Football africain : Quand la CAF se fait récuser par le TAS (Par Moïse Sidibé)

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La finale retour de la ligue des champions d’Afrique 2019 a connu des rebondissements et des retournements qui montrent que la CAF s’empêtre dans un amateurisme qui laisse dire que toutes les décisions ne sont pas prises de ferme conviction.

En effet, à la finale aller, l’Espérance de Tunis et le Wydad de Casablanca avaient fait match nul 1-1. Au retour, le Wydad marque un but refusé par l’arbitre. Il y a litige mais la VAR était en panne. Les Marocains abandonnent le terrain. La CAF décide, après tractations, de faire rejouer le match en terrain neutre, mais le TAS lui demande de faire réexaminer la situation par sa commission de discipline. Celle-ci tranche et annule la décision de son comité exécutif (de faire rejouer le match). Le Wydad est ainsi éliminé par forfait et abandon. L’Espérance de Tunis est déclarée vainqueur.

Cela montre déjà que quelque chose cloche et branle au sein de la CAF, un autre panier de crabes.

A partir de là, toutes les conjectures sont possibles, et toutes sont à la charge et à la surcharge de la plus grande instance du football africain. La CAF se trouve complètement en porte-à-faux entre son comité exécutif et sa commission de discipline.

Quelle est la position de Ahmad Ahmad dans cette embrouille ?

Si le TAS entérine la décision de la commission de discipline de la CAF, cela va s’en dire, comment peut-il se justifier pour invalider le but litigieux ? Que dit-il de la panne de la VAR, qui ne peut pas être imputée au Wydad, mais à toute la CAF, dans son entièreté, la commission de discipline comprise ?

Mais encore, le TAS doit-il entériner mécaniquement la décision de la commission de discipline comme des cyborgs, sans tenir compte des aléas naturels ou techniques, qui peuvent parfois submerger les lois et règlements les plus stricts ? N’a-t-on pas vu des arrêts et interruptions de match pour cause de pluie ou de coupure électrique ? Ne peut-on pas considérer cette panne de la VAR comme une raison suffisamment pénalisante pour l’arrêt de la rencontre, puisque la VAR est désormais partie intégrante et indispensable du football moderne, puisque sans elle, beaucoup de compétitions passées eussent été gravement faussées ? Mais si l’on organise une compétition pour accepter de la fausser, quel est son intérêt ? Il en faudrait plus que cette décision prise sur injonctions.

Aussi, si le Wydad avait respecté la discipline et avait continué de jouer et qu’il perdait la rencontre, avait-il une chance dans les réclamations ? On peut en douter, puisque la Guinée s’est fait éliminer au CHAN du Maroc par le soudanais, qui avait aligné un joueur non qualifié, ses réclamations, la CAF s’était assise dessus…

Fort de cette expérience, le Wydad a choisi « ça passe ou ça casse »

La CAF est dans ses petits souliers. Elle vient d’obéir servilement au TAS sans-tenir compte de ses propres faiblesses et défaillances dans l’organisation d’une finale de la ligue des champions, faisant fi de sa propre autorité dans un dysfonctionnement interne criant : sa commission de discipline contre son comité exécutif. Et pour le bouquet, ayant perdu le nord, elle frappe tous azimuts d’amendes les deux protagonistes. Le gagnant doit payer 70000 dollars en tout pour l’Espérance, 35000 dollars en tout pour les perdants du Wydad.

La CAF vient de mettre son autorité et sa crédibilité à l’épreuve, et elle veut réduire la finale de la ligue des champions à un match unique, à l’image de l’UEFA, mais :

Quand sur une personne on prétend se régler, 

C’est par les beaux côtés qu’il lui faut ressembler.

 Et ce n’est point du tout la prendre pour modèle,

 Ma sœur, que de tousser et de cracher comme elle »

                                                                                           Molière.

La situation de la CAF ressemble à s’y méprendre à celle de la Guinée, où le comité exécutif et la commission d’éthique seront inévitablement face à face, une fois que le contentieux Paul Put -Amadou Diaby sera épongé. Mais Amadou Diaby n’a pas dit son dernier mot avec le comité exécutif qui l’a suspendu.

Quelle est la position de Antonio Souaré dans cette embrouille ?

Moïse Sidibé

 

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