On vous disait dans une de nos dépêches que dans lors d’un point de presse qu’il a animé mardi 08 juin 2021, le gouverneur de la région administrative de Labé, El. Madifing Diané, avait annoncé la fermeture des mines d’or de la sous-préfecture de Kounsitel et celle de la préfecture Gaoual-centre et l’envoi mercredi des forces mixtes sur les lieux.
Joint au téléphone pour vérifier l’effectivité de l’application de cette décision prise par la présidence de la république, le maire de la commune rurale de Kounsitel a laissé entendre ceci :
« Hier, cette décision de la fermeture de la mine nous est parvenue par le biais du responsable du camp militaire aux environs de 16h. Mais c’est le médecin après la mort, puisqu’ils ont attendu l’arrivée d’une dizaine de milliers de personnes et ils n’ont déployé aucune force de sécurité sur les lieux. Nous à Kounsitel, nous n’avons qu’un seul gendarme et deux policiers. Les orpailleurs qui sont à Gaoual sont le double de ceux qui sont ici à Kounsitel. Ce matin, je me suis rendu sur les lieux, l’exploitation continue sur la mine. Ici heureusement, ils ne vont pas creuser en profondeur, ils n’ont même pas besoin de laver la terre pour récupérer l’or. En plus, la qualité de l’or est meilleure que celle de Siguiri. Cette force mixte annoncée n’est pas arrivée jusqu’à présent (13 h), à Kounsitel. Même les réseaux téléphoniques sont perturbés dans la zone », explique Mamadou Cherif Diallo.
Poursuivant, le maire de la commune rurale de Kounsitel nous confie que déjà sa localité est confrontée à un manque d’eau. Et à défaut de logement, les orpailleurs passent la nuit à la belle étoile.
« Nous sommes déjà confrontés à un manque d’eau, puisque les forages que nous avons n’étaient pas prévus pour tout ce monde. Kounsitel-centre c’est environ 11 mille personnes. Maintenant si 50 mille viennent s’ajouter, imaginez-vous. Il y a également crise de nourriture dans les différents restaurants et une hausse du prix du plat de riz a été enregistrée. Les logements aussi, on n’en parle pas. Les orpailleurs passent la nuit à la belle étoile. Vous savez que Kounsitel, c’est un village », renchérit-il.
Parlant de l’éducation, notre interlocuteur tire la sonnette d’alarme. « L’éducation commence à se perturber. Si un élève qui fait le collège commence à avoir 3 à 4 millions, un élève issu d’une famille pauvre, ses parents vont croire que l’enfant a réussi sa vie. Même hier, un enseignant qui loge près de chez moi, a gagné 28 grammes, le gramme est vendu entre 450 à 480 mille fg. Si un contractuel qui ne percevait même pas un million de fg commence à avoir tout cet argent, nous avons vraiment peur pour l’avenir de l’éducation à Kounsitel, surtout que nous n’avons que des contractuels et nous n’avons pas des moyens pour bien les payer », conclut Mamadou Cherif Diallo.
Tidiane Diallo, correspondant régional à Labé