Envahissement de la chaussée au niveau des marchés : ‘’chaque jour, la police fait payer entre 2000 à 3000 fg à chaque étalagiste’’ (vendeur)

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Pour réduire les accidents de la circulation routière et faciliter la fluidité de la circulation des engins roulants, des murets ont été construits le long des marchés situés aux abords des routes ; une manière de contraindre les étalagistes à rester à l’intérieur des marchés.

À date, cette mesure semble ne pas être suivie par bon nombre d’étalagistes, en majorité des femmes. En tout cas, c’est le constat fait dans les marchés de Cité ENCO 5 et de Sonfonia-Gare. Et souvent, c’est en complicité, dit-on,  avec des agents du marché qu’elles s’installent. Ce jeudi 29 avril 2021, un des reporters de Mediaguinee est allé sur le terrain pour s’enquérir des réalités.

Trouvé à Sonfonia en train de nettoyer les chaussures étalées sur la chaussée, Lamine dit avoir eu un compromis avec la police pour rester sur le goudron. « Il ya beaucoup de monde, on ne peut pas tous rentrer à l’intérieur du marché, l’espace est petit. C’est pourquoi on a plaidé les policiers de nous laisser ici juste un peu de temps pour pouvoir profiter de la période de fête. », a-t-il expliqué. 

Une dame âgée d’une quarantaine d’années nous dira ceci : « je sais que je cours un grand danger, mais je n’ai pas le choix, car à l’intérieur du marché, il n’y a pas suffisamment de place. Je suis tenue obligée de chercher à manger pour moi et pour ma famille. Et comme à l’heure actuelle (midi), il n’y a pas assez de circulation, je profite pour vendre un peu. »

Interrogé sur ce cas d’incivisme, Ibrahima, vendeur de vêtements pour hommes dans un petit conteneur, juste en face du marché, a révélé ceci : « vous savez, ce problème-là ne peut pas se résoudre facilement parce que le bureau du marché et la police sont complices de ces pratiques-là. Chaque jour, la police fait payer entre 2000 à 3000 francs guinéens à chaque étalagiste que vous voyez sur la route », a-t-il raconté.

Après Sonfonia, on est allé au marché de Cité ENCO 5, situé derrière la Compagnie Mobile d’Intervention et de Sécurité (CMIS). Après plusieurs tentatives, Fatoumata Binta, vendeuse de condiments, s’est prêtée à nos questions. Pour commencer, elle dit être consciente du danger qu’elle court en restant sur le bitume. « Rester à l’intérieur, c’est le plus important parce qu’il y a des hangars pour nous et on est à l’abri du soleil aussi. Toutes les personnes que vous voyez dehors ici ont pour la plupart des places à l’intérieur du marché. On ne reste pas à l’intérieur parce que si tu as un client arrêté devant ta table il empêchera les autres de passer ou il fait tomber ta marchandise. C’est trop serré. Et si on est sur la route, on écoule facilement nos produits, contrairement à l’intérieur du marché, parce même les clients refusent de rentrer dedans. Ils disent que c’est trop restreint. Je sais que nous courons un véritable danger en restant sur la chaussée. Déjà, chaque fois, la police est là pour nous obliger à aller à l’intérieur des dalles. On profite de leur absence pour être ici et dès qu’on les voit on déserte les lieux au risque de perdre notre marchandise », a-t-elle expliqué. « Aujourd’hui, s’il faut qu’on reste dedans, on leur demande de déplacer un peu les dalles pour avoir de l’espace et faciliter le mouvement des va-et-vient à l’intérieur. Parce qu’on sait tous qu’il y a souvent des accidents qui se produisent ici ou bien il y a des embouteillages à ce niveau », plaide-t-elle.

Toutes nos tentatives pour avoir la réaction de la police sont restées vaines. « Nous sommes là pour une mission, on ne peut pas s’exprimer là-dessous. Veuillez revenir un autre jour », répondent invariablement les agents trouvés sur place. 

 Mamadou Yaya Barry 

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