Après la sortie médiatique, il y a quelques jours du SLECG version Aboubacar Soumah, qui exige la révision de la loi L27 et l’annulation de plusieurs de ses dispositions, c’est autour du Syndicat national de l’Education (SNE), de soutenir ce jeudi 15 avril, à travers une déclaration, que cette loi en date du 7 juin 2019 est une loi polémique au regard de certaines de ses dispositions.
« Le Syndicat national de l’Education est un syndicat très soucieux de la préservation et du plein exercice de la liberté syndicale et par voie de conséquence condamne toutes les mesures restrictives et privatives qui tendent à entraver les activités syndicales en Guinée. Pour le SNE, la loi L27 en date du 7 juin 2019 est une loi polémique au regard de certaines de ses dispositions, notamment l’article 39 qui stipule : ‘’Tout agent de l’État admis à faire valoir ses droits à la retraite perd d’office sa qualité de syndicaliste des agents de l’État’’ et l’article 41 qui stipule : ‘’Le droit de grève est reconnu à tous les agents de l’État. Les jours non travaillés pour fait de grève de l’agent ne sont pas rémunérés’’.
C’est deux dispositions possèdent un caractère liberticide. Mais nous pensons que l’article 41 doit beaucoup plus attirer notre attention du fait qu’il s’applique aux 120 mille travailleurs de la Fonction publique qui verront leur salaire amputé pour fait de grève. Cependant l’article 39 n’intéresse qu’un petit groupe de syndicalistes à la retraite.
Le SNE invite tous les leaders syndicaux à dépassionner le débat et à éviter toute victimisation. Car la loi est impersonnelle. Les organisations syndicales ont en leur sein beaucoup de syndicalistes à la retraite qui sont frappés par cette disposition de la loi L27.
Le SNE ne voit pas l’intérêt pour un gouvernement de se retrancher dans une tour de Babel et rédiger de façon unilatérale une loi sociale qui régit les relations de travail , la faire voter par la représentation nationale et la faire promulguer par le Président de la République sans prendre le soin d’associer les organisations syndicales. En prenant langue avec certaines autorités du ministère de la Fonction publique, de la Réforme de l’administration et du Travail, il s’avère que certains syndicalistes issus des centrales syndicales les plus représentatives du pays avaient pris part aux travaux de partage et de validation de ce projet de loi lors d’un séminaire organisé pour la circonstance au Jardin du 2 Octobre. Il revient donc à ces syndicalistes de s’assumer en vue de faire avancer le débat.
Dans l’un ou dans l’autre des cas , c’est le mouvement syndical guinéen qui sort affaibli et qui a perdu toute crédibilité aux yeux des travailleurs qui observent impuissamment ces guerres d’ego et de leadership entre les leaders syndicaux qui se battent pour se maintenir à la tête des organisations syndicales au détriment de la défense de leurs intérêts matériels et moraux.
Il va falloir procéder à une refonte totale du mouvement syndical guinéen et surtout lutter contre la sédentarisation à outrance de ses leaders, seul gage du rétablissement de la confiance entre syndicalistes et syndiqués. Bref, il faut les états généraux du mouvement syndical guinéen en vue d’une alternance générationnelle syndicale réussie entre l’oligarchie ou la gérontocratie syndicale et la jeunesse syndicale qui a besoin aussi de marquer son temps en faisant des anciens des conseillers et formateurs. »
Elisa Camara