Gambie : des victimes du régime de Yahya Jammeh réclament justice dans les rues de Banjul

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Des centaines de Gambiens victimes du régime de l’ex-président Yahya Jammeh ont marché samedi dans les rues de Banjul pour « réclamer justice », alors que se multiplient les manifestations des opposants et des partisans de l’ancien homme fort de ce petit pays d’Afrique de l’Ouest, accusé d’être responsable d’atrocités.

Vêtus de t-shirts blancs frappés du slogan #justicemustprevail (la justice doit prévaloir), les manifestants arboraient de grandes photos de victimes assassinées ou portées disparues, dont celle du correspondant de l’AFP Deyda Hydara, tué par balle le 16 décembre 2004 par des séides de l’ex-dirigeant.

Ils ont marché dans la banlieue de Banjul, scandant des slogans tels que « Nous voulons la justice et nous la voulons maintenant », ont rapporté des journalistes de l’AFP.

Officier arrivé à la tête de la Gambie par un coup d’Etat en 1994, Yahya Jammeh a dirigé pendant 22 ans un régime de féroce répression, marqué par des cas de tortures, de viols et d’exécutions extra-judiciaires. Il a été poussé à s’exiler en Guinée-Equatoriale en janvier 2017, cédant à une intervention militaire africaine après avoir rejeté sa défaite à la présidentielle face à l’opposant Adama Barrow.

Des milliers de ses partisans ont manifesté à Banjul à la mi-janvier pour réclamer son retour d’exil, estimant que la situation n’avait fait qu’empirer depuis l’arrivée au pouvoir d’Adama Barrow. Le nouveau président est lui-même contesté par une partie de l’opinion, qui réclame son départ, tandis que ses supporters manifestent pour qu’il aille au bout de son mandat de cinq ans.

Le ministre de la Justice, Abubacarr Tambadou, a assuré la semaine dernière que l’ex-président Jammeh serait « immédiatement arrêté » s’il revenait au pays et « poursuivi pour les plus graves affaires », dont des « crimes contre l’humanité » mis en lumière par les auditions de victimes et d’ex-tortionnaires devant une Commission Vérité et Réconciliation mise en place depuis un an.

Les victimes craignent toutefois que justice ne leur soit jamais rendue, malgré les appels pressants d’ONG internationales. « Nous demandons au gouvernement d’agir rapidement, parce qu’une justice tardive n’est pas une justice. Yahya Jammeh doit être arrêté et jugé », a expliqué lors de la manifestation Maron Baldeh, veuve du lieutenant Basiru Barrow, assassiné par la junte en 1994.

Les association de victimes entendaient également protester contre l’autorisation de manifester accordée au parti de l’ancien président, l’Alliance patriotique pour la réorientation et la construction (APRC). Elles ont remis au gouvernement une pétition réclamant que ce parti soit « suspendu » jusqu’à la fin des travaux de la Commission Vérité, prévue dans un an.

« J’ai été choquée en voyant à la télévision les images de l’APRC réclamant que Jammeh puisse rentrer. Je n’ai pas dormi cette nuit-là », a expliqué Nyima Sonko, veuve du leader de l’opposition Solo Sandeng, arrêté en avril 2016 lors d’un rassemblement pour réclamer des réformes politiques et dont la mort en détention avait galvanisé les opposants, qui s’étaient unis autour de la candidature d’Adama Barrow.

AFP

 

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