Guinée-Bissau : Embalo menace de couper les salaires des députés qui bloqueraient son programme

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La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a annoncé jeudi reconnaître Umaro Sissoco Embalo comme président de Guinée-Bissau, après quatre mois de blocage post-électoral dans ce petit pays ouest-africain abonné aux crises politiques.

L’adversaire de M. Embalo au second tour de la présidentielle du 29 décembre, Domingos Simoes Pereira, chef du parti historique et majoritaire au Parlement, n’a cessé de contester sa victoire.

Le pays, qui a connu depuis son indépendance en 1974 une succession de coups d’Etat, de tentatives de coups de force et de gouvernements, est dans une impasse, et la communauté internationale, à commencer par les pays africains, se sont jusqu’alors divisés sur le parti à prendre.

« Face à la persistance de ce blocage et après analyse approfondie de la situation politique du pays, les chefs d’Etat et de gouvernement de la Cédéao ont décidé de reconnaître la victoire de Monsieur Umaro Sissoco Embalo », dit, dans un communiqué publié jeudi, l’organisation régionale, médiatrice dans les crises chroniques qui secouent l’ancienne colonie portugaise.

Le président de la conférence des chefs d’Etat de la Cédéao, le Nigérien Mahamadou Issoufou, a « salué la présence parmi nous du président Umaro Sissoco Embalo » lors d’une visio-conférence sur le Covid-19 jeudi, selon le texte de son discours.

La Cédéao (15 Etats) demande dans son communiqué à M. Embalo de nommer un nouveau Premier ministre et un nouveau gouvernement « au plus tard le 22 mai 2020 ».

  1. Embalo, ex-Premier ministre issu de l’opposition, a été déclaré vainqueur à plusieurs reprises par la commission nationale électorale.

Il s’est autoproclamé président et s’est fait investir le 27 février. Il s’est ensuite installé au Palais présidentiel et a nommé un gouvernement, dirigé par son allié Nuno Gomes Nabiam, après avoir limogé le Premier ministre Aristides Gomes, du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap Vert (PAIGC), majoritaire au Palrement.

Il a ignoré l’absence de décision définitive de la Cour suprême sur les recours introduits par M. Pereira, qui dénonce des fraudes lors du scrutin et demande un recomptage des bulletins.

Le PAIGC de M. Pereira, qui domine la vie politique depuis 1974, a investi un président intérimaire, le président de l’Assemblée nationale Cipriano Cassama, mais celui-ci a renoncé, disant craindre pour sa sécurité.

L’actuelle Constitution passe pour favoriser les tensions entre les pouvoirs.

La Cédéao exprime dans son communiqué « la nécessité d’engager immédiatement la réforme relative à une nouvelle Constitution qui sera soumise à un référendum dans six mois ».

Le Premier ministre nommé par M. Embalo, M. Nabiam, a déposé jeudi au parlement son programme de politique générale, a constaté un journaliste de l’AFP. Les députés sont supposés le discuter en mai.

Le PAIGC dispose d’une majorité relative de 47 députés sur 102, qui le mettrait théoriquement en position de force pour bloquer ce programme. Mais, avec la crise du Covid-19, de nombreux députés sont hors du pays.

  1. Embalo a menacé mercredi de dissoudre l’Assemblée en cas de blocage. Il a aussi dit avoir donné des « instructions très claires » pour couper les salaires des parlementaires dans une telle éventualité.

AFP

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