Exploit: deux chercheurs offrent l’espoir de guérir du sida

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Injecter une protéine qui provoque le suicide de la cellule infectée par le VIH : c’est le traitement révolutionnaire que testent deux professeurs.

Un espoir d’éradiquer le VIH et donc la fin du sida ? Depuis début novembre et l’annonce d’une méthode révolutionnaire en matière de traitement, les Israéliens veulent y croire. De quoi s’agit-il ? Deux biologistes de l’université hébraïque de Jérusalem, les professeurs Abraham Loyter et Assaf Friedler, travaillent au développement d’un médicament dont l’ingrédient actif est un peptide, une très petite protéine, qui favorise l’intégration dans la cellule infectée de nombreuses copies du génome du VIH. Résultat : la cellule s’aperçoit qu’elle est malade et va donc se suicider. Un mécanisme d’autodestruction, ou apoptose, selon le terme scientifique, qui, en provoquant la mort de la cellule, empêche la propagation du virus dans le corps du malade.

Une approche totalement nouvelle, quand on sait que, jusqu’ici, les chercheurs avaient privilégié la voie menant à la découverte d’inhibiteurs de l’enzyme – Integrase, c’est son nom –, qui permet l’intégration du génome du virus dans la cellule, sur une base d’une ou deux copies maximum, de façon à ce que la cellule ne perçoive pas de gros changements. Tout cela n’ayant rien donné, l’astuce de Loyter et Friedler a été d’abandonner tout ce qu’ils avaient essayé jusque-là pour emprunter une nouvelle voie qui les a menés aux succès enregistrés aujourd’hui.

Résultat spectaculaire

Lors des derniers tests effectués à l’hôpital Kaplan de Rehovot, la nouvelle molécule a été ajoutée à des tubes contenant le sang de dix patients atteints du sida et soignés sur place. Les résultats des tests, après huit jours, ont montré que le nombre de virus dans les échantillons sanguins avait baissé de 97 %. Un résultat spectaculaire. Interviewé sur la deuxième chaîne de la télévision israélienne, le professeur Loyter a expliqué : « Avec notre approche, nous détruisons les cellules infectées, donc il n’y a aucun risque que le virus puisse se réveiller un jour, parce qu’il n’y aura plus de cellules contenant le virus… » En d’autres termes, la nouvelle méthode pourrait aboutir à un traitement provoquant la disparition totale du VIH chez les malades, et donc la guérison complète des patients atteints du sida. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui avec les thérapies actuelles. Certes, celles-ci empêchent la multiplication du virus. Les gens porteurs restent donc avec très peu de virus, au point que, parfois, il est même impossible de les détecter. Mais, comme il en reste dans l’organisme, les malades ne peuvent pas interrompre les traitements.

Professeur émérite de l’université hébraïque de Jérusalem, le microbiologiste Hervé Bercovier souligne le caractère sérieux des essais menés par les deux chercheurs israéliens. Mais il ajoute : « À ce stade, le fait que cela marche sur le sang des malades ne veut pas dire que cela va marcher dans le corps de la personne malade. Comprenez qu’entre les tests réussis sur des cellules humaines infectées naturellement et le fait d’injecter cette nouvelle molécule chez l’homme, de s’assurer qu’elle aille au bon endroit en provoquant la même chose, c’est-à-dire le suicide de la cellule, il va falloir attendre de 5 à 7 ans. » Fallait-il alors en parler maintenant, avec le risque de faire naître de faux espoirs chez les malades ? « Ah oui, tout à fait, parce que c’est une approche très originale, que personne n’a eue jusqu’à présent. C’est vrai, il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Autrement dit, on ne peut pas dire que nous disposons à l’heure où je vous parle d’un nouveau médicament signant la fin du sida. En revanche, je le répète, nous avons une nouvelle approche, avec la preuve de faisabilité en laboratoire. Cela étant, entre le tube à essai et l’homme, l’attente sera longue… Et encore si toutes les étapes à venir sont concluantes », répond Hervé Bercovier.

« Cette fois, cela semble intéressant »

Patrick Levy est séropositif depuis 28 ans. C’est lui qui, en décidant, en 1995, de rendre publique sa maladie, avait provoqué en Israël le premier grand débat national sur un sujet à l’époque quasiment tabou. Aujourd’hui, plus de vingt ans après, et moult désillusions dues à l’annonce de percées qui n’ont finalement pas abouti, il se veut malgré tout optimiste : « Cette fois, cela semble intéressant. Si on arrive au stade des essais techniques sur l’être humain, ce sera vraiment un développement spectaculaire ! »

De 1981 à 2014, un total de 8 448 séropositifs a été dénombré en Israël. Avec une espérance de vie qui n’a cessé de s’accroître grâce aux progrès de la médecine en matière de thérapie, 20 % des porteurs du VIH en Israël ont, aujourd’hui, plus de 50 ans. Ce qui pose de nouveaux problèmes en matière de soins et d’accompagnements socio-économiques de la maladie.

Source: Le Point

 

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