Guinée-CEDEAO: après la sortie de Jean Claude Kassi Brou, les observations du CRAS

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« Une transition qui est issue d’un coup d’état militaire n’est pas un mandat électif », « Une transition n’a pas de légitimité pour faire des réformes qui doivent être faites par un gouvernement issu du peuple », déclare entre autres l’Ivoirien Jean Claude Kassi Brou, président de la commission de la CEDEAO pour expliquer et justifier le rejet des 36 mois de transition validés par le CNT, organe législatif guinéen.

À bien écouter le patron de la CEDEAO, le Guinéen lamda a l’impression d’entendre Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré ou le FNDC…, tant la ressemblance ou la similitude des déclarations tel un sosie, est frappante voire déconcertante.

Il est évident, c’est même un postulat et nous le concédons à Jean Claude Kassi Brou que la légitimité du pouvoir est issue de la volonté populaire. Mais, Monsieur Brou, entre le principe et la réalité que ce principe devrait défendre, il y a l’obligation du réalisme, du pragmatisme pour être à même de répondre aux espoirs et aux aspirations des populations en la CEDEAO, qui, il faut le rappeler, est d’abord un formidable outil économique créé en 1975 par les clairvoyants pères de nos indépendances pour rapprocher les peuples de l’Afrique de l’ouest liées par l’histoire, la géographie, la culture et même le sang. Donc, le sens de la responsabilité voudrait ou exige que monsieur Brou intègre les réalités, les problèmes, la vie, les vœux des populations des États membres dans la définition ou l’interprétation des principes de la CEDEAO dont la vocation première, principale et unique est la défense des intérêts des populations et non de ceux qui abusent d’elles.

Ainsi, le patron de la CEDEAO devrait également tenir compte du fait que la légitimité est une notion normative qui ne se rapporte pas exclusivement et uniquement aux urnes, aux élections… Non, assurément non!

Que pensez-vous cher Kassi Brou d’un coup d’état militaire considéré comme une libération et acclamé par le peuple burkinabé tour à tour contre Blaise Compaorė, puis contre Roch Marc Christian Kaboré, pourtant tous les deux démocratiquement élus ?

Au Soudan, la chute d’Omar El Bechir, un président à vie, « élu » et « réélu » indéfiniment, renversė par le général Abdel Fattah Al-Bourhane, qui a bénéficiė du soutien populaire, n’est-il pas légitime ?

En s’attaquant aux putschistes dans les rues d’Ankara pour sauver le pouvoir du président Erdogan, cette volonté populaire qui traduit la légitimité exprimée au pouvoir turc est-elle différente de celle exprimée par les populations de Conakry dans les rues de la capitale et dans le pays profond le dimanche 05 septembre 2021, entraînant même les déclarations de soutien des leaders politiques comme Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré, du FNDC… au colonel Mamadi Doumbouya et au CNRD ?

Cher Jean Claude Kassi Brou, pour rappel, parlant du troisième mandat du Président Ouattara, Emmanuel Macron ne disait-il pas: « c’est un cas de force majeure ». Dans le même registre, s’agissant d’Alpha Condé, le dirigeant français déclarait: « il n’a modifié la constitution que pour s’accrocher au pouvoir ». Une déclaration à géométrie variable soutenant l’un et blâmant l’autre, des faits flagrants de deux poids deux mesures et qui illustrent la nature, l’enjeu et la profondeur des relations d’intérêts entre les hommes; entre les États.

A propos, le général Charles De Gaule, homme d’état français n’affirmait-il pas: « Un État n’a pas d’amis, il n’a que des intérêts ».

Évidemment, la communauté internationale qu’on appelle autrement la communauté des intérêts n’est ni une entreprise philanthropique, ni un groupe d’enfants de chœur, ni une institution humanitaire, encore moins une fondation à vocation sociale ou caritative.

Cher Jean Claude Kassi Brou, pour tout dire la communauté internationale n’est ni plus ni moins que des institutions mues par des intérêts politiques, économiques, diplomatiques, militaires, géo-stratégiques… Et il n’y a pas pire illustration que la guerre entre la Russie et l’Ukraine, en réalité une guerre par procuration entre la Russie, les États-Unis et l’OTAN.

Cher Jean Claude Kassi Brou, le CRAS, choqué et scandalisé par ces propos, vous invite à soutenir la transition militaire Guinéenne dans sa volonté sinon sa vocation de faire des réformes que la mauvaise gouvernance caractérisée par la corruption, les détournements, la gabegie financière des régimes civils et démocratiques ont créé afin de favoriser les conditions de développement économique et social et d’un retour durable à l’ordre constitutionnel.

Au Ghana, grâce aux réformes impopulaires, courageuses et patriotiques engagées par le capitaine John Rawlins à l’époque, ce pays de l’Afrique de l’ouest autrefois l’un des plus pauvres, les plus misérables de la sous-région, les habitants condamnés à l’exil et au travail subalterne en Côte d’Ivoire, en Guinée, au Sénégal…, la nation fondée par Kwamé Kourouma est devenue prospère, un modèle politique, économique, social…

Cher Jean Claude Kassi Brou, le CRAS vous convie à ce challenge Guinéen avec le CNRD.

Au demeurant, au nom du principe de l’auto-détermination des peuples, la Guinée, premier pays francophone indépendant d’Afrique subsaharienne et les Guinéens décideront du présent et de l’avenir du pays d’Ahmed Sekou Touré.

LE CRAS

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