EXCLUSIF- Hadja Andrée Touré : ‘’la maison de Mohamed à Dallas lui a été offerte par le président Houphouët’’

Hadja Andrée Touré, épouse du président Ahmed Sékou Touré- père de l’indépendance de la Guinée- a ouvert samedi son cœur à Mediaguinee. Dans sa villa cossue qui s’ouvre à l’océan atlantique à Coléah, la première First lady de Guinée, 85 ans, a abordé pour la première fois l’acquisition par son fils de la maison de Dallas qui a récemment été saisie par la justice américaine au terme d’un procès retentissant qui oppose le couple Touré à Diena Diallo. Extrait de l’entretien exclusif à lire prochainement…

‘’La maison de Dallas, ils ont voulu en faire aussi un problème. Elle avait été offerte à Mohamed, à son épouse [Denise Cros] après leur mariage. Parce que nous, après la mort de son père [Ahmed Sékou Touré], nous avons fait la prison ici. A la sortie de la prison, les amis sont intervenus pour nous faire sortir. D’ailleurs Mohamed ne voulait pas se retirer, il a dit comme prétexte que nous allons nous soigner. Mohamed a dit : ‘’maman, toi tu t’en vas moi je vais rester ici’’. J’ai dit : ‘’écoute mon fils, je ne suis pas folle pour te laisser ici’’. Parce que je sais qu’à notre sortie, Mohamed avait été menacé par celui qui était gouverneur de Faranah à l’époque. Il a dit : ‘’Mohamed, ne crois pas que tout est fini, on peut encore te prendre’’. Moi je n’ai pas oublié cette parole sortie de la bouche d’un grand responsable après ma sortie de prison. Je lui [Mohamed Touré] ai dit : ‘’écoute, si tu ne pars pas moi aussi je ne pars pas, je reste’’. C’est ainsi que je l’ai obligé de partir avec moi. Nous étions invités par le roi Hassan II [du Maroc] et le Président [ivoirien] Houphouët Boigny. A notre sortie, c’est l’ambassadeur du Maroc qui est venu nous prendre à la maison pour nous amener à l’aéroport. Nous avons été reçus d’abord par Hassan II et nous sommes restés très longtemps et pendant tout ce temps, le président Houphouët ne faisait qu’appeler son ambassadeur pour dire : ‘’mais qu’est-ce qui se passe ? Il faut qu’ils viennent’’. Moi, je voulais d’abord rencontrer Sa Majesté pour le remercier pour toutes les démarches qu’ils ont menées mais je n’ai pas eu l’opportunité-là malheureusement car il était très pris. Alors j’ai dû écrire une lettre lui disant mes remerciements et il disait que comme je suis invitée par le doyen aussi, je l’ai informé que je vais répondre à cette invitation mais que je suis toujours à sa disposition. C’est ainsi que nous sommes allés vers Abidjan où nous avions été reçus par le président Houphouët-Boigny. Quand j’ai rencontré le président, il m’a demandé ce que je veux ? J’ai dit :  »moi ma préoccupation d’abord c’était de voir Mohamed loin du contexte guinéen, parce qu’Abidjan-Conakry c’est très proche, les gens venaient raconter du n’importe quoi et moi je voulais qu’il soit éloigné de ce contexte-là. Mohamed avait fini ses études ici [en Guinée], il travaillait, il était fonctionnaire parce qu’il a fait les finances. Il [Houphouët-Boigny] m’a dit : ‘’où est-ce que vous voulez qu’il aille ?’’ J’ai dit moi que ça soit aux États-Unis ou au Canada, l’essentiel est qu’il soit loin du contexte guinéen. C’est moi qui avais demandé cela au président Houphouët-Boigny et il l’a envoyé aux États-Unis et c’est là-bas qu’il a rencontré sa femme [Denise Cros] et les parents de celle-là. Parce que le père de sa femme [Marcel Cros] a travaillé avec mon mari comme ministre. Ils [les époux Touré] se sont rencontrés, ils ont discuté et le mariage avait été célébré au Canada, à l’ambassade de Côte d’Ivoire parce que Mohamed avait déjà la nationalité ivoirienne. Le président Félix Houphouët-Boigny m’a expliqué, je lui ai donné cet honneur pour vu qu’on ne l’embête pas au niveau de la Guinée. J’ai dit : ‘’mon mari était panafricain, donc s’il célèbre son mariage là-bas, ce serait la même chose ». Donc, c’est le président Houphouët-Boigny qui a offert cette maison (la maison de Dallas, NDLR) après le mariage comme cadeau [à Mohamed et à son épouse]’’.

Par Maciré Camara et Mamadou S.