Economie : ‘’on voit une économie qui continue à avoir une croissance forte’’ (Mission FMI)

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Une mission du Fonds monétaire international (FMI) conduite par Mme George Albertin séjourne depuis deux semaines en Guinée. Ce lundi 1er octobre 2018, elle a animé un point de presse dans les locaux du Ministère de l’Economie et des Finances pour déballer son constat sur les reformes économiques en cours. C’était en présence des ministres de l’Economie et des Finances, Mamadi Camara, du Plan, Mama Kany Diallo, du Budget, Ismaël Dioubaté et de plusieurs cadres techniques.

‘’Les experts du FMI ainsi que le Ministère des Finances sont satisfaits de l’évolution des principaux agrégats économiques de la Guinée’’

Selon le ministre de l’Economie et des Finances, la mission a eu des discussions intéressantes sur le programme économique et financier du gouvernement appuyé par la facilité élargie de crédit. ‘’Pendant ces deux dernières semaines, nous avons eu des discussions constructives et intéressantes avec les membres de la mission du Fonds Monétaire International (FMI). Ces discussions ont porté sur le programme économique et financier du gouvernement guinéen appuyé par la facilité élargie de crédit du FMI. Le souci constant qui nous a animés au cours des discussions était de maintenir le programme économique et financier du gouvernement dans son exécution vers les caps qu’on s’est fixés. L’essentiel donc, c’est d’exécuter les différentes mesures du programme de telle manière qu’au cours de la prochaine revue du programme qui aura lieu au mois de décembre 2018, la revue soit concluante comme elle a été au mois de juin dernier’’, dira Mamadi Camara.

Poursuivant, il a tenu à préciser : ‘’Je crois que dans l’ensemble, nous avons la même appréciation de la manière dont le programme est conduit actuellement. Les experts du FMI ainsi que le Ministère des Finances sont satisfaits de l’évolution des principaux agrégats économiques de la Guinée. Notre souci est de maintenir le cap des reformes, c’est bien pour le gouvernement guinéen, c’est bien pour l’économie guinéenne et c’est cela qui nous permettra d’atteindre un objectif qui est cher au président Alpha Condé, celui de réduire la pauvreté dans ce pays. Quelle que soit l’embellie des agrégats macroéconomiques si cela ne se traduit pas sur le terrain par un changement positif quotidien des Guinéens, il nous reste encore à faire du travail.’’

Pour sa part, la cheffe de la mission du FMI, Georgia Albertin a salué les autorités guinéennes pour, dit-elle, la bonne collaboration qui leur a permis de faire un bon travail au cours de ces deux dernières semaines.

‘’Nous avons eu l’occasion au cours de ces deux semaines d’avoir des discussions très positives, utiles et très intéressantes avec les membres du gouvernement…’’

Plus loin, de préciser : ‘’L’objectif de notre visite était de faire le point avec les autorités guinéennes sur les avancements en terme de performance économique et interne des reformes. Donc, nous avons eu l’occasion au cours de ces deux semaines d’avoir des discussions très positives, utiles et très intéressantes avec les membres du gouvernement, les acteurs de la société civile et les membres de l’Assemblée nationale (…) On continuera ces discussions dans les prochains jours afin de les finaliser dans les meilleurs délais et continuera le dialogue autour du programme avec les autorités guinéennes. On voit une économie qui continue à avoir une croissance forte…’’

Youssouf Keita

+224 666 48 71 30

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3 commentaires
  1. CONDÉ ABOU dit

    Oui, il y a une embellie économique après avoir augmenté le prix du carburant à la pompe en Juillet dernier. Cela est certain. Tous ces discours flatteurs sur la croissance économique sont beaux et bien.

    Mais où va cette croissance économique et à qui profite-t-elle ? Que vous répondront les plus de 50% de la population qui vivent sous le seuil de pauvreté en Guinée ?

    Payer toutes les dettes que vous nous aviez accordées, en garantissant et protégeant les conditions de leur remboursement, oui tout cela est bien, et c’est normal pour une Mission de revue du programme. Et c’est tant mieux pour un pays très pauvre, puisque si les dettes sont payées, il ne risque probablement pas, de sortir de la cage dans laquelle il se trouve.

    Ceci dit, si le FMI et la Banque Mondiale n’apportent pas suffisamment de soutien dans la gestion de l’allocation des ressources à l’Économie, dans la redistribution des fruits de la croissance économique, dans la création d’emplois et du pouvoir d’achat pour l’écrasante majorité de la population active, nous risquons le retour de l’endettement sans aucun impact significatif pour la majorité de la population pauvre.

    Et le pire est de retomber dans la case départ des programmes d’ajustement structurel des années 80, et 90, même si la formule est actuellement masquée par le principe dit de la souveraineté des Etats emprunteurs dans les décisions à prendre pour continuer dans les programmes.
    Une augmentation constatée au niveau des ressources publiques, et un appel à continuer à faire plus de ressources, vous aviez dit. Okay.

    Mais vous savez bien que l’embellie actuelle est le résultat de l’augmentation de 25% du prix du carburant à la pompe en Juillet dernier, soit quelques semaines après le passage de la précédente Mission de revue du programme, et qu’il n’y a aucune embellie dans l’Économie réelle en dehors du secteur minier.

    Qu’en sera-t-il lorsque les prix du baril de pétrole franchiront le cap des 100 Dollars US avant fin Décembre 2018, selon toutes les estimations des Experts financiers sur l’évolution actuelle des tendances sur le marché international des hydrocarbures ?

    Comment fait-on pour continuer le programme sans le décollage du secteur primaire (agriculture, élevage, pêche) et des grands projets routiers structurants ou secondaires et dans les infrastructures économiques et sociales ? Comment fait-on pour répondre à la demande sociale incompressible actuelle et à venir ?

    Très franchement, je crois que le Gouvernement devrait revoir sa stratégie sur la gestion publique, parce que l’horizon économique me paraît très difficile, en l’absence d’une véritable capacité de résilience aux chocs externes et internes. Dans une économie de marché, ces chocs sont inévitables et tout le monde le sait.

    Le retour de manivelle de l’endettement public pourrait réserver au pays des surprises désagréables et fâcheux sans un changement du mode actuel de création de la richesse nationale en Guinée.

    Compter sur l’augmentation du prix du carburant pour faire des résultats macroéconomiques positifs, et être applaudi sur cette base par les prêteurs de fonds, me paraît compliqué.

    De toutes façons, Décembre 2018 arrive, et puis l’on verra avec la prochaine revue du programme.

    1. MANZO dit

      Moi je pencherais plutôt vers les investissements massifs qui ont cours actuellement dans le secteur minier,comme responsables de l’embellie économique de nos jours.
      Cela ne veut pas dit non plus que l’augmentation du prix du carburant n’aurait pas permis une bonne stabilité des dépenses publiques et une large manœuvre de l’état pour faire face à certaines obligations régaliennes.

  2. CONDÉ ABOU dit

    Manzo, mon cher frère, bonjour. Tu peux imaginer à quel point j’apprécie tes réactions économiques contradictoires, mais très enrichissantes. Merci pour l’approche que je trouve constructive et intelligente dans le débat d’idées.

    Ceci dit, tu as raison, le secteur minier tire toujours la croissance économique du pays. Mais en fait, mon point de vue, est simplement de regarder ce qui s’est passé globalement, entre la précédente Revue du programme d’il y a 3 mois et la toute dernière qui vient d’être bouclée après 2 semaines de revue par la Mission du FMI.

    Il te souviendra que le Gouvernement avait pour préoccupation centrale, de savoir comment améliorer la position nette du Trésor Public (la PNT), avec 1.000 milliards GNF (environ un peu moins de 100 millions de Dollars US) de gap provoqué par les subventions du budget national au prix du carburant à la pompe.

    Cela ne change bien entendu rien du tout par rapport à la place du secteur minier qui reste toujours la locomotive et qui tire la croissance économique du pays. Ce qui intéresse au plus haut point les prêteurs internationaux c’est d’abord et avant toute chose, de s’assurer que leurs ressources soient sécurisées et qu’il n’y ait pas de risque de compromettre le remboursement de la dette publique du pays. Vous ne payez pas la dette publique, tout le reste des jugements s’ecroule.

    C’est normal sur le plan de la logique économique, et c’est pourquoi, je dis que l’augmentation du prix du carburant de 25% en Juillet dernier a eu l’effet catalyseur sur l’embellie économique actuelle et les beaux discours que l’on vient d’entendre.

    Ma question, Cher Manzo. Le secteur minier investit massivement aujourd’hui et c’est très bien. Mais comment ferons-nous devant les chocs économiques externes et internes liés aux bouleversements sur le marché international des hydrocarbures étant donné que les sanctions économiques sans précédent entreront en vigueur à partir du 4 Novembre 2018 contre l’un des plus gros fournisseurs de pétrole du monde, en l’occurrence l’Iran ?

    Que ferons-nous en Guinée pour soutenir le remboursement de la dette publique avec le baril de pétrole au delà de 100 Dollars d’ici fin Décembre 2018, selon les previsions des Experts.

    Sans compter que depuis le choc de 2014, les géants pétroliers n’investissent pas assez pour le moment dans les nouvelles découvertes de gisements et les Juniors aussi ne font pas assez dans l’exploration et le développement de nouvelles raffineries de pétrole.

    Pour moi, des pays comme le Sénégal promis à une belle perspective sur les exportations de pétrole et de gaz à partir de 2021, la Côte D’Ivoire avec la puissance de son secteur agricole (cacao, noix de cajou, coton, féculents et autres), le Ghana avec ses nouvelles découvertes d’hydrocarbures et le renforcement de ses projets de développement dans l’agriculture et les mines d’or, pour moi, dis-je, tous ces pays se sont donnés de grands moyens de pouvoir tenir devant les chocs économiques tout en continuant de s’endetter sur les marchés de capitaux. Le Kenya, l’Ethiopie et le Rwanda, n’en parlons pas.

    Manzo, très franchement si rien n’est fait en Guinée pour investir massivement dans le secteur primaire (agriculture, élevage, pêche) et dans les grands investissements routiers, sans oublier le contrôle des Finances Publiques et l’amélioration de la qualité des dépenses publiques, le remboursement de la dette publique sera très difficile dans les prochaines années, et pourrait devenir un véritable boulet pour le pays. Dieu nous en préserve.

    Ma préoccupation est à ce niveau, et c’est pourquoi, j’ai interpellé dans mon post, le Gouvernement pour des décisions fortes autour du mode de gouvernance des Finances Publiques.
    Salut Manzo, et bonne journée de Mardi chez toi.

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