À la sortie de la salle d’audience dans le dossier Oumar Sylla alias ‘’Foniké Menguè’’, responsable des Antennes et Actions au sein du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC), opposé à un troisième mandat d’Alpha Condé et poursuivi par le procureur pour « un attroupement non autorisé et non armé », Me Salifou Béavogui, l’avocat du mis en cause, s’est prêté aux questions des journalistes présents au Tribunal de Première de Mafanco, ce lundi 11 janvier 2021.
À l’entame de ses propos, Me Salifou Beavogui, l’un des avocats de Oumar Sylla, a tenu à rappeler ceci : « Depuis le 29 septembre, il (Oumar Sylla, ndlr) était dans le collimateur de la Justice. Il devait être arrêté et mis en prison. Le fait qu’il soit libéré par le tribunal de Dixinn ne faisait pas plaisir à tous. Donc, il était recherché, son domicile est pris d’assaut. Il a échappé, à trois (3) reprises, à des tentatives d’arrestation. Mais finalement, c’est le jour fatidique du 29 novembre, il était tout seul sur la moto, il se rendait à la cour d’Appel, qu’il fut interpellé au niveau du pont de Kondébougni et mis en prison. Et voilà bientôt 4 mois il est en prison. », a-t-il indiqué.
Pour cet avocat, la Défense a battu en brèche tous les arguments avancés par le Parquet, qui, selon lui, aurait tenté de dénaturer les faits pour obtenir une condamnation. « Nous avons plaidé non coupable. Le procureur, généralement, procède par des proclamations, par des affirmations. Le parquet, qui est l’organe sans conviction dans une procédure, peut requérir un an et soutenir le contraire après. Heureusement, ce n’est pas le Parquet qui décide, c’est le siège qui décide… », a-t-il défendu.
Selon les explications de Me Salifou Beavogui, « l’attroupement, pour qu’il soit poursuivi, il faut qu’il y ait deux (2) ou trois (3) personnes ; ensuite qu’il y ait une sommation faite aux personnes qui sont sur les lieux à l’effet de se disperser. Revenant sur les circonstances de l’interpellation de son client, il dira ceci : « Ce jour-là, ce n’était pas un État de siège ni un Etat d’urgence. Tout le monde avait le droit de circuler. Et ce jour-là, il était dûment convoqué à la cour d’Appel, parce que son dossier de Dixinn était enrôlé. D’ailleurs, c’est le motif qui l’a fait sortir de la maison. Sinon, vous ne le voyez pas sortir comme ça dans la rue pour s’exposer. »
Pour l’avocat Me Salifou Beavogui, le dossier de Foniké Menguè est vide. « C’est un dossier vide. C’est un dossier politico-judiciaire. C’était simplement fait pour le mettre en prison…Si le délit n’est pas constitué et conformément à l’article 544 du code de procédure pénale, il sera relâché pour délit non établi. Et c’est ce que nous souhaitons vivement. », a-t-il conclu.
En attendant, l’affaire est mise en délibéré et renvoyée au 14 Janvier 2021 pour le verdict.
Mamadou Yaya Barry