane Barry, commerçant à Kagbélen parle des difficultés qu’il rencontre. « Depuis que les travaux ont commencé, nous n’arrivons pas à écouler rapidement nos marchandises, parce que les gens ont du mal à quitter l’autre côté de la route pour venir par là. Nous leur demandons, s’ils ne sont pas prêts pour les travaux, de libérer la route en attendant.», plaide-t-il.

Il faut dire que les usagers, dans leur majorité, sollicitent l’exécution rapide de ce projet, parce que plus ça dure, plus les gens sont emmerdés.

Au Ministère des Travaux publics, on accuse les grandes pluies mais aussi un souci de décaissement pour les entreprises chinoises. « Vous savez, quand il pleut, pas facile de melanger le béton. Mais de l’autre côté, il y a des problèmes de paiement des factures des sociétés en charge des voiries de Conakry », souligne un cadre du Ministère qui ajoute que la construction de l’échangeur va durer trois ans.

Mamadou Yaya Barry

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