Grève des greffiers : ‘’le décret n’est pas explicite, s’est contenté de fixer simplement le principe des indemnités’’ (Me Mohamed Traoré)

Le bâtonnier s’est prononcé mardi sur la grève des greffiers. Depuis plusieurs semaines maintenant, cette grève paralyse le secteur de la justice, notamment les tribunaux du pays. Cinq membres du mouvement signataires de la pétition se sont vus suspendus. Non contents, les grévistes envisagent de faire un sit-in ce jeudi. Interpellé par la situation, le bâtonnier Me Mohamed Traoré appelle les parties à la négociation en vue de trouver une issue favorable à cette crise.

C’est une grève qui paralyse les tribunaux a été enclenchée pour exiger la mise en application du statut particulier des greffiers signé par le président de la République depuis 2016. Pour Me Mohamed Traoré, bâtonnier de l’ordre des avocats, le décret dont il est question n’est pas très explicite.

« Malheureusement, le décret s’est contenté de fixer simplement le principe des indemnités qui leurs sont accordé sans rentrer dans les détails, à savoir quelle est la nature des différentes indemnités à leur payer et quel est le montant des différentes indemnités (…) ? Alors, nous notre position ce n’est pas de dire nous soutenons ou bien nous ne soutenons pas. Nous constatons une réalité sur le terrain même si on a tendance à minimiser cette réalité », a-t-il remarqué.

Cette réalité indéniable a occasionné la paralysie dans plusieurs tribunaux à travers le pays. Me Mohamed Traoré considère que même le plus expérimenté des greffiers ne saurait faire fonctionner à lui seul un tribunal.

« Il se trouve que les anciens qui ne suivent pas le mouvement de grève ne peuvent pas faire fonctionner les greffes, ils ne peuvent pas faire tout ce qu’un greffier peut faire par jour… la réception des dossiers, la tenue des registres, etc.… Donc, un seul greffier, fut-il le plus expérimenté ou le plus ancien ne peut pas faire face à toutes ces charges », souligne-t-il. Tout de même inquiet de cette situation, Me Mohamed Traoré appelle les parties à la table de négociation

« Il y a beaucoup de dossiers qui ne sont pas appelés en audience, il y a beaucoup de dossiers qui ne sont pas traités. Donc cela nous inquiète c’est pourquoi nous en appelons à toutes les parties afin qu’on soit autour de la table de négociation pour trouver une solution à cette crise qui commence à prendre de l’ampleur », s’est-il inquiété.

Un sit-in est prévu jeudi dans la commune de Kaloum par ces grévistes qui comptent ainsi protester contre la suspension de cinq des leurs, signataires de la pétition.

Maciré Soriba Camara

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