Guinée : les consommateurs face à la flambée des prix (reportage)

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Ces derniers temps, partout, on entend les  mêmes propos,  le marché est cher. Ce vendredi, notre rédaction a sillonné quelques marchés pour connaître réellement la réalité qui se vit sur le terrain. Du petit marché de Kököma situé à Tombolia plateau, au marché de Sonfonia en passant par le marché de Entag, partout, c’est le même cri du  cœur.

 Selon le constat que nous avons eu à faire, les prix des denrées de première nécessité ont  grimpé, le panier de la ménagère s’est alourdi davantage. Si un bidon d’huile d’arachide était vendu il y a quelques jours à 320 fg,  aujourd’hui, il se discute entre 375 et 380 fg. A en croire les marchandes, un sac de riz Ciao de nos jours est passé de 315 à 320 mille francs guinéens. Même cas de figure pour les légumes qui se cultivent pourtant en Guinée. 

Une femme vendeuse au marché de Sonfonia témoigne : « On prenait l’huile à 310 mille ou à 315 mille. Ça ne fait même pas une semaine depuis que les prix ont grimpé. Maintenant le bidon d’huile d’arachide est vendu à 380 fg. Comment nous allons faire? Vraiment on était content, on  se disait que les choses ont changé mais là où je vous parle aujourd’hui, nous sommes tous inquiètes, tout est cher au marché. Rien ne marche, tout le monde se plaint. Tout le monde veut faire les achats mais le marché est cher. Le gouvernement n’a qu’à nous aider, le président Doumbouya n’a qu’à nous aider, sinon ce n’est pas bon », a-t-elle expliqué.

Une autre vendeuse abonde dans le même sens : « Le riz du pays, on l’achète à 7000 et on revend à 7500. Un sac d’oignon à 170 mile et on revend à 180 mille. On nous dit que c’est dû au prix du transport, que tout est lié à ça. Le riz blanc est à 190 mille, pourtant ça aussi c’etait à 175 mille. Nos clients ont tous fui, ils disent que les choses sont chères. Nous aussi, ce n’est pas de notre faute. C’est là où nous prenons et eux aussi ils plaignent tous. Pourtant, on nous dit que la devise a baissé mais au marché on ne comprend rien. Que Doumbouya nous vienne en aide puisque c’est lui le chef de l’Etat. Quand le marché est cher, nous ses enfants, nous nous tournons vers lui. »

Cette autre vendeuse soutient qu’elle même, elle vient au marché pour ne pas rester à la maison.  « Je suis au marché de Sonfonia ici, je revends les  légumes. C’est les aubergines amères et les aubergines douces, mais vraiment tout est cher. Avant, c’était bon, parce que quand on payait un sac d’aubergines amères à 250 ou à 300 mille, on gagnait un peu. Mais à l’heure là, on prend un sac d’aubergines amères à 650 mille francs, nous revendons à des prix différents. Un petit tas à 1000 ou à 2000, ça dépend. Et pour l’autre aubergine (Köbököbai) une aubergine est à 1500 ou 2000 francs guinéens. Et ça aussi, ce ne sont  pas de grandes aubergines  puisqu’on prend le sac à 300 mille. A l’heure là, on vient au marché juste pour ne pas rester à la maison. Nous-mêmes, nous savons que le marché est cher », a-t-elle déclaré.

Au marché de Entag, c’est le même constat. Une autre vendeuse de légumes témoigne : « Moi je suis au marché de Entag, je revends les petits condiments tels que le piment, les aubergines, le gombo, mais tout est cher. Ce n’est pas ici seulement, c’est partout. Peut-être la seule difference est que, quand tu achètes le gombo par exemple 4 pour 2000 mille à Matoto, à  Entag tu peux l’acheter à 3 pour 2000, à Sonfonia soit la même quantité à 2000 ou on diminue. Je ne peux même pas rentrer dans les détails. Pourtant, ces légumes là se cultivent chez nous ici mais on ne comprend plus rien. Vous vous imaginez, ça c’est avant le ramadan. Maintenant au moment venu, nous savons que les prix vont augmenter plus que ça.  Mais que Dieu nous vienne en aide pour que ça change. »

Un citoyen rencontré au marché d’Entag n’a pas manqué d’exprimer sa colère face à cette augmentation des prix. Pour lui, l’Etat a sa part de responsabilité dans tout ça.

« Toute cette cherté provient de nos commerçants. Si vous avez bien remarqué quand le président Doumbouya a pris le pouvoir, ils ont promis que les prix allaient baisser, eux-mêmes ils avaient commencé les négociations entre eux . Et tout allait bien. C’est pourquoi moi je vous dis que la plupart des commerçants importateurs sont des politiciens. Comme ils ont vu que le président ne cède pas à leurs caprices, ils ont commencé à lui rendre la vie difficile, comme ils l’ont toujours fait avec le précédent pouvoir. Ils doivent changer de mentalité pour que le pays avance. Sinon comment se fait-il que pendant que la devise était montée,  les prix étaient au moins abordables. Maintenant que la devise a baissé, rien n’a diminué. Au contraire, ils ne font qu’augmenter. Mais moi c’est le gouvernement que j’accuse », a martelé Ibrahima Kalil.

A signaler qu’à l’approche du mois de Ramadan, les prix grimpent dans les différents marchés, au grand dam des consommateurs.

Christine Finda Kamano 

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