Gambie: le chef de l’opposition condamné à trois ans de prison ferme

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Le chef du principal parti d’opposition en Gambie, Ousainou Darboe, et 17 co-accusés ont été condamnés mercredi à trois ans de prison ferme pour plusieurs chefs d’inculpation, dont celui d’avoir manifesté illégalement, a annoncé le tribunal qui les a jugés.
M. Darboe, chef du Parti démocratique uni (UDP) et les autres prévenus ont comparu devant la Haute cour de Banjul, qui a acquitté un homme. Tous étaient visés par plusieurs chefs d’inculpation, dont rassemblement illégal, incitation à la violence et complot. Tous avaient plaidé non coupable.
Ils avaient été arrêtés après des manifestations organisées en avril, d’abord pour réclamer des réformes politiques puis pour protester contre le décès en détention d’un responsable de l’UDP.
Je vous déclare coupable de tous les chefs d’accusation à l’exception d’un seul, celui d’incitation à la violence, qui a été abandonné, selon la décision de la cour lue par un juge.
Le verdict a été accueilli par des cris et pleurs de membres de familles des prévenus et sympathisants de l’opposition présents à l’extérieur de la salle d’audience.
Parmi les condamnés figure Fanta Darboe Jawara, 45 ans, une Gambienne naturalisée américaine, qui habite dans le Maryland (est des Etats-Unis). Selon ses proches, elle a été arrêté alors qu’elle attendait un taxi après une des manifestations.
Tous ceux reconnus coupables ont été reconduits sous escorte à la prison principale de Banjul, Mile Two.
Cette condamnation intervient à moins de cinq mois de l’élection présidentielle gambienne prévue le 1er décembre, un scrutin à tour unique auquel est candidat le chef de l’Etat Yahya Jammeh.
Parvenu au pouvoir par un coup d’Etat sans effusion de sang le 22 juillet 1994, M. Jammeh a été ensuite élu en 1996, puis constamment réélu depuis. Il dirige d’une main de fer la Gambie, petit Etat anglophone d’Afrique de l’Ouest enclavé dans le territoire du Sénégal, hormis sa façade sur l’Atlantique.
Son régime est accusé par des ONG et le département d’Etat américain de disparitions forcées et de harcèlement de la presse et des défenseurs des droits humains, accusations qu’il rejette régulièrement.
Peu après l’annonce du verdict, l’organisation Amnesty International a demandé à la libération immédiate et inconditionnelle des prisonniers dans un message électronique à l’AFP à Dakar.
Ousainou Darboe et les autres opposants (détenus) n’auraient jamais dû être arrêtés, et encore moins traduits en justice. Amnesty considère comme des prisonniers d’opinion toutes les personnes détenues pour avoir manifesté pacifiquement en Gambie, a déclaré le directeur adjoint de l’ONG pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Stephen Cockburn.
A moins de cinq mois de la présidentielle, les autorités gambiennes devraient prendre des mesures urgentes pour que les gens qui veulent s’exprimer puissent le faire sans crainte de représailles. Et si elles ne le font pas, la communauté internationale ne devrait pas regarder faire, a ajouté M. Cockburn.
M. Darboe et ses 17 co-prévenus font partie de plusieurs dizaines de militants et sympathisants de l’opposition arrêtés sur plusieurs jours, puis inculpés en lien avec les manifestations organisées les 14 et 16 avril en Gambie.
La manifestation du 14 avril visait à réclamer des réformes politiques. Elle a été suivie par l’arrestation de plusieurs opposants, dont Solo Sandeng, secrétaire national à l’organisation de l’UDP, décédé en détention selon son parti et Amnesty.
Le 16 avril, les opposants sont de nouveaux sortis dans la rue pour dénoncer le décès en détention de Solo Sandeng. La manifestation a été réprimée et s’est soldée par de nouvelles arrestations, incluant le chef de l’UDP Ousainou Darboe.
AFP

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