Fête de la femme : une Ong tire de la psychose et de l’oubli le village de Senguelen, martyrisé par Ebola

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A Maférinyah, dans la préfecture de Forécariah, en Basse Guinée, le district de Senguelen a pour la première fois  célébré le 08 Mars, fête internationale de la femme. Cela grâce à une initiative de l’ONG Aide aux Femmes et Enfants en situation difficile(AFESD).

Ce petit village enclavé de Guinée sans courant ni eau potable, situé à environ 20 km du centre ville de Maférinyah, a pour activité principale la riziculture, la saliculture et les cultures maraîchères. Depuis le passage tragique de la maladie à virus Ebola qui a endeuillé plusieurs familles et plongé dans le coma toutes les activités quotidiennes, Senguelen était devenu un village fantôme.

Au cours de cette journée du 08 Mars, les femmes de Senguelen ont mis l’occasion à profit pour attirer l’attention des autorités sur leur vécu quotidien.

Selon la présidente des femmes dudit district, Mamadie Sylla : » depuis après Ebola ,nous avons beaucoup de problèmes dans ce village. Il n’ y a que des veuves et des orphelins ici , moi qui vous parle, j’ai perdu mon seul frère dans l’arrivée de cette maladie et aujourd’hui c’est moi qui prend en charge ses cinq enfants, ajoutés  aux miens cela fait 15 personnes« .

« L’Etat est venu nous retirer nos terrains où on faisait notre agriculture »

Et d’ajouter: « Je nourris ma famille avec  la culture maraîchère. Mais actuellement, ma culture ne réussi pas ici, et si cette femme s’est déplacée venir nous dire qu’elle est là aujourd’hui pour nous aider cela est une joie pour nous. Ce village Senguelen a un sérieux problème de famine depuis que l’Etat est venu nous retirer nos terrains où on faisait notre agriculture en échange aux terres très dures. Maintenant, nous sommes obligés d’aller dans les villages voisins, bailler des terrains  pour faire notre culture. Dans ces villages, le bail est trop cher. On vous réclame un jusqu’à quatre millions de francs guinéens. Encore, depuis la fin de la grève des enseignants, il n’y a pas de professeurs ici dans une école de 3 classes , nous avons 2 écoles primaires mais l’une est fermée » .

« Depuis la fin de la grève des enseignants, il n’y a pas de professeurs ici »

Parlant de la fermeture d’une école dans sa zone, le président du district de Senguelen,  Seydouba Sylla  de souligner: » Je suis allé rencontrer la DSP de Maférinyah pour l’informer de la situation. Elle m’a dit qu’il n’y’a pas d’enseignant, que tous  les enseignants recrutés ont été envoyés dans les autres villages . Elle a dit que si nous pouvons qu’on peut  prendre un enseignant qu’on va payer à chaque fin de mois. Mais, nous n’avons pas  de moyens. Je demande à l’Etat de nous venir en aide pour ne pas que nos enfants perdent cette année ».

Pour sa part, la présidente AFESD Aïssatou Noumou Diallo de rappeler:  » Notre objectif aujourd’hui c’est de célébrer la journée internationale, en même temps viser une cible: les femmes qui ont été victimes d’Ebola à savoir: les sorties guéries, les veuves, les enfants et tout pour leur donner l’espoir et surtout la confiance en soi pour ne pas qu’elles se laissent abattre par ce qui s’est passé. Elles peuvent se relever et faire face à d’autres soucis de la vie actuelle, montrer de quoi elles sont capables, faire ce qu’elles peuvent comme contribution pour leur communauté. Et aussi pour montrer que nous n’avons pas seulement notre place qu’à la cuisine « .

Répondant à la question de savoir  pourquoi  le choix porté sur la sous-préfecture de Maférinyah, Aissatou Noumou de souligner : »c’est l’une des sous- préfectures qui a été la plus touchée par l’épidémie à virus Ebola. La zone de Maférinyah  a enregistré  beaucoup de pertes  en vies humaines, c’est raison pour laquelle nous avons choisi cette sous- préfecture . Et aujourd’hui, la situation est alarmante dans ses différentes zones. A entendre ces femmes, cela m’attriste. Notre ONG fera de son mieux, bien qu’on n’a pas les moyens, mais on va faire passer les voix de ces femmes afin qu’on puisse vraiment obtenir  des financements pour leur venir en aide ».

Par Elisa Camara                                                                       

+224 654 95 73 22  

 

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